Psaume apocryphe

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Chaque instant avec toi comble ma prière !

J'ai dû briser cent fois le sort cent fois brisé

moi qui pensais t'avoir encore hier,

je jette cent fois, vers toi, mes bons baisers.


Je me vois si désolé pour toi, pour moi,

luttant inégalement contre ma honte,

mettre mon manteau rendra le tout plus froid,

je dois te quitter, la tristesse monte.


Tu as embelli mon destin, personne,

autant que moi, ne peut te remercier,

mais aucun autre amour, ne façonne,

ne me trompe, d'un baiser si ennuyé.


Ta grâce trompeuse, ta beauté,

je ne l'ai jamais eu, je ne l'ai pas pris :

marrie de la psaume non consommée,

mais épris de ton esprit, surpris de ton mépris.


Par des baisers rimant fort avec un autre,

malgré les câlins d'hier et d'aujourd'hui,

je ne t'ai pas recherché pour apôtre,

mais au présent déroutant, tu m'as séduit.


Ton avenir est dans une petite prison,

il y a longtemps que je te l'ai promis.

Depuis toujours je cherche en vain ton poison

pour calmer quelque chose en moi meurtri.


J'ai trace de ta cruauté sur mon corps

et si ta foi pouvait me calmer parfois,

sans le livre de prières, encore,

tu bruisses, fleur fanée d'autrefois !


Quelles auto-prières d'amour-propre ?

S'il te plaît, Destin, demande le moi,

ne pense pas jamais à mon opprobre

car je ne saurai être ton frêre siamois.


Comment dire ? Les mots ne se trouvent pas,

une soif insensée me tourmente,

une plante carnivore sans son appât

dans laquelle ton odeur me fermente.


A travers mes belles brises lyriques

écoute mon incantation inique

qui est issue de ma douleur antique,

écoute l'humeur cynique de ma tête quantique.

Recueil de poésie : Œuvres originalesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant