La Princesse des Rues - LEVI X READER

Chapitre 55 : Conjuration

L'agitation de la ville de Trost me rappelait qu'il y avait une vie à l'extérieur de la caserne, je regardais les bâtiments défiler assise dans la calèche. Je me trouvais à côté de Mikasa qui recoiffait Eren avec ses doigts sous les complaintes vocales de celui-ci.

Je me forçais à regarder à travers la vitre tentant d'échapper aux regards curieux d'Alex et Armin avec qui j'avais été un peu trop gentille dernièrement : ça m'apprendra à faire n'importe quoi.

Nous étions à la veille de la pleine lune et je devais m'emparer de l'autorisation envoyée au Major Erwin avant que celui-ci ne la signe et la renvoie. Ce n'était pas une mince affaire, c'était même complètement inconscient, mais cette sortie à Trost était ma chance. Les festivités pré-sorties extra muros avaient été déplacé dans cette ville pour une raison qui m'était inconnue, mais cela m'arrangeait bien car Erika et mes autres collègues avaient accepté de venir jusqu'à Trost. Je savais qu'il n'y avait rien de tel que des jolies femmes pour faire boire les soldats à outrance. Ce qui était vrai hier, l'était encore aujourd'hui et le serait encore demain : les hommes étaient des imbéciles.

J'avais décidé de faire infuser les plantes dans les barils de vin et pour cela, je devais les placer avant le début de la soirée. Je ne voulais pas prendre le risque de le faire avant de partir, je voulais être sûre de les mettre dans les bons tonneaux. Je n'avais qu'une seule chance : je ne devais pas la laisser passer. 

Pour récupérer les papiers du Major, j'avais décidé de fouiller ses affaires lorsqu'il serait assommé par poison. L'opération pourrait s'avérer dangereuse notamment si je me faisais prendre, je devais être prête à user de mes charmes pour sauver ma peau.

Nous logions dans une caserne vide de la Garnison à l'Ouest de la ville. Sur le chemin entre les calèches et les bâtiments, Sasha m'expliquait qu'elle était identique à la caserne des brigades d'entraînement, qu'il y en avait une dizaine dans l'enceinte des murs. Cela signifiait donc que les autres connaissaient l'architecture et la disposition du complexe, loin d'être un avantage pour eux, c'était surtout un désavantage pour moi.

Avant d'aller faire du repérage, je montais dans la chambre que je devais partager avec Sasha, Mikasa et d'autres filles que nous ne côtoyons que très peu. En relevant la tête de ma valise ouverte, je m'aperçus que les cadettes qui entraient ne m'étaient pas inconnues, parmi elles : Lila l'une des nouvelles recrues qui avait avoué avoir le béguin pour Levi. Elle l'avait fait pendant que je couchais avec lui dans les douches, sans savoir que nous étions juste à côté d'elle.

Ce pic de jalousie qui montait en moi me surprenait à chaque fois, je n'aurais jamais pensé être une personne territoriale, surtout pas pour un homme qui finalement passait son temps à me repousser. Visiblement, ses rejets ne m'empêchaient pas de vouloir marquer mon territoire même si j'avais l'impression que le sexe opposé de l'intéressait pas tant que ça.

Cette conclusion était évidente pour beaucoup, mais ne l'était pas pour moi, il n'agissait pas comme un homme dénudé de désir lorsque j'étais dans les environs même si, l'éveillé n'avait pas toujours été facile . Je ne pouvais pas oublier l'air ravi de Hange lorsqu'elle avait su pour lui et moi, ses yeux pétillants avaient tout de même dévoilé une inquiétude légèrement dissimulée. Une victoire ou un danger : j'avais sans doute rencontré une partie de la personnalité que le Caporal gardait secrète et cachée. Ironie, puisque je ne comprenais déjà pas moitié des choses qu'il disait et qu'il faisait au grand jour tant cet homme était complexe et sûrement torturé par des démons que mon esprit seul ne pouvait soupçonner.

- T/p, tu viens ?

Je fus coupé dans mes réflexions par Sasha qui se planta devant moi avec ma veste à la main, prête à sortir. Nous avions prévu d'aller acheter de quoi nous préparer pour la soirée, Mikasa nous attendait dans le couloir cherchant Eren et les autres du regard en observant la cour à travers les carreaux taillés en losange.