Nagisa se réveilla avec aucun souvenir de la nuit agitée qu'il avait passée. Il se sentait juste beaucoup plus fatigué qu'il ne devrait l'être. Son corps était engourdi mais bien moins douloureux que la veille. Il avait encore un peu l'esprit embrumé lorsqu'il ouvrit les yeux et que, à travers les mèches azurées de ses cheveux, il aperçut le visage de Karma un peu trop proche de lui.
Le rouge avait le regard tourné vers le plafond peint en vert, souligné par des cernes marquant son manque de sommeil. Ses cheveux de couleur flamboyante étaient décoiffés comme pas possible, comme s'il avait passé la nuit à se retourner dans son lit. Ses lèvres fines étaient entrouvertes et terriblement sèches, si bien que le garçon se les humidifia d'un lent mouvement de langue.
Le plus vieux eut la pensée inavouée de le trouver attirant. Mais il refoula ce désir naissant avant même d'avoir conscience de son existence. Il cligna plusieurs fois des yeux et, émergeant de sa phase nocturne d'inactivité, il murmura d'une voix incertaine :
- Karma-kun ?
L'interpelé grimaça inconsciemment ; il n'aimait pas ce suffixe distant que le bleuté mettait entre eux. Il tourna la tête vers celui qui avait parlé, et lui sourit lorsque leurs regards se croisèrent.
- Oui, c'est moi.
Dans un soufflement de nez amusant, l'androgyne lui rendit son sourire.
- Je me doute bien que c'est toi, Karma-kun...
- Evidemment, s'il y avait un double de moi, ça se saurait. L'univers a déjà du mal a supporter mon unique existence, alors imagine un deuxième Karma !
Il ne devait pas être plus de dix heures du matin, et le matheux était déjà assez en forme pour dire des choses pareilles. Le bleuté ne savait pas si c'était une forme d'orgueil ou de la simple auto-dérision —probablement les deux— mais il appréciait cette part du rouge autant que ça le désolait. Mais peut-être était-il un peu tôt pour les sentiments contradictoires, alors il décida de ne pas y répondre.
- Pourquoi tu es dans mon lit ? demanda simplement le schtroumpf.
Akabane marqua un temps d'arrêt, les yeux plongés dans les iris lapis lazuli de son vis-à-vis. Il semblait absorbé par quelque chose qui échappait au presque bilingue. Ce dernier, un peu embarrassé, s'éloigna légèrement pour placer un peu de distance physique entre eux. Malgré la discrétion dont il s'était efforcé de faire preuve, Karma avait bien noté son mouvement. Une ombre de déception passa brièvement sur son visage, mais ce fut si court que Nagisa n'eut pas le temps de l'interpréter.
- Qu'est ce que tu racontes, répondit le sadique, c'est chez moi ici, c'est toi qui es dans mon lit !
Pour être plus précis, ils se trouvaient tous deux dans la chambre d'ami, alors ce lit n'appartenait à personne.
- M-mais, protesta l'androgyne, je ne suis pas... C'est toi qui m'as dit que je pouvais dormir ici !
- Je sais ce que j'ai dis, Na-cha... Nagisa. Je te taquine juste.
Le plus jeune des deux donna une petite pichenette sur le front de son interlocuteur, qui ne sut retenir un gémissement de douleur. Ce petit glapissement presque mignon amusa le premier de classe et transforma son sourire moqueur en un éclat de rire sincère.
- Ça fait mal . . . se plaignit le garçon aux cheveux azurs.
- Tu veux un bisous magique ?
- Quoi ? N-non ! Arrête de te moquer de moi !
Pour toute réponse, celui aux yeux ambrés rit à nouveau, ce qui eut pour effet de faire bouder Shiota. Le collégien à la présence indétectable sentit le rouge lui monter aux joues malgré lui. Un bisou, se répéta-t-il mentalement, et puis quoi encore ? L'adolescent avait parfaitement conscience que son ami aimait juste l'embêter, mais il ne pouvait pas s'empêcher de tomber à chaque fois dans le panneau. Et le pire était que Karma se délectait de ses réactions, ce qui rendait la situation encore plus embarrassante pour le schtroumpf.
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𝐖𝐡𝐨 𝐀𝐦 𝐈 ? [ INCOMPLETE ]
FanfictionLES PERSONNAGES NE M'APPARTIENNENT PAS, ILS SONT LA PRIOPRIETE DE YUSEI MATSUI C'était une journée tout à fait normale, enfin aussi normale que pouvait être une journée lorsqu'on a un poulpe-mutant comme prof, qu'on doit le tuer avant la fin de l'an...