La Princesse des Rues - LEVI X READER

Chapitre 75 : Disparition

« Le feu l'a purifié. »

« Une sauvage de moins entre nos murs. »

Une centaine de personnes avait assisté à l'exécution, regardant celle qu'on surnomma la « succube de Mithras» partir en cendre. Elle devint le sujet principal des discussions des habitants de Trost. Cet acte était peu courant dans la cité rempart, cependant cela permit à l'armée s'asservir sa domination et à la couronne d'affirmer son autorité.

« Quiconque s'attaquait à l'humanité devait payer. »

Là était le message, là était l'intimidation. Faire tomber les hommes, femmes et enfants prêts à sacrifier l'humanité pour assouvir leurs désirs égoïstes.

Une centaine de témoins contemplèrent l'immolation cependant, aucun soldat du bataillon d'exploration n'avait été présents. Les porteurs des ailes de la liberté avaient, quelques heures avant l'aurore, été appelés. Dans la soirée, des éclaireurs de la Garnison avaient signalé des mouvements anormaux au Sud-ouest du mur. Les escouades partirent sous la lumière incertaine de la pleine lune, pour faire l'état des lieux et s'assurer qu'aucun titan noctambule ne venait troubler l'enceinte de Rose. Conscient que si le deuxième rempart s'effondrait, l'humanité assisterait à son extinction.

Dans l'agitation, Sasha, qui était encore enfermée dans l'une des cellules du tribunal, fut conduite pied et poing liés, dans un carrosse en direction du quartier général. La jeune femme encore sédatée par la morphine de Hange, aurait été incapable de monter à cheval. Le reste de l'escouade fut dirigée par le Caporal-Chef. Bien que conscient de la situation, les cadets ne remarquèrent pas la désolation qui consumait l'homme, enfin, ils ne s'en rendirent pas compte au moment de leur départ.

Ils restèrent sur le front pendant trois longs jours, où quelques centaines de soldats périrent.

L'adversité de la tâche fut telle que le bataillon a dû rappeler toutes ses unités éparpillées sur les terres intra-muros et demander de l'aide à la Garnison.

Après cet appel, toutes les escouades du Bataillon se rassemblèrent dans le QG principal, toutes sans exception même la première escouade Levi, partie en mission spéciale au Nord des remparts peu de temps avant l'arrivée de t/p dans le Bataillon d'exploration.

Dans cette épreuve, ils durent faire face, une nouvelle fois à l'absurdité du genre humain, ils se battaient pour sauver l'humanité, mais l'humanité se condamnait elle-même.

Cette pensée traversa l'esprit du Caporal Chef une multitude de fois, pourquoi faisait-il cela ? Qu'était-il juste de sacrifier ? Qu'est-ce qu'il ne l'était pas ?

S'était-il trompé depuis le début ? Si c'était le cas, cette erreur lui avait couté cher.

La culpabilité, ce sentiment de néant et cette colère, toutes ces émotions conflictuelles allaient bien devenir incontrôlable, lorsqu'elles prendront le dessus, allait-il advenir de lui ?

Alors que les premiers rayons du soleil entraient dans la maison close, Lisa faisait le tour des chambres des filles afin de s'assurer qu'elles étaient toutes réveillées. Ana, qui était debout avant tout le monde, buvait son infusion parfumée assise dos à la fenêtre de la cuisine, l'empêchant de voir la petite cour intérieure où séchait le linge se colorer des teintes des rayons matinaux. Elle attendait ses collègues en silence, songeuse. Sam, Erika, Eva et Bébé Léo entrèrent dans la cuisine, les yeux encore à moitié fermés. Pour toutes les travailleuses, y avait quelque chose d'agréable dans ces matinées, ces quelques minutes ou même ces quelques heures à passer dans cette cuisine aux meubles vert sauge. Sam et Erika s'assirent à la table ronde et Erika prit Léo sur ses genoux, attendant qu'Eva chauffe le lait de son biberon, le petit se contentait de câliner la grande rousse, comme s'il ne se rendait même pas compte qu'elle n'était pas sa mère.