Chapitre 50 : Objurgation

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Arrivés à la porte de Trost, nous descendîmes de nos chevaux, je marchais à côté d'Aria en regardant l'animation de la ville.

Les stands de nourritures trônaient en bas des maisons à colombages, l'heure du dîner approchait et je ne pouvais pas m'empêcher de humer l'odeur du pain en train de dorer. C'était agréable de se mêler à la foule et d'observer les choses simples de la vie.

En ce jour de printemps, les rues grouillaient de visiteurs. Comme à chaque fois, la vie à la caserne me faisait oublier le reste du monde. Au QG, le temps s'arrêtait, tout s'arrêtait comme si nous vivions une vie parallèle.

En regardant le Caporal Chef marcher devant moi, je me demandais ce que cela faisait, de passer des années à vivre dans un tel endroit en sachant que la vie pouvait s'arrêter à tout moment, que les choses simples étaient inaccessibles, car rien ne passait outre le devoir de soldat.

Je croisais le regard de plusieurs personnes, bien que nous portions tous deux des habits de ville, il semblait que nous attirions l'attention, sans doute à cause des deux étalons que nous guidions.

Je n'étais pas mécontente de le suivre parce que j'étais ravie d'être avec lui, mais je devais anticiper mes actions et je devais préparer Erika et les autres, en espérant qu'elles ne voient pas trop clair dans mon jeu.

Elles avaient une très bonne intuition, l'habitude d'avoir à faire à des sales types avait aiguisé leurs sens.

Alors que je balayais les immeubles du regard, je vis un homme appuyé sur son balcon, il me fit un sourire tordu puis un geste suggestif. Je tournais immédiatement la tête et reportai mon attention sur l'arrière du crâne du noiraud. Ses petits cheveux rebondissaient au rythme de ses pas, c'était adorable.

Il nous guida jusqu'à une auberge, il me tendit les rênes de son cheval avant de me dire :

- Va attacher les montures là-bas et rejoins-moi à l'intérieur.


Je m'exécutais et menais les chevaux vers la stabulation libre qui appartenait à l'auberge et entra pour le rejoindre. L'endroit était sombre et éclairé par des bougies, les murs de pierre retenaient l'humidité cela se sentait dans l'atmosphère lourde et poisseuse. Je me faufilais jusqu'au Caporal en évitant les regards curieux des hommes qui étaient déjà en train de boire, accoudés au bar circulaire situé au milieu de la salle principale.

Je le retrouvai dans une pièce adjacente réservée à l'arrivée des voyageurs. Je me découvrir de mon chaperon en entrant et en observant méticuleusement les lieux.

La gérante qui était en train de noter quelque chose sur un cahier leva les yeux vers moi :

- C'est cette demoiselle qui est avec vous ? Fit-elle en tapant son crayon sur la tranche du carnet.


Son ton était sec, je pouvais sentir la suspicion dans sa voix.

- Ouais, répondit brièvement le Caporal en faisant tapoter son index sur le bois de la table où étaient posés des dossiers.

- Vous savez que ce n'est pas une maison de passe, ici ? Continua-t-elle en tournant la tête vers le noiraud, qui fronça les sourcils en l'entendant.

- Elle n'est pas là pour ça.


Je pouvais lire l'irritation dans son regard, ça me surprenait toujours quand devinaient immédiatement ce que je faisais car ça n'arrivait pas souvent. Mais contenu du fait qu'elle travaillait dans un hôtel cela ne devait pas être la première fois qu'elle devait voir une prostituée.

- Vraiment ? Elle a l'air prête à l'emploi portant. Sifflait-elle en me regardant de haut en bas, pointant les yeux vers mon decolleté.

- Nous sommes là en tant que soldats du bataillon.

La Princesse des Rues  - LEVI X READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant