Partie20

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Tragédie du destin fin....

Je cherchais dans ma tête quoi faire, quand Anta sortit de nul part et se mit à crier.

-Ay sama Rak Dia deimna, wouyay Yacine deimna, ay man fouma dieum, yein amolein sax xol, nan nguein meuna xolei sama rak diu touti dji di teik souf ak nimou dissei thi kawan.(ma soeur est partie wouyay, Yacine est partie, vous n'avez même pas de cœur, comment avez-vous pu mettre la terre qui est très lourde sur ma petite sœur).

J'ai eu le réflexe d'entrer dans la chambre, aussitôt que je dépose le  bébé sur le lit que Fat Bintou cria d'un cri tellement tranchant que tout le monde s'est tu même l'imam qui fesait un rappel sur la mort en disant que c'est Haram de se lamenter.

Elle se dirigea vers Anta à grand pas avec les yeux grandement ouverts heureusement que mes frères l'ont intercepté n'empêche elle était intenable.

Maman et tan Penda se sont accourues vers elle, essayant de prêter coup de main aux hommes pour la faire entrer dans la chambre, après maintes tentatives ils ont réussi à la canaliser. Moi je les regardais juste sans pouvoir bouger mes membres, c'était la même chose aux funérailles de papa. L'imam l'a fait des douas, elle s'est calmée puis s'est rendormie. Même dans son sommeil elle hoquetait, signe qu'elle pleure avec le coeur.

Les gens faisaient des témoignages très émouvants sur Yacine car après l'enterrement des anges descendent dans la maison du défunt pour écouter ces derniers afin de l'inscrire sur son livre d'œuvre.

Plus la journée avançait et plus les gens commençaient à oublier la défunte. Les femmes font leurs causeries accompagnée même parfois de rire, comme l'être humain oublie vite.
Y'en a même qui lorsque je passe à côté d'elles murmurent des choses sur moi et d'autres me jettent des regards qui voulaient tout dire, même en ces circonstances je ne passe pas inaperçue.

A l'heure du déjeuner je me demandais si nous étions toujours dans des funérailles tellement que les gens ont bien mangé sans compter ceux qui réclamaient de la viande, j'étais juste ébahie quand je pense que ce sont ces mêmes personnes qui pleuraient de chaudes larmes tout à l'heure, pourquoi l'être humain est si hypocrite.

Il fait nuit maintenant même si ça n'en a pas l'air.
La maison est toujours à craquer alors que mes frères ont dit que tout se termine aujourd'hui y aura ni de troisième jour ni de huitième jour, quarantième jour n'en parlons même pas, n'empêche peu d'entre eux sont rentrés, la quasi totalité des femmes sont restées. Et qui dit regroupement féminin dit calomnie et médisance.

Maman fut obligée de rentrer à cause d'eux amenant bb Imran, Fat Bintou et consort, en somme je suis la seule à être restée, malgré tout ce que ces gens disent sur moi que je les entends ou pas. Même si la famille de tan Awa est là, j'ai pas le coeur à la laisser seule surtout avec le bébé. Depuis qu'elle est revenue de la morgue elle n'a plus pleuré, même après l'enterrement je ne l'ai pas entendu crier ni se lamenter au contraire elle consolait les autres.

Je fus reveillée au milieu de la nuit à cause d'elle qui pleurait bruyamment.

C'est bien bon de se dire qu'on va endurer, que la personne qui est partie a son repos éternel maintenant mais lorsque tu n'entendras plus de bruit, ton cerveau, tes pensées, ton esprit tout absolument tout te fera penser à elle et là tous les masques tombent, toutes les larmes coulent.

Tan Awa éclata en sanglots, elle pleura tellement que je pris peur pour sa santé car elle aussi à des problèmes de tention et les larmes peuvent avoir des conséquences très néfastes pour elle. J'ai fait tout mon possible pour la consoler mais en vain.
Moustapha est rentrée et Aïcha est à l'hôpital je ne savais quoi faire, au bout de quelques heures elle s'est assoupie de même que moi.

la voix interne de mes souffrancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant