5. Hwang Hyunjin

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Le premier loup-garou venait clairement de menacer le petit Binnie. Et s'il croyait que le beau blond allait le laisser faire, il se fourait le doigt dans l'oeil.
Minho poussa un bon grognement énervé, dans l'intention de provoquer les huits agresseurs.
Trois d'entre-eux se jetèrent sur Minho et deux foncent sur le plus grand des trois adolescents.
L'Alpha qui avait menacé Bin s'approchait doucement de lui, le faisait reculer petit à petit.

- M : BIN DÉFENDS-TOI ! TE LAISSES SURTOUT PAS FAIRE !

Le plus vieux des lycéens se battaient fougueusement contre ses agresseurs.
Hyunjin se défendait comme il le pouvait, il n'avait encore jamais frappé quelqu'un. Pourquoi l'aurait-il fait ? Les personnes étaient toutes extrêmement gentilles avec lui.
Alors que Hyunjin se dégageait de l'emprise d'un des alphas, un grognement sourd résonna écho par écho dans les bois.

- ?9? : Lâchez les. Immédiatement.

Le blond aperçu alors une silhouette féminine qui s'approchait de leur bagarre. Elle était accompagnée de deux autres personnes : un garçon et une fille.

- ?3? : À en déduire à la couleur de tes yeux, tu dois sûrement être le loup blanc. Quel honneur !

Hyunjin était de plus en plus perdu. Sa famille lui avait parler d'un loup blanc mais sa réputation le peignait en créature immense, au pelage blanc comme la neige, aux crocs démesurés et aux yeux d'une lueur verte malicieuse et mauvaise.
Il repérait les yeux verts de la fille qui s'arrêtait non loin d'eux mais ne voyait aucune bête féroce et mangeuse de loups-garous.

- ?10? : J'pense pas qu'elle va répéter pis j'vais pas m'égosiller pour vous non plus alors soyez des gentils toutous les trou ducs.

Ils se mirent tous à rigoler. Les deux jeunes femmes n'atteignaient même pas le mètre soixante et voilà qu'elles les menaçaient.
La blonde aux yeux verts luisants s'approcha encore plus près, grognant et montrant les nombreux crocs qu'elle possédait, ce qui poussa la meute adverse à reculer à leur tour.

- ?9? : Lenny, vas voir la fille s'il te plaît.

Le jeune homme s'exécuta et alla s'accroupir vers la fille. Il était peut-être temps d'ouvrir les négociations avant que le sol ne devienne taché de sang suite au carnage qui se préparait.

- HJ : On peut p'tete discuter.. aucun de nous ne souhaite mourir alors on peut écarter cette possibilité.

Les alphas se tournèrent tous vers lui.

- ?5? : Fermes-la ! C'est une discussion d'adultes mon mignon.

Hyunjin détestait qu'on lui parle comme ça. Même s'il était plus jeune, il méritait du respect peu un porte les tranches d'âge.

- ?9? : Vic. Défoules toi, je t'en prie.

- V : Avec plaisir, j'attendais juste que tu me le confirmes.

La jeune femme s'avança vers les deux loups qui couraient dans sa direction. En un rien de temps, les deux se retrouvèrent à terre, à japper.
Minho en profita pour échanger des coups avec les trois autres qui l'entouraient et les mit à terre aussi.
En grognant de mécontentement, l'alpha vers Bin recula puis fuya dans les bois. Les deux autour de Hyunjin firent de même et les cinq derniers se relevèrent difficilement avant d'imiter la stratégie de fuite de leurs compagnons.
Les yeux de la jeune blonde redevinrent bleus et se posèrent sur Minho.

- V : Bon au moins j'me serais un peu amusé...

- ?9? : Tout le monde va bien ?

Les trois adolescents hochèrent la tête à l'unisson avant de se jeter des regards.

- L : Lorie... on ne peut plus rien faire pour elle... c'est fini.

Hyunjin posa ses yeux couleur nuit sur le corps immobile de la jeune femme. Un pincement au cœur lui déchirait la cage thoracique et ses yeux commençaient à se mouiller.
La lycéenne avait encore son sac sur le dos et son téléphone dans la main. À aucun moment elle ne s'attendait à mourir ici. Aucun.

- M : Vous êtes qui vous !

La femme brune regarda Minho avec un air hautain.

- ?9? : Je suis Lorelaï. Elle c'est Victoria et lui Lenny.

Lenny se releva et se dirigea directement vers le plus petit des trois garçons.

- CB : Ça va ça va... j'ai rien.

Le regard inquiet du grand basané aux cheveux bouclés s'adoucit un peu.
Après une courte discussion avec les trois alphas, les plus jeunes repartirent plus loin, en laissant le corps derrière eux.
Le silence était lourd et froid, mais personne n'osait le briser.
Minho - qui leadait la marche jusqu'à présent - s'arrêta un peu plus loin.

- M : Changbin, dans des situations comme ça... rappeles-toi que tu peux te défendre ! Ne restes pas planter là à regarder les mouches voler : agis.

Le petit acquiesça en baisant doucement la tête, fixant ses pieds. Le grand blond le regardait, impuissant. Il voulait le prendre dans ses bras et lui dire que tout allait bien mais la situation ne le permettait pas.

- HJ : Minho... est-ce que tu peux m'apprendre à cacher mon odeur de loup ?

Minho le regarda en levant un sourcil.

- M : Si tu y tiens tant... mais dis-toi que ça ne te sera pas toujours utile. On utilise seulement cette technique pour se cacher des autres meutes.
Mais l'odeur de nos phéromones et de nos émotions sont toujours présentes.

Le plus jeune acquiesça. Il ne mit pas longtemps à comprendre et à s'approprier la technique.
Après une petite heure à entraîner Changbin, les trois se séparèrent, rentrant tous chez eux.
Hyunjin ne pouvait pas arrêter de penser à la jeune fille qui a trouvé la mort tout à l'heure.
Elle n'avait absolument rien fait, elle marchait simplement histoire de se dégourdir les jambes, de respirer l'air frais ou même de penser à autre chose.
Et sans prévenir, voilà qu'on lui ôte la vie sans une honce de mercis.
Et s'il avait été plus rapide, Hyunjin aurait sûrement pu arriver à temps. Et elle aurait pu s'enfuir, rentrer chez elle et revoir sa famille. Mais à cause de lui, elle ne reverras jamais la lumière du jour, elle ne subirait même plus le calvaire d'un contrôle de maths. Elle était parti bien trop tôt.
Du moins, c'était le discours que tenait Hyunjin dans sa tête.

Le soir, il n'était même pas allé manger. Il avait bâclé ses devoirs pour le lendemain et avait eu du mal à s'endormir, le cri mourant de la jeune femme trottant dans sa tête.
Il n'avait pas bien dormi la nuit non plus. Son sommeil agité était dû à la lueur, à la petite étincelle de vie qui trônait dans les yeux de la fille et qui s'éteignait à tout jamais.

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