Chapitre 7 - Une petite fièvre

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Portgas D Ace

Il y a 53 minutes

Je savais bien que je couvais quelque chose. Je suis malaaaaade !

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Whitey Bay

Ta mère a appelé mon père. Il passe te voir tout à l'heure.

Sabo

Oh non ! Mon Acechoupinet, j'espère que ça va aller...

Max

Oui, tiens-nous au courant. On s'inquiète pour toi !

Haruta

Ahaha, je croyais que c'était ici qu'il faisait moche et c'est toi qui es malade. Pardon, je sors...

Monkey D Luffy

Courage, cousin ! On pense à toi !


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- Il est ici, il n'a pas quitté son lit depuis ce matin...

La voix de ma mère semblait flotter dans la pénombre de ma chambre, encore barricadée derrière les volets.

J'avais passé une nuit épouvantable, hanté par le chuchotement qui continuait à me parler dans le creux de l'oreille. Pourtant, je ne comprenais pas un traître mot du secret qu'il me confiait. Ma peau brûlait, semblait se consumer, et cette sensation m'avait entraînée dans des rêves horribles, où je me noyais dans des flammes, mais sans jamais m'embraser réellement. Et j'avais chaud, beaucoup trop chaud, j'allais finir par devenir comme ces papiers jetés au feu, racornis et noircis. Tout ce qu'il resterait de moi serait un petit tas de cendres sur mon drap. Pourtant, je me réveillai dans mon lit, inondée de sueur, les lèvres desséchées, la peau rougie par mes accès de température, mais intacte. Maman était montée dans ma chambre un peu plus tôt parce que je n'avais pas fait mon apparition pour le petit déjeuner. Elle m'avait trouvée épuisé, déshydraté, le visage creusé, les yeux soulignés de cernes violacés, les cheveux collés dans mon cou.

- Mon Dieu, Ace, mais qu'est ce qu'il t'arrive ?

Ma gorge était trop parcheminée pour que je puisse lui répondre. Rapidement, elle alla me chercher un verre d'eau que je vidai d'un trait. Pourtant, je ne me sentis pas mieux. Assise sur mon lit, elle m'observa, un pli inquiet barrant son front. Sa main fraîche posée sur mon visage ne faisait qu'augmenter ma sensation de fusion intérieure.

- Tu es très rouge, et brûlant, mais ça ne peut pas être la rougeole, tu es vacciné. Une forme de grippe ? J'appelle tout de suite le docteur Bay.

Est-ce que j'avais dormi ? Cinq minutes plus tard, il était déjà là, encore plus immense que dans mon souvenir.

- Mon petit Ace, ça fait bien longtemps, chantonna-t-il de sa voix de contrebasse

Rien qu'en l'entendant, des centaines de souvenirs de vacances, d'après-midi passées dans la maison de Whitey me revinrent en tête.

- Bonjour docteur, croassai-je.

Je tentai de me redresser, mais n'y parvins pas.

- Non, non, ne bouge pas, murmura-t-il.

Il s'assit au bord du lit, là où maman s'était tenue un peu plus tôt, et posa une longue main sur mon front.

- Tu es bouillant.

Il sortit de sa sacoche de cuir noir un thermomètre auriculaire et l'enfonça délicatement dans mon oreille après avoir dégagé, très doucement, une mèche de cheveux. Très rapidement, le bip bip résonna, indiquant qu'il avait terminé de prendre ma température.

Je vis alors le docteur froncer les sourcils en observant le résultat.

- 37,3°, ce n'est pas possible !

Il secoua son appareil, avant de le glisser dans l'autre oreille.

Bip bip.

- 37,3°, encore. Je ne comprends pas. Je te trouve très chaud, Ace, mais tu n'as pas de fièvre. Tu te sens comment ?

- Brûlant, fatigué.

- Mal à la tête ? À la gorge ? Des nausées ?

Je fis signe que non.

Il procéda quand même à une auscultation totale, sans rien trouver d'étrange, à part une tension un peu basse.

- Je ne sais pas quoi te dire, je n'ai jamais constaté un tel phénomène de toute ma carrière. Mais ce n'est pas la première fois que tu me surprends... Tu vas prendre de l'aspirine et te reposer. Si jamais ton état devait se modifier ou empirer, il faudrait me prévenir tout de suite, c'est compris ?

- Oui, compris.

- Bien. Ta mère a mon numéro. Qu'elle n'hésite pas à m'appeler à n'importe quel moment.

- Merci, docteur.

Il m'adressa un sourire bienveillant. Whitey lui ressemblait beaucoup. Les mêmes fossettes, les mêmes dents éclatantes, la même gentillesse.

Après ça, je ne me souviens pas très bien de mon dimanche, juste de la lumière, derrière les volets entrouverts, qui changeait à mesure que la journée passait, de Biscotte qui vint me voir, puis repartit , d'un aboiement lointain de Crapule dans le jardin, de la voix étouffée de maman qui le calmait en lui disant que ce n'était qu'un oiseau. Une partie embrumée de mon esprit me souffla la vision de l'immense aigle bleu nuit aperçu quelques jours auparavant et il se percha de longues minutes dans mes rêves flous. Finalement, vers 18 heures, j'émergeai d'une longue sieste parfaitement reposé. Je n'avais plus chaud, j'étais affamé.

Quand maman me vit descendre dans le salon encore en pyjama, ébouriffé au possible, mais debout et souriant, elle se précipita vers moi pour me soutenir, avant de constater que je tenais tout à fait bien sur mes jambes et que ma peau avait repris une température parfaitement normale. Elle téléphona alors au médecin pour le prévenir que j'allais mieux, ce qui ne le surprit qu'à moitié et, de mon côté, j'appelai Whitey pour lui annoncer que je serais bel et bien à la fac le lendemain.

Le soir, avant de retourner me coucher, je comptais les grains de beauté dans ma paume gauche. Dix. Il y en avait désormais dix.

Memories | [MarcoxAce]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant