Memories | [MarcoxAce]

Chapitre 23 - Doutes

Whitey Bay > Portgas D Ace

Il y a une heure

Ace, tout va bien ? Je tente de t'appeler sur ton portable, mais je tombe sur ta messagerie et quand j'appelle chez toi, tes parents me disent que tu n'es pas encore rentré. Je m'inquiète chacal, donne vite de tes nouvelles.

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Whitey Bay

Ace, ça fait deux heures, là, que se passe-t-il ?

Sabo

Moi aussi, je tombe sur sa messagerie directement. Il se passe quoi Whitey ?

Whitey Bay

Je ne sais pas, je ne pouvais pas le raccompagner chez lui et j'ai quitté la fac en le laissant derrière et depuis, pas de nouvelles...

Sabo

Ace, fais-nous signe ! :(

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Le retour vers la voiture se déroula dans le plus grand silence. J'étais comme statufié, incapable de réagir ni d'aligner deux pensées cohérentes. Law m'avait pris par la main pour me guider à travers les arbres, conscient de ma sidération. En trébuchant sur les branches brisées, sur les racines affleurant sous l'épaisse couche de feuilles mortes couvertes d'un léger givre craquant, je l'avais laissé me mener, alors qu'une partie de moi n'avait qu'une envie : faire demi-tour, et courir vers le mas où me réfugier pour toujours. Nous étions repassés par l'ouverture dans les barbelés et j'étais à présent assis dans sa voiture. Malgré le chauffage qui tournait à fond, avec un bruit de soufflerie insupportable, je grelottais. Mes dents s'entrechoquaient, mes mains tremblaient, et mes yeux perdus dans le vide fixaient vaguement un point quelconque, un brin de paille qui vibrait dans le vent, posé sur la terre brune du champ gelé. Malgré la présence d'un épouvantail dépenaillé, à la mine triste, des corbeaux sautillaient entre les tranchées régulières, ajoutant un air sinistre à la scène.

Law ne démarra pas le moteur. Il garda lui aussi le silence, le menton baissé dans le col de son pull. Malgré le très long moment qu'il avait passé dénudé, il semblait aller bien mieux que moi, juste songeur, concentré sur des pensées qui m'échappaient.

Finalement, une fois que mes dents eurent cessé de s'entrechoquer et que mes mains eurent retrouvé leur calme, je parvins à poser une première question, parmi les centaines qui se bousculaient dans ma tête, à la limite de me rendre fou.

- Qui êtes-vous, Marco et toi ?

Ma voix n'était qu'un murmure, ma question paraissait posée comme une réflexion faite à moi-même. Cependant, Law devait avoir l'ouïe fine – un pouvoir en plus chez lui ? – car il m'entendit et se tourna vers moi. Ses yeux étaient plus argent que jamais, scintillant de reflets mystérieux.

- Des êtres anciens. Très anciens...

Ses épaules s'affaissèrent, chargées subitement d'un fardeau trop lourd à supporter. La clarté de ses iris se troubla légèrement et il me fit un petit sourire tendu.

- C'est-à-dire ? insistai-je, impérieux.

Sa mâchoire se crispa et il passa une main nerveuse dans ses cheveux ébouriffés par sa métamorphose, dont j'avais encore du mal à appréhender le simple souvenir.

Je chassai les images de l'oiseau immense et effrayant qui s'imprimaient dans ma mémoire pour me concentrer sur le visage de Law, régulier, carré, rassurant.