Chapitre 69 : Torture

1.9K 109 146
                                    

Je me réveillais, les sens brouillés et avec un mal de crâne sans pareil. Combien de jours, d'heures s'étaient écoulés ?

Encore endolorie, je regardais sur ma droite et vis derrière les barreaux, deux gardes : ils me regardaient. J'eus un léger sursaut en les voyants, n'étant pas une détenue agitée, j'avais passé la majorité de mon temps dans cet endroit sans surveillance.

- Regarde là, elle se réveille enfin.

Le ton du garde transpirait la vulgarité, mes sens m'indiquaient un danger mais j'espérais qu'ils se trompaient.

Je me mettais assise, tentant de réajuster ma chemise de nuit qui devait être imbibée de l'odeur de l'humidité de cet endroit, j'essayais de garder ma contenance face à ces deux animaux.

- Ces petits égoïstes du bataillon l'avaient pour eux tout seul, je me demande quel genre de trésor elle cache sous ses vêtements...

Suite à cette phrase écoeurante, ils éclatèrent de rire comme les gros porcs qu'ils étaient.

Des bruits de pas coupèrent leur conversation et ils saluèrent les personnes qui arrivaient. Retenant mon attention, je reconnaissais ce frappement de talons distinct.

Il était là, à nouveau.

Je levais les yeux alors qu'ils entraient dans ma cellule, dire que je ressentais un dégoût profond en voyant Levi et deux autres soldats se tenir devant moi n'aurait été qu'un euphémisme. Après notre conversation de la veille ou de l'avant veille, le voir était la dernière chose dont j'avais envie.

- Emmenez-la, ordonna Levi à ses soldats.

Ils me mirent des menottes aux poignets avant de me détacher des chaînes du cachot. Je les suivais sans résister, je ne savais pas ce qui allait m'arriver, mais je ne voulais pas aggraver mon cas. Rester calme était ma priorité, mais je n'en menais pas large, j'étais terrifiée, j'étais l'ennemie comme il me l'avait si bien dit.

Nous descendîmes deux étages plus bas, voulaient-ils me conduire dans les profondeurs de l'enfer ?

Nous étions seuls dans les couloirs sombres, je traînais le bruit de mes chaînes comme un fantôme perdu dans un labyrinthe.

Nous nous arrêtâmes devant une porte massive, seulement éclairés par des torches, l'atmosphère était morbide et terrifiante. Mes entrailles se tordaient et ma tête commençait à tourner, c'était peut-être cette impression claustrophobique que la pénombre et les plafonds m'inspiraient.

Lorsque la porte s'ouvrit dans un bruit lourd et lugubre, j'eus un aperçu de ce qui allait m'arriver. C'était une petite pièce, avec une cellule adjacente.

Je déglutissais.

Ils me forcèrent à m'asseoir sur la grande chaise en bois et attachèrent mes menottes au bras de la chaise. Ils quittèrent la pièce et revinrent avec un chariot, les roues grinçaient et faisaient trembler les outils qui s'y trouvaient.

Des lames, des pinces, des scalpels, est-ce que c'était réel ? Est-ce qu'ils allaient vraiment me torturer ?

Mon esprit était vide. Cela ne pouvait pas être la réalité.

Levi entra à son tour, il portait un tablier, je n'aimais pas ce que je voyais.

Il mit des gants et s'approcha de moi, le voir dans cet accoutrement avait éveillé en moi une certaine colère. Comment avait-il pu accepter de faire ça ?

- Arrachez-moi les dents, les ongles, mais vous m'obtiendrez rien de moi.

- C'est ce qu'ils disent tous au début.

La Princesse des Rues  - LEVI X READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant