La Princesse des Rues - LEVI X READER

Chapitre 65 : Sacrifice

C'est au crépuscule d'une journée peu ordinaire que je rentrais au quartier général du Bataillon d'Exploration. Le vent froid n'indiquait en rien que l'été approchait, je le sentais dans chaque élan avec lequel il tentait d'emporter mes cheveux.

La base était anormalement calme et je traversais en solitaire la grande cour principale menant à mon bâtiment. À la fois soulagée, à la fois déçue.

Les couloirs n'étaient pas plus animés, je ne croisai pas âme qui vive jusqu'à mon étage m'y traînant, épuisé par les événements récents.

La vue de mon lit fit pratiquement disparaître ma volonté de me laver, mais l'inconfort de mes vêtements et les l'effluve du parfum d'Edward me remirent mes idées en place. Hors de question de garder une bride cet homme à proximité.

J'attrapais des vêtements propres et confortables ainsi que mon nécessaire de toilette avant de descendre dans les douches communes. J'étais relativement surprise de ne pas avoir encore croisé Sasha, ni même les autres ; la plupart des soldats que j'avais croisés étaient les dernières recrues. Pas l'ombre de ma sœur, de mes amis ni même des chefs d'escouades.

Les douches étaient tout aussi calmes que le reste du quartier général, je bondis dans une cabine sans m'attarder sur les personnes qui occupaient déjà les lieux, c'est en sortant que je tombais sur les cadettes Lila et Andrea ; ces gamines étaient encore en vie, un véritable miracle. Elles me toisèrent pendant quelques secondes avant de sortir de la pièce embuée.

J'avais mauvaise mine, et cela, je le voyais même dans le miroir flou en face de moi.

Je ne me fis pas prier pour repartir immédiatement dans ma chambre et m'allonger dans mon lit, il me restait encore un jour de repos et sans vouloir me vanter, j'étais partie pour consumer tout mon temps entre mes draps et pour une fois, je passerai ce temps seule.

Morphée me berçait d'un sommeil à la profondeur discutable lorsque j'entendis les autres recrues rejoindre leur chambre, j'attendais patiemment que Sasha et Mikasa viennent toquer à ma porte, j'avais pris soin de leur laisser un mot pour leur dire que j'étais rentrée, mais rien, aucune des deux n'étaient venue.

La fatigue m'aspira à nouveau dans ses abîmes, et cela, jusqu'à la venue de ma sœur dans ma chambre. Il faisait nuit noire, et complètement sonnée, j'étais incapable de deviner quelle heure il était.

L'odeur équestre qu'elle dégageait, mais laisser savoir qu'elle avait passé une partie de sa journée à cheval, cependant dans la pénombre, je ne pouvais distinguer quoi que ce soit.

Elle finit par allumer la lampe sur ma table de chevet après s'être assurée que j'avais émergée. Ses yeux ambrés brillaient et elle semblait paniquée. Dans un mouvement brusque et repartie fermée la porte qu'elle avait laissé à moitié ouverte avant de commencer à parler :

- T/p ! Où étais-tu ? Le Caporal-chef te cherche !

- Quoi ? Mais je suis encore en congé, qu'est-ce qu'il me veut ?

- Il sait que tu n'étais pas à Dauper !

- Comment pourrait-il savoir ça tu ne-

- Parce que nous on y était !

- Vous ?

Après son intervention, je mis quelques secondes à réagir, à enregistrer les informations qu'elle venait de me transmettre. Ensuite, une agitation soudaine et un ouragan de questions déferlèrent sur elle. Je voulais savoir pourquoi, comment était-ce même possible ? Et ce qu'il lui avait dit ? Et nos parents ?

La tour d'affolement qui me faisait office de sœur se tourna rapidement entendant quelque chose derrière elle. Moi, je n'entendais rien, je ne comprenais rien, j'avais juste envie de dormir et voulait oublier le traumatisme d'avoir été pratiquement égorgée comme un porc à Utopia.