Nagisa se sentait incroyablement bien dans le bras de son camarade de classe. C'était un sentiment difficile à expliquer, et il n'avait pas immédiatement compris de quoi il s'agissait. Il savait juste qu'il pourrait rester là éternellement ; qu'il ne voulait pas retourner dans le monde réel. Car il avait l'impression d'être dans un rêve, cette situation était beaucoup trop improbable pour être vraie. Malgré le fait que son quotidien est majoritairement composé d'événements invraisemblables, il arrivait toujours à être surpris de ce qui lui arrivait. Il ne parvenait pas à croire ce qu'il avait dit à Karma, ni qu'il l'ait aussi bien prit, ni qu'il était en train de lui faire le plus gros câlin de toute sa vie. Jamais Nagisa n'avait été enlacé ainsi, avec tant de sincérité. Il arrivait que sa mère le serre dans ses bras, mais c'était toujours dans des circonstances particulières qui déplaisaient au jeune garçon. Malgré tout l'amour que sa génitrice prétendait lui donner, il ne pouvait s'empêcher d'avoir des frissons ; son corps était toujours raide, car il savait que le raisons de cette affection n'étaient pas tout à fait honnêtes.
Mais avec Karma, c'était différent. Il se sentait bien, en sécurité, serein. Sécurité. Oui, c'était ça, c'était ce terme précis qui définissait la situation. Nagisa ne s'était jamais vraiment senti en sécurité nulle part, et certainement pas chez lui. Il n'était pas à l'aise dans les rues de la ville, il avait toujours peur de se faire accoster par des hommes louches. Même au sein de la classe E il n'arrivait pas à être serein, ce qui était logique lorsque son professeur est une créature de 3 mètres qui menace de tous les tuer à la fin de l'année. Nagisa n'avait jamais su se sentir complètement à l'aise quelque part, et c'était en grand rapport avec sa condition physique faiblarde.
Il était trop petit, trop mince, trop fragile, trop androgyne, trop discret, trop banal. Toujours trop "pas assez bien". Un garçon si désespérant que même les cancres se moquaient de lui. Ces remarques pour rire avaient malgré tout quelque chose de blessant. "Troisième sexe" qu'ils l'appelaient. Lui qui ne rentre dans aucune catégorie, lui qui est étrange parmi les divergents.
Lui, qui a été accepté par la personne la plus à même de le blesser.
Être dans ses bras lui faisait comprendre à quel point Akabane le valorisait, et ça lui faisait du bien. Il n'aurait jamais cru que ce serait le rouge qui lui ferait sentir un tel sentiment de bien-être. Ce même garçon qui ne ratait pas une occasion pour l'humilier... Nagisa se demandait quel côté de Karma était le plus sincère : sa personnalité sadique et arrogante, ou celle compréhensive et rassurante ? C'était quoi la vérité derrière tout ça ? Est ce que ses promesses étaient honnêtes, est ce qu'il les tiendra ? "Un Akabane tient toujours parole", mais quelle valeur avait la parole d'un homme aussi manipulateur ?
Le doute qui s'insérait dans le coeur du bleuté créa une brèche à travers laquelle se glissa une pensée qui ne lui appartenait pas.
C'est un menteur, ne lui fait pas confiance.
Cette voix, qu'il ne connaissait que trop bien, profita de son moment de faiblesse pour lui murmurer des mots qu'il ne souhaitait pas entendre. Pourquoi revenait-elle maintenant ? Il avait réussi à la réprimer pendant plusieurs jours, tout allait bien aujourd'hui, alors pourquoi ?
Regarde le, cet homme qui t'a fait souffrir. Regarde le, lui qui t'a blessé. Regarde le, celui qui s'est si souvent moqué de toi. Regarde comme il a l'air faible maintenant. Il est à portée de main. Tu peux lui faire n'importe quoi, il n'aura pas le temps de réagir.
C'était Nagisa qui avait baissé sa garde, permettant ainsi à ce monstre qui dormait en lui de prendre possession de ses pensées. Il ne voulait pas faire ces horreurs. Ce n'était pas la personne qu'il aspirait être.
VOUS LISEZ
𝐖𝐡𝐨 𝐀𝐦 𝐈 ? [ INCOMPLETE ]
FanfictionLES PERSONNAGES NE M'APPARTIENNENT PAS, ILS SONT LA PRIOPRIETE DE YUSEI MATSUI C'était une journée tout à fait normale, enfin aussi normale que pouvait être une journée lorsqu'on a un poulpe-mutant comme prof, qu'on doit le tuer avant la fin de l'an...