Chapitre 31 : Après la pluie . . .

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J'avais dit "rdv fin juillet" ? *look la date: fin septembre de l'année suivante...*  Oops ?

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Cela faisait maintenant une semaine que Nagisa était rentré chez lui après avoir dormi dans la demeure des Akabane. Bien évidemment, sa mère n'était pas ravie que son fils adoré ait découché, mais heureusement pour l'androgyne, elle venait d'avoir une promotion au travail donc elle était suffisamment de bonne humeur pour ne pas lui ajouter des bleus douloureux.

Dès qu'il mit un pied à l'école, Kayano lui tombé dessus, le harcelant d'interrogations sans lui laisser le temps de répondre. Il avait essayé de la calmer par un sourire amical et quelques mots rassurant avant de détourner son attention en parlant de nourriture, mais il avait lu dans ses yeux qu'elle était loin d'être convaincue. Les jours qui suivirent, elle lui lançait constamment des regards interrogateurs qu'il s'efforçait d'ignorer. A chaque fois qu'elle voulait lui parler de ce qu'il s'était passé, il changeait de sujet.

Durant cette semaine-là, Akabane n'était pas revenu en cours. Disparaître ainsi lui arrivait assez souvent pour que personne ne s'en inquiète. Il devait sans doute se balader dans les rues de la ville, où s'exercer à un nouveau jeux-vidéos qui venait de sortir. Le rouge n'aimait pas la routine, dès qu'il sentait que son quotidien se faisait un peu trop régulier, il se mettait à changer drastiquement ses habitudes.

L'androgyne se souvenait encore de cette fois, l'année précédente, où son ami avait décidé brusquement de se rendre à l'école exclusivement en sandales, avec une chemise d'un rose pimpant et des lunettes de soleil pour 10 jours durant. Il s'était fait réprimandé par quelques professeurs, mais il avait continué jusqu'à s'en lasser. C'était sa manière de vivre.

Le matheux supportait mal la constance des choses, c'était sans doute pour ça qu'il ne parlait jamais du passé. Il vivait au présent et bien souvent s'en fichait bien de l'avenir —ou en tout cas il s'en donnait l'air. Il s'acharnait à briser les codes traditionnels, mêmes ceux qu'il s'était lui-même inculqué. Mais il y avait trois choses qui ne changeaient strictement jamais en lui :

- Son orgueil incommensurable, qu'il pavanait où qu'il aille comme un champion olympique agite sa médaille. Mais il avait de quoi être fier, avec son intelligence hors-norme et sa beauté indéniable, il n'était pas difficile de comprendre pourquoi il s'aimait autant.

- Son insolence sans limite, qu'il balançait aux visages des adultes qui s'acharnaient à le faire obéir aux règles. Il avait toujours considéré ne devoir de respect à personne d'autre que ceux qui l'ont expressément gagné, et rares étaient ces personnes-là.

- Sa solitude mystérieuse, qu'il imposait à son environnement avec cet air suffisant qui le définissait si bien. Mais si cette cette distanciation entre lui et le monde extérieur pourrait, chez d'autres, paraître comme un bouclier, c'était totalement l'inverse pour ce garçon-là.

Ne s'attacher à personne, n'obéir à personne, et ne s'agenouiller face à personne. C'était qui il était, les trois grandes lignes de sa personnalités, bien qu'il était évidemment mille fois plus complexe que ça. Nagisa avait eu deux années pour l'observer et tenter de le comprendre, et s'il avait réussi à gratter sous la surface, allant beaucoup plus loin qu'aucun être vivant, il restait encore tellement de chemin jusqu'au noyau de ce coeur...

Et c'était étrange combien l'aura que dégageait Akabane donnait à la fois envie de s'approcher de lui et en même temps réveillait l'instant de garder ses distances avec lui. Il avait un sourire charmeur associé à un regard inquiétant. Le genre d'enfant mesquin à qui on ne devrait pas faire confiance mais qu'on ne peut pas s'empêcher d'apprécier. L'incarnation même de la contradiction humaine.

𝐖𝐡𝐨 𝐀𝐦 𝐈 ?  [ INCOMPLETE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant