Chapitre 23 : Du Crépuscule à l'Aurore

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Je restais agrippée à son harnais pendant quelques secondes en le regardant. En fait, il avait peur que quelqu'un découvre ce qu'il se passait, c'était ça ?

Il détourna les yeux en lâchant mon visage, laissant tomber ses mains sur ses cuisses. Son expression était indescriptible. Je n'avais que deux théories sur lesquelles m'appuyer : il ne voulait pas recommencer car coucher avec un cadet était sans doute réprimandable et, ou, il ne voulait pas être traité comme un client.
Il ne pourrait pas être clair ? Ah non, j'oubliais les hommes étaient incapable de communiquer.

Je me relevai et me retournai avant de poser mes mains sur mes hanches. J'étais tellement prise dans mes réflexions, que je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais éloignée de lui.


Je comprenais pourquoi il soufflait le chaud et le froid avec moi, enfin je ne le comprenais qu'à moitié. Son attirance pour moi restait un mystère : je savais juste que « c'était comme ça » et au vu de ses réactions ça ne lui plaisait foncièrement pas. Je pouvais le comprendre, la raison pour laquelle j'aspirais les gens dans un vortex m'avait été toujours inconnue, mais ça avait été bénéfique pour le travail et les affaires alors je ne m'étais jamais vraiment posé la question du pourquoi du comment.... Tant que cela marchait... Ma moralité était vraiment vacillante...

C'était cependant la première fois que je voyais quelqu'un lutter autant, mais il était peut-être le seul homme de l'humanité doté d'une capacité d'introspection ?


Son attitude était vexante et troublante. Dans le fond, c'est pour ça que ma situation initiale me convenait, je n'avais jamais à douter de la sincérité des hommes quand il y avait de l'argent en jeu, car ça n'avait pas d'importance : j'y gagnais toujours au change. J'étais un peu lâche. Alors, pourquoi est-ce que son attitude me convenait ? Pourquoi est-ce que je le laissais se servir quand il le voulait ? Pourquoi je l'acceptais ?

Ah, la culpabilité. Peut-être que c'était ma manière de déculpabiliser, si je le laissais se servir de moi, je me sentirais moins mal ?

Sûrement.

Mais lorsqu'il saura la vérité, cela sera plutôt perçu comme de la cruauté. Il n'y avait pas de bon choix à faire et j'avais déjà pratiquement abandonné à cause de lui.

Lorsque je pensai à cela, une lourdeur envahit tout mon corps et je sentis mes jambes devenir faibles.

-T/p ?


Il appela mon nom en m'attrapant par la taille. Je me laissai tomber contre le lui le dos contre son torse.

- Tu ne te sens pas bien ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Répondis-je me redressant.


Je posai mes mains sur les siennes et me retournai face à lui.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Pourquoi vous m'avez suivi ?


Ses mains se crispèrent autour de ma taille je sentais ses pouces appuyer de part et d'autre de mon nombril.

- Je suis ton caporal et je dois veiller sur mes cadets.

- Ah, et la version officieuse ?


Il serra les dents et me rapprocha de lui. Il ne me répondit pas, il se contenta de me regarder avec un certain vide dans les yeux. Mes mains se déplacèrent instinctivement de ses mains à son cou. Après ce geste, je le vis se lécher les lèvres. État-il en train de tomber lui aussi ? Si nous tombions tous les deux, qui nous rattraperait ? Parce que moi, j'étais déjà en pleine chute libre.

La Princesse des Rues  - LEVI X READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant