Chapitre 57 : Reddition

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- Tu ne te souviens pas ?

Le major plantait ses grands yeux bleus dans les miens, heureusement que je m'étais préparé à l'éventualité d'être confronté à ses questions, après le fiasco de la nuit dernière. Je décidais de jouer les imbéciles :

- Plus trop, j'ai commencé à me sentir mal alors je suis entrée dans la première pièce que je trouvais. Je suis désolée, ma mémoire me fait défaut...

Il soupira, je pouvais sentir qu'il restait sceptique quant à mes réponses. Il avait raison et étant le chef du bataillon, je lui faisais confiance pour découvrir bien assez vite que c'était Erika qui s'était emparée de ses documents. Loin de moi l'envie de la jeter dans la gueule du loup, cependant, si des suspicions venaient à peser sur elle je me disais qu'il valait mieux qu'ils enquêtent sur elle plutôt que moi. Erika était une bonne citoyenne, elle.

Le major réfléchit quelques secondes et griffonna quelques lignes sur un carnet. Je restais silencieuse à observer la pièce, il n'y avait pas de preuve concrète contre moi donc je ne risquais rien. De plus, tous les supérieurs qui devaient nous surveiller cette nuit-là étaient occupés avec mes collègues alors, je doutais de leur envie de dévoiler la raison de leur absence. 

Si les événements avaient dérapés, ils auraient du sûrement expliquer où ils étaient et avec qui ; je n'osais imaginer l'esclandre que cela aurait pu provoquer. Sans souligner l'hypocrisie générale qui en aurait découlé puisque ce n'était pas un secret que la majorité les militaires écoulaient un bon nombre de leur salaire dans les maisons closes. Par chance, il n'y avait eu aucun drame, aucun blessé si cela ne concernait pas un corps d'armée cela aurait pu passer pour une mauvaise blague.

- Tu peux disposer et dis à Connie d'entrer, je vais écouter son rapport. Et bon courage pour la mission extra-muros, je te remercie de te battre à nos côtés.

Je sortis de son bureau après l'avoir salué, j'eus à peine le temps que dire à Connie qu'il pouvait entrer que Marlena, l'une des scientifiques de Hange m'appela pour que je vienne l'aider.

On apprit peu de temps après que le bataillon allait ouvrir une cellule d'enquête, mais qu'il était hors de question pour le Major de déplacer la sortie extra-muros. C'est comme cela que nous nous retrouvâmes quelques heures plus tard aux portes de la ville, prêt à sortir, espérant ainsi récupérer l'avant-poste Leigh des mains des titans.

Pour n'éveiller aucun soupçon, je devais avoir une attitude irréprochable, les documents d'Erwin avaient été envoyés au commanditaire, cette mission-ci était terminée et je pouvais souffler jusqu'à la prochaine étape.

Cramponnée aux rênes d'Aria, j'espérais qu'elle me ramène en vie de cette expédition. Le bruit lourd de l'ouverture de la porte retentit et en une fraction de seconde nos montures nous transportèrent de l'autre côté du mur Rose. Dévoilant le territoire des titans. Dévoilant la liberté. Je m'extasiais une nouvelle fois devant la beauté des paysages : l'air pur qui me frappait le visage, la lumière qui dansait sur les reliefs, les forêts verdoyantes d'un vert éclatant, ces terres qui nous appartenaient, que nous méritions de réclamer.

- Arrête de rêver t/p ! S'écria Nifa qui était à côté de moi, ça ne va pas être de tout repos aujourd'hui !

- N'exagère pas, on a tous bien dormi ! Ricana Alex en nous dépassant.

Nous galopions en groupe sur quelques kilomètres puis nous reçûmes l'ordre de passer en formation à distance, je suivais les actions de Nifa et Alex religieusement.

Dès lorsque nous traversions une zone de relief, nous passâmes en mode tridimensionnel. Je virevoltais aux côtés de l'escouade de Hange et je la voyais voltiger au loin : elle avait l'air surexcité d'être hors des murs.

La Princesse des Rues  - LEVI X READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant