Chapitre 15

1K 79 7
                                    

Aïden

J'avais deviné d'une façon ou d'une autre qu'elle était amoureuse de moi et j'étais content parce que la situation tournait à mon avantage.

Mais la voir en larmes à cause de moi m'a provoqué un déclic et c'est là que j'ai compris qu'elle était un peu trop amoureuse.

Elle souffrira avec moi, je ne sais pas rendre une femme heureuse.

Je suis un connard.

C'est l'objectif que j'ai avec elle mais je ressens de la peine pour elle.

Je ressens de la peine parce qu'elle est tombée amoureuse d'un abruti qui ne s'aime pas.

Peut-être que ça serait mieux pour elle que nous devenons ces deux inconnus que nous étions avant de nous rencontrer.

Tout est la faute de Lisette ! Pourquoi l'avoir emmené avec elle ce jour-là ?

Nous ne nous serions jamais rencontrés et chacun aurait continuer de vivre sa vie de son côté.

-Aïden, tu m'entends ?

Je me tourne vers ma mère en soupirant d'agacement.

Elle commence sérieusement à me taper sur le système.

-Comme je te disais, j'organise un dîner la semaine prochaine.

-Et en quoi ça me concerne ?

-Je veux que tu viennes.

-Ça ne sera pas possible.

-Pourquoi ?

-Qu'est-ce que tu veux que je vienne faire ?

-Tu es également concerné. J'ai déjà appelé Mickaël et il est d'accord. J'aurai Lisette et Alex au téléphone aujourd'hui.

-Je vais au travail.

-Vous êtes invités le dimanche.

-Et je pars au travail le lendemain.

-Arrête tes conneries, Aïden, ce n'est pas un dîner d'une ou deux heures qui vont t'épuiser. Tu peux essayer de te libérer.

Non.

-Je n'aime pas les repas de famille.

-Pourquoi ? Dis-moi ce qui dérange.

-Tout ! Je déteste ta famille et plus précisément tes salopes de sœur, ta mère et ton neveu. Je les hais tous sans exception. Bon...Adeline est la seule exception.

-Parle avec un peu plus de respect.

-Ils me traitent de tous les noms à chaque fois qu'ils me voient mais moi, je dois parler d'eux avec respect. C'est l'hôpital qui se fout de la charité là.

-Mais c'est vrai que tu es insolent d'une manière ou d'une autre, tu le sais.

-Tu t'y mets toi aussi ? Ça ne m'étonne pas venant de toi de toute façon.

-Aïden...pourquoi il faut toujours que tu voies le mauvais côté de mes propos ?

-Parce qu'il y a toujours un mauvais côté dans tes paroles, c'est simple.

-Cette réponse ne m'étonne pas.

-Ça ne peut pas t'étonner vu que c'est la vérité.

-Arrête de m'attaquer, tu veux bien ?

-Je t'attaque ? Elle est bien bonne celle-là.

Elle soupire en levant ses yeux au ciel.

-C'est ça le problème, Aïden, on ne peut pas discuter avec toi.

-C'est juste que je n'ai pas envie de discuter et encore moins avec toi, déclaré-je, froidement.

-Fais un effort pour venir, je t'en prie.

-Je ne peux pas voir ta famille ! Ils ne m'aiment pas et c'est réciproque.

-Ils sont prêts à faire un effort.

-Ne me dis pas que tu les crois ?

-Ce n'est pas le cas.

-Donc pourquoi tu veux que je vienne alors que je te dis que je déteste tous les membres de ta famille et que je n'ai pas envie de les voir ?

-Je ne t'oblige pas à venir.

-Donc voilà, tout est réglé. Je ne viendrai pas.

-Mais ça me ferait plaisir de te voir à ce dîner.

J'ai déjà fait mon programme moi, je ne peux pas laisser mon plan cul juste pour un dîner.

-Je n'en ai rien à foutre.

Elle entrouvre la bouche et je me lève.

-Aïden ?

-Ne fait pas la choquée, nous n'avons jamais été en de bons termes.

-Je fais un effort pour arranger cela ! Pourquoi tu ne fais pas la même chose de ton côté !?

-Regarde-moi et dis-moi qui se tient devant toi.

-Un jeune homme brisé par la vie.

-Et c'est la faute à qui ?

-Je sais que j'ai ma part de responsabilité dans tout ce qui t'est arrivé.

-Tu as une grande part de responsabilité parce que tu as failli gâcher ma vie.

-Ne dis pas ça...

-Tu sais pourquoi nous ne nous entendrons jamais toi et moi ? Parce que je ne ferai aucun effort.

-JE SUIS TA MÈRE !

-UNE MÈRE N'ABANDONNE JAMAIS SON FILS AU MOMENT OÙ IL A LE PLUS BESOIN D'ELLE !

Elle se calme et souffle.

-Je comprends que tu m'en veuilles mais-

-Je ne t'en veux pas, je te déteste.

Son visage se décompose et ses yeux se remplissent de larmes sous mon regard impassible.

-Pourquoi tu me traites de cette manière ? Personne sur cette terre t'aime plus que moi !

-Je ne savais pas que tu m'aimais, ça me surprend.

-Ça me blesse que tu dises pareille chose.

-Et ça me fait plaisir de te voir dans cet état, tu ne sais pas à quel point ça me réjouit quand tu souffres.

-Je t'ai donné la vie...

-Tu m'as menacé de la reprendre.

-Oui mais-

-Tu as dit à l'enfant de huit ans que sa naissance était une erreur et à l'adolescent de dix-sept ans qu'il pouvait aller mourir donc ne dis pas à l'adulte de vingt-cinq ans que tu l'aimes parce que lui, il te hait.

-Je-

-Et sache une chose, tu me traites comme ton fils mais moi, je ne te considère plus comme ma mère. Tu es morte et enterrée pour moi.

Je saisis mon pull brusquement et passe devant elle sans un regard.

-N'espère pas me voir à ton fichu dîner, je n'ai pas de temps à perdre et je n'ai pas envie de passer quelques heures avec toi et ta famille.

-Je me suis prise de la mauvaise façon avec toi et je le reconnais mais tu étais devenu un enfant rebelle et je me devais de te remettre sur le droit chemin.

Je me retourne lentement vers elle en fronçant les sourcils.

-Tu sais pourquoi j'étais devenu rebelle ? Parce que j'étais mal dans ma peau et toi, tu ne faisais que-...tu sais quoi ? Laisse tomber, je me casse, dis-je avant de partir

𝐀Ï𝐃𝐄𝐍.𝐓𝟏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant