La Princesse des Rues - LEVI X READER

Chapitre 18 : Nébuleux

Je me réveillais en attendant des éclats de voix et des détonations de tire, il m'était impossible de bouger, je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis que Kenny Ackerman m'avait rendu visite, je ne me souvenais même plus ce qu'il m'avait dit. À part qu'il avait mentionné Levi et surtout le nom d'une plante. Cependant, tout était flou et ça, ça n'était pas dans le plan, dans aucun plan. J'avais pactisé avec les mauvaises personnes et je m'en rendais peu à peu compte.

Sasha, Levi, venez me chercher.

- T/P ? T/P ?

C'était la voix de Hange, je n'avais ni la capacité de parler, ni bouger, je ne sentais ni mes bras, ni mes jambes. Je pouvais affirmer sans trop m'avancer que j'avais été droguée.

Quelques minutes après, quelqu'un enfonça la porte :

- Levi ! Elle est là !

La chef d'escouade s'approcha de moi avec hâte et s'agenouilla m'attrapant par le buste, j'avais beau être consciente, j'étais incapable de lui faire savoir. Elle passait furtivement sa main contre mon front, je l'entendais expédier des mots et des jurons à la vitesse de la lumière, elle semblait inquiète.

- T/p, t/p est-ce que tu m'entends ?

Elle me secouait, j'entendais Levi arriver.

- Hange, c'est quoi ce bordel ?

Il n'était pas dans mon champ de vision, mais je l'entendais s'accroupir à côté de moi. Je vis soudainement son avant-bras s'avancer vers moi et il passa son bras droit sous ma nuque et l'autre autour de mon buste pour me soutenir pendant que Hange m'ausculter.

- Levi, elle ne bouge plus !

- Bah, fais quelque chose quatre yeux ! Lui cria le Caporal en me rapprochant de lui. Sa voix devenait de plus en plus lointaine.

J'aurais aimé entendre ce qu'il lui disait ensuite mais leurs éclats de voix, alors qu'ils étaient au dessus de moi, ressemblaient de plus en plus à des échos lointains.

La dernière chose que je sentis fut un poids sur ma poitrine :

- Calme-toi Levi ! Elle est encore en vie !

Le bruit de la pluie contre les vitres me tira du mystérieux sommeil dans lequel je m'étais réfugiée. J'ouvris doucement les yeux, le vent passait à travers les rideaux faisant virevolter le tissu au rythme de l'orage qui s'approchait lentement. Je me mis assise dans mon lit, m'agrippant à la couette duveteuse : j'étais de retour à la caserne. Quelques minutes après quelqu'un ouvrit la porte : il s'agissait de Sasha qui portait un plateau.

- Tu es réveillé ! S'écria-t-elle en posant maladroitement le plateau sur le bureau à côté de mon lit.

Elle s'assit à côté de moi et me prit hâtivement contre elle. Je la serrais à mon tour. Je culpabilisais de l'avoir inquiété, nous enchaînions les catastrophes toutes les deux. Elle desserra son étreinte et m'attrapa par les épaules :

- Hange m'a dit qu'ils t'avaient drogué, tu ne te sens pas trop nauséeuse ?

- Non, ça va et Armin ?

- Il va bien, il est en repos aussi, les garçons s'occupent de lui !

Une fois plus en forme, je décidais d'aller prendre une douche, les vagues souvenirs de l'odeur de l'humidité et du sol poisseux sur lequel j'étais resté me dégoûtait.