Hier ils souriaient timidement:
prunes, pêches, pommes du moment,
le chiche champs de blé
se balançait sans rouspeté
dans le silence ardent et doré
de cette fin d'été.
Puis, une douche a claqué,
les marchandises étaient trempées,
les oreilles se sont baissées
dans les chenus champs,
sous cette pluie, sous ces chants.
Aujourd'hui, dans un coin du jardin,
sous la jupe des buissons carmins,
les asters de l'automne, cachés,
portent sur leurs pétales tachetés
l'automne qui avance en silence.
Ils sont meurtris par la violence
de la rosée matinale cruelle
dévorant les feuilles dans la ruelle.
Le dessinateur géant macabre
a retiré : la couleur des arbres,
la lumière aux amoureux conspirant,
et les rayons de miel ruisselant lentement.
Mais même en cette période
quand le soleil se démode,
dans la couleur de tes yeux
les asters rayonnent en camaïeu.
En voulant t'offrir les fleurs du moment
il n'est resté que ce poème, simplement.