Chapitre 10 : Nagisa Shiota

643 53 52
                                    

J'ai beaucoup de mal à écrire en ce moment, désolée.

∆∆∆

- Comment te sens tu aujourd'hui ? Demanda la femme aux cheveux roux assise près de son lit.

Le garçon regardait par la fenêtre, l'air distant. En deux jours, elle n'avait pas su lui extirper beaucoup de mots. Il n'avait jamais autant parlé que la première fois où ils s'étaient vu, mais cette courte conversation ne suffisait pas pour comprendre le problème du garçon. Enfin, le supposé problème, car rien ne prouvait qu'il allait mal  - du moins aucune preuve concrète. Mineha-sensei avait froidement dit que les accès de colère étaient fréquents chez les adolescents, surtout ceux très stressés, et qu'il ne fallait pas s'inquiéter plus que cela. Il était évident que Nagisa était un garçon stressé : élève dans un collège d'élite, complexé par son apparence et apparemment moqué par ses camarades  - c'etait en tout cas ce que les deux filles qui souhaitaient lui rendre visite avaient expliqué. Aujourd'hui, elles ont eu le droit d'entrer dans sa chambre, mais le collégien n'avait pas été très réactif. Les médicaments, s'était-il justifié, et elles l'avaient cru.

- Nagisa-kun ?

Ça devait être la quatrième fois qu'elle l'appelait. Il était vraiment ailleurs.

- Oui ? Repondit-il faiblement. Je vais bien.

- Peux tu préciser ? Qu'est ce que tu ressens exactement ?

Les yeux du garçon passèrent de la fenêtre au mur.

- Je n'ai plus aussi mal que le premier jour. Rio et Kayano dont passées tout à l'heure, elles étaient de bonne humeur, comme d'habitude. Ça m'a soulagé.

- Du soulagement, je vois . . . Rien d'autre ?

- . . . Coupable.

Il avait baissé les yeux, toujours aussi honteux d'avoir fait une chose pareille. C'était le troisième jour que la jeune psychiatre essayait de comprendre ce qu'il s'était réellement passé, et il disait toujours la même chose : "j'étais en colère, et je regrette maintenant". La tristesse et la culpabilité étaient tout ce qu'elle arrivait à tirer de lui, pourtant elle était certaine qu'il y avait autre chose.

- Nagisa-kun ?

- Oui ?

- Combien de personnes sont venues te voir depuis que tu es ici ?

Elle le savait parfaitement bien, mais elle voulait voir comment il réagissait.

- Cinq.

- Cinq ?

- ... Non, quatre.

Il avait oublié que Koro-sensei était passé le voir illégalement, et que le personnel médical ne savait rien de sa venue.

- Quelqu'un d'autre est venu sans qu'on ne le sache ?

- Non . . . C'était un rêve.

- Un rêve ?

Le garçon aux cheveux bleus n'avait jamais été très doué pour mentir, mais pourtant ses mots sortirent sans qu'il n'ait eu à beaucoup y réfléchir.

- Oui . . . J'ai rêvé de mon père donc... Je pensais que... -il soupira- En vérité il n'est sûrement même pas au courant que je suis ici.

Un sourire triste tordit ses lèvres tandis qu'il fermait les yeux. La psychiatre y vit là une brèche dans laquelle s'engouffrer et qui lui permettra peut-être d'accéder aux pensées du collégien.

𝐖𝐡𝐨 𝐀𝐦 𝐈 ?  [ INCOMPLETE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant