Il nous amène vers des horizons lointains,
Pour partir nous avons inventé un baratin,
Excités dès le premier son du réveille-matin,
La voiture frétille au soleil comme l'étain.
Il est encore tôt mais plus minuit,
Au ciel noir, l'abysse est la nuit,
Dans mon rêve caressant Orion des yeux,
Je me suis perdu dans tes cieux.
Nous brûlons de tendresse, fusion des regards,
Mais donc par quel étrange, heureux hasard,
Nous avons croisé nos destins, nos chemins,
Sans se soucier de ce que sera le lendemain.
Filant à toute vitesse sur cette route vide,
Notre destination est de couleur livide,
Acier, bitume, pneu, gaz d'échappement,
Mais notre but n'est point infamant.
Au gré de la route, on regarde via le pare-brise,
Cette campagne bigarrée défilant sous la bise grise,
A l'arrivée : jaune, bleu, vert, les couleurs du jour,
Qui nous attendent pour un court séjour
Au gré du temps qui s'arrête, las, immobile,
Je souhaite t'apporter ces instants indélébiles,
Pour me perdre avec toi au fonds de ces instants
Et oublier quadrants, sextants, octants.