Jusqu'au bout de mes peines...
Fatimatou Bintou Rassoul Seye :
La vie est ainsi faite, tôt ou tard on partira mais je ne croyais pas que ça serait aussi tôt.
Combien de fois j'ai répété à ma grande sœur d'aller de l'avant, de cesser de se plaindre et d'oublier tout simplement et vivre malgré que rien ne serait plus comme avant?
Combien de fois j'ai voulu même la taper parce qu'elle passait tout son temps à pleurer et moi à force de la consoler j'ai failli en avoir mare?
Combien de nuits blanches j'ai sacrifié juste pour la relever, la faire comprendre que tout n'était pas perdu, qu'il y avait toujours une lumière au bout du tunnel et qu'il fallait juste le vouloir pour pouvoir l'apercevoir ?
Vous savez ce que moi j'ai finalement compris, c'est qu'il est facile de conseiller de dire fais ceci, fais celà, de juger lorsqu'on nous fait part d'une situation.
Au lieu de se mettre à la place de l'autre, on ne fait que dire notre pensée sans penser au si c'était nous.Je me suis rendue compte que c'est parfois difficile de suivre ses propres conseils, ce n'est qu'après avoir vécu ce qu'elle a eu à vivre que j'ai compris.
J'ai compris que même si nous voulons aider qu'importe les relations qui nous lient à celui ou celle qu'on veut aider on ne sera jamais en mesure de le faire sans s'être au préalable mis à sa place.
Maintenant je comprends ce proverbe wolof:<<wax ko yomb na wayei deifko diafeina>>(c'est plus facile à dire qu'à faire).
C'est facile de dire à quelqu'un relève toi, tout n'est pas perdu, certes t'es blessé mais ça ne devrait pas t'empêcher d'avancer, qu'en est-il de moi alors?
Porquoi c'est aussi dur de suivre mes propres conseils ?J'ai compris qu'il y a de ces blessures qui ne guérissent jamais, qui nous seront constamment rappelées par notre quotidien ou encore notre entourage.
Y a de ces sentiments que seul celui qui l'a ressenti sait réellement de quoi il s'agit, personne je dis bien personne qu'importe ce qu'il représente pour nous ne pourra partager notre douleur, hélas je ne l'ai compris que bien trop tard.
Malgré qu'extérieurement je montre que tout va pour le mieux, que j'accepte cette volonté divine, intérieurement je suis brisée. Pour moi cette vie n'a plus de sens.
On a grandi en étant deux, alors comment survivrais-je seule?
Beaucoup me diront que Seul le très Haut est indispensable, je vous l'accorde mais ce n'est pas pareil.
Quelqu'un avec qui t'as tout fait, de la naissance jusqu'à l'adolescence, je ne peux me rappeler de toutes ces fois où Papa l'a frappée à cause de moi et pourquoi parce qu'elle mentait toujours pour me couvrir.Elle n'était pas simplement une jumelle ou encore une sœur encore moins une demi-soeur, elle était tout simplement moi.
A chaque fois qu'on se disputait c'était à cause de moi et ça ne prenait jamais une heure non jamais, elle était d'une telle gentillesse MachaAllah qu'elle me demandait toujours pardon malgré qu'elle n'ait rien fait.Il m'arrivait même parfois de la chercher ndeysan, et ce n'est que maintenant que je comprends qu'elle me donnait des leçons de vie à savoir qu'il n'est pas nécessaire de faire mal pour demander pardon ni attendre qu'on nous le demande pour pardonner.
Elle m'a appris que cette vie est d'une éphémérité que dara diaroufi dara(aucune chose n'en vaut la peine), de vivre au jour le jour car notre lendemain est incertain.
Cinq moins qu'elle n'est plus là et c'est comme-ci c'était hier, la douleur est restée la même si ce n'est plus.
Ma Yacine pourquoi tu m'as fait ça ?
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la voix interne de mes souffrances
Non-FictionA quoi je sers si personne ne fait attention à moi ? A quoi sert ma voix si personne n'a envie de m'entendre ? A quoi sert ma vie si je ne peux pas la vivre comme bon me semble ? Je suis emmurée, attristée, ignorée et muette .j'etais une élève mo...