Chapitre 44 : Réminescence

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« Aussi belle soit-elle, elle ne sera jamais à toi ».

Ses cheveux noirs chatouillaient la peau de la jeune femme alors qu'elle frémissait sous ses baisers. La douceur de sa peau, la chaleur de son corps et son odeur lui avait manqué.

La femme à la beauté parfaite sembla soudainement déconcentrée sur ce qu'elle devait faire. Il la senti se tendre, l'espace d'un instant il se demandait si c'était l'excitation ou la galvanisation du moment.

Il remonta jusqu'à elle pour l'embrasser, mais elle fit pression sur ses épaules pour le stopper :

- Caporal, arrêtez !


Il se figea dans son action, lâchant péniblement son étreinte avant de se mettre à genoux devant elle. Elle avait les yeux grands ouverts et il pouvait y lire une pointe d'angoisse.

Elle leva sa main et posa doucement ses doigts fins sur sa joue à lui.

- J'ai.. J'ai peur...Murmura-t-elle.

De quoi ? De lui ?

Mais cela serait légitime n'est-ce pas ? N'était-il pas considéré par un monstre par les foules ? Ce que lui avait dit Kenny tournait en boucle dans sa tête, comme si elle avait le mot « impossible » marqué au fer rouge sur sa peau. Elle était comme du sable, même s'il pouvait l'attraper elle pouvait lui filer entre les doigts, il se demandait même parfois si elle était réelle. Il savait juste qu'elle n'était pas une possibilité. Alors, pourquoi ? Pourquoi continuer ?

« Ça te plait vraiment de t'être entiché d'une catin ? »





Je ramenai mes jambes vers moi alors qu'il était à genoux face à moi. Le Caporal prit mon poignet et m'emmena jusqu'au bord du lit. Là, il porta sa main à mon cou :

- Ton cœur bat trop vite...

- Qu'est-ce...

- C'est juste une crise d'angoisse, contente-toi de respirer doucement et tes palpitations vont se caler à ton souffle.


Je tentais de l'écouter, mais d'innombrables pensées traversaient mon esprit aussi irrationnel les unes que les autres. Je n'arrivais pas les contrôler et c'était terrifiant.

Je me levais doucement et m'appuyais contre l'encadrement de la cheminée en face du lit. Cependant, mes jambes tremblaient et s'il n'avait pas été là pour me rattraper, je me serais retrouvée allongée sur le sol.

Il me porta et me ramena sur le lit :

- C'est vraiment pas le moment t/p, écoute-moi pour une fois.


Il s'assit à côté de moi avant de me couvrir avec la couverture.

- Je vais bien, je vais bien.

- Tch. Tu ne connais même pas tes propres limites.

- Je vous dis que je vais bien ! Insistais-je en frappant contre la couverture.


Ce haussement de ton me surprit moi-même, il était inconcevable pour moi de perdre le contrôle de cette manière.

Je me retournais vers lui, mais il ne regardait pas, non, il regardait droit devant lui. Dans le vide. J'étais tellement concentré sur son profil que je ne me rendais même pas compte que ma respiration ainsi que mon cœur revenaient peu à peu à un rythme normal.

La Princesse des Rues  - LEVI X READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant