Chapitre 22 - Le voile de la vérité

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Trafalgar Law > Portgas D Ace

Il y a deux heures

Je reviens à la fac aujourd'hui et cette fois avec l'autorisation officielle des médecins !

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Portgas D Ace

Super ! Je suis vraiment content et soulagé de savoir que tu vas mieux.

Whitey Bay

Tu es un costaud, quand même, pour te remettre en deux semaines.

Trafalgar Law

Oui, j'ai reçu un remède miracle ! ;)

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Et de fait Law fut là, dès la première heure de cours, le lundi matin. Son visage ne portait plus la moindre trace de ses blessures. Seule une pâleur inhabituelle rappelait qu'il avait frôlé la catastrophe. Curieusement, il avait gardé une petite épaisseur de barbe de son séjour à l'hôpital et cela le vieillissait un peu. Sinon, il arborait un sourire éclatant, le genre d'allure de "winner" qui donnait soit envie de répondre par un sourire en retour, soit de mettre des claques au prétentieux qui la ramenait un peu trop. Dans son cas, j'avais envie de lui sourire, et je me précipitai vers lui quand je le vis s'approcher du bâtiment qui abritait l'amphi, où nous étions tous regroupés, en attendant d'entrer en cours.

- Law ! m'écriai-je. Tu as l'air en pleine forme !

- Merci ! Je suis encore un peu fatigué, mais je ne me plains pas, ça aurait pu être pire !

Les yeux plissés, Whitey l'examina des pieds à la pointe de ses cheveux très blonds.

- Toi aussi, tu as le superpouvoir de cicatriser plus vite ? demanda-t-elle d'une voix suspicieuse.

Il éclata d'un grand rire qui fit tourner quelques têtes vers nous, dont celle de Marco qui se renfrogna aussitôt.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, mais je n'ai aucun pouvoir de ce genre. J'aurais préféré, ça m'aurait évité quelques journées supplémentaires de plateaux-repas immangeables à l'hosto !

Ce fut mon tour de rire, me sentant tout léger à l'idée d'avoir retrouvé mon ami.

En cours, un peu plus tard, il s'assit près de moi et ne me quitta pas de la journée. Cela eut pour conséquence directe d'éloigner Marco de notre groupe comme si, d'un coup, nous étions porteurs de la peste. Pour le moment, je décidai de ne pas me formaliser de la situation. Visiblement, je ne pouvais pas avoir mes deux amis au même moment, alors il me faudrait trouver un moyen de passer du temps avec l'un et l'autre, mais séparément, Aujourd'hui, c'était ma journée Law. J'avais été trop inquiet pour lui pour l'ignorer et céder au chantage silencieux de Marco.

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En réalité, il s'avéra que ce fut la semaine Law. Il ne me lâcha pas d'une semelle, s'assit en cours avec moi systématiquement, se débrouilla pour jouer avec moi sur scène, au théâtre, le mercredi matin. Le thème de notre cours, ce jour-là, était - pour changer – la folie. Sauf que cette fois, nous étions quatre débout en demi-cercle face au public et nous devions avoir un "instant de folie".

Marc avait apporté un mini gong - je me demandais d'où il sortait les accessoires dont il nous faisait bénéficier semaine après semaine, ça devait être une vraie brocante chez lui ! - et, dès qu'il le faisait sonner, nous devions passer d'une attitude impassible, polie, conforme aux codes que la société nous demandait d'adopter, à une attitude démente. Gestes, tics, cris, dialogues, tout devait être inepte et nous sortir de l'état lisse et uniforme dans lequel nous apparaissions les uns aux autres tous les jours. Et puis, d'un coup de gong, il nous fallait réintégrer ce masque de normalité. D'aucuns auraient pu penser que le retour à l'état "normal" serait plus facile que de se mettre en mode "hystérique" et pourtant, plus les coups de gong retentissaient, plus il était difficile, aussitôt, d'endosser notre carapace de politesse et de retenue.

Memories | [MarcoxAce]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant