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Le lendemain quand je m'étais retrouvé assis sur ma chaise, les couilles plus que repues avec la soirée d'hier soir, j'avais allumé mon ordinateur avec un grand sourire, j'étais réellement heureux. La vie était belle, j'aimais Felix plus que tout.

Jisung me regardait de sa place, les sourcils froncés alors qu'il se demandait comment allait il me ruiner ma journée afin qu'on soit à égalité. Il venait de passer la nuit ici, ça se voyait à son teint tellement pâle qu'on l'aurait confondu à un fantôme ou à une star de kpop sur instagram. J'essayais d'ignorer son mauvais œil mais c'était plus fort que moi, il était à deux doigts de me lancer un « fuck ».

- Bon, OK, je soupirais en me levant pour m'approcher de lui. Je suis un batard d'être parti si tôt, mais j'avais une urgence.

- Avaler un cul t'appelle ça une urgence ? marmonna-t-il en me flagellant de son regard rougi par la fatigue.

- Je t'avais prévenu que je partais tôt ! je me défendais.

- Je pensais que tu déconnais ! Qui quitte son taf à 18 heure pour aller pêcher !

- J'ai pas pêcher j'ai bais-

- J'en ai rien à foutre ! cria-t-il soudainement. Je viens de me taper 26 heures de travail sans aucune pause j'ai pas mangé depuis avant hier, j'en peux plus !

- OK OK, c'est plus qu'évident que t'es sur les nerfs, t'as besoin d'un bon café- non, t'es déjà sur les nerfs, un jus d'orange !

Il avait soupiré en levant les yeux au ciel puis je m'étais précipité à la machine à café pleine de flemmards encore, au moins ça laissait du temps à Jisung pour se calmer. Amanda m'avait dévisagé avant de se tourner vers Andréa pour chuchoter quelque chose. La seconde d'après, Andréa me dévisageait à nouveau puis un gloussement de la part des deux vipères m'était parvenu. Super, voilà ce qui avait sapé ma belle journée. Je soupirais doucement en essayant de ne pas m'en soucier lorsque mon regard croisa celui de Mike. Instinctivement, ma main massa mon autre poing et un sourire arrogant traversa ses lèvres de connard. Rigole abruti, en attendant je l'avais bien défoncé la dernière fois.

Quand ce fut enfin mon tour de passer à la machine, quelqu'un me poussa très fort afin de prendre ma place.

- T'es aveugle ou quoi, c'était mon tour, je pestais avant de pousser Mike.

Il avait levé un de ses sourcils parfaitement épilé puis se mit à ricaner. J'ignorais qu'être un débile profond était si drôle mais si ça l'amusait tant mieux, il n'y a pas plus amusant que sa propre personne apparemment.

- Toujours pas mis au fitness je vois, surgit l'affreuse voix d'Amanda.

Je reniflais légèrement tandis que j'appuyais sur jus d'orange.

- Et toi tu t'es toujours pas mis à la douche, je reniflais encore. Et je te ferai remarquer qu'en quelques semaines j'ai perdu plus de 10 kilos, vu que je dois bosser vos dossiers à votre place pour que vous puissiez aller remplir vos ventres et dormir chaque jour à des heures raisonnables.

Un long silence gênant s'en suivit, avec juste le bruit de la machine qui déversait le jus de Jisung. Quand celui-ci fut prêt, Mike s'apprêtait à mettre sa pièce quand je le devançais avec une autre pièce. Je lui lançai un sourire bien hypocrite comme ils savent si bien faire ici.

- Oupsi, je lui lançais avant de le regarder avec autant de mépris que possible.

Quand je m'étais remis bien droit et que mon regard croisa mon reflet sur le plastique de la machine, je m'étais soudainement rendu compte de ce que j'étais devenu. J'avais la même attitude qu'eux, la même hypocrisie, la méchanceté gratuite. J'étais tellement habitué à ça ici que je me transformais en un monstre quand je traversais le portique en bas. Cette entreprise était un enfer, je détestais celui que j'étais dans cet immeuble. Je serrais fort ma mâchoire, je ne devais pas pousser un couinement d'angoisse devant ces hyènes, ça leur ferait trop plaisir de me voir sentir mal. Quand mon café fut prêt, je le pris et je m'étais empressé de dégager de cet endroit.

Sur le chemin, je vis Adam. J'avais légèrement grimacé avant de me mettre à marcher à reculons jusqu'à mon bureau dans l'espoir qu'il ne me voit pas.

- Changbin !

Raté.

J'avais encore grimacé avant de sourire quand il s'était posté face à moi. Il m'avait également souri, c'était plus timide que le mien. Pitié Adam, fous moi la paix.

- C'est dommage que tu n'aies pas pu venir hier soir... Ce soir, tu peux ?

Mon sourire s'était immédiatement dissipé, il était chiant.

- Écoute, je sais pas ce que tu attends de moi mais oublie. Non je ne sortirais pas avec toi ce soir, ni demain, ni jamais ! je m'empressai de finir car le café était bien chaud et que ça brûlait mes pauvres petites mains meurtries.

Le sourire d'Adam était tombé aussi vite que le mien.

- Pourquoi ?

- Comment ça pourquoi ?

- Pourquoi tu ne veux pas de moi ?

- Parce que j'aime déjà quelqu'un et que, bien que tu sois très mignon, tu ne m'intéresses pas, mais alors vraiment pas !

Il avait doucement acquiescé avant de s'approcher de moi, nos visages se rapprochaient dangereusement et ça me déplaisait fortement.

- Tu fais quoi.......? je dis d'une petite voix apeurée.

- Changbin, depuis le premier jour où je t'ai vu, j'ai flashé sur toi. Ça m'est égal que tu te tapes la queen, ça m'est égal que tu sois déjà amoureux. Je n'abandonnerai pas.

Il me fit un petit bisou sur la joue avant de disparaître aussi vite qu'il était venu. Je restais perplexe, mes deux cafés dans les mains, le regard perdu. Il était devenu cinglé ou quoi ? Est-ce que mon beau-père l'avait frappé avec une brique parce qu'il n'avait pas mis le café du bon côté du bureau ? Parce que je ne voyais pas d'autres explications. Je clignais des yeux plusieurs fois avant de retourner dans mon bureau, tout retourné.

- Bah ça va ? me demanda Jisung en prenant son jus d'orange pressé.

- Y a Adam qui vient de me dire qu'il me kiffait et il m'a fait un bisou.

- Hein ?

J'haussais les épaules tandis que Jisung regarda la porte avant de me regarder moi.

- Il a pété une durite le toutou du patron ? continuait Jisung.

- Bah apparement. En plus il a dit qu'il s'en fiche que je sois avec Felix il veut pas abandonner.

- Non mais là il force, il faut laisser les gens dans la paix un moment. Il s'est cru dans un drama ma parole, avec ses paroles bateaux, pouffa mon ami.

Encore troublé par cette légère entrevue plus qu'étrange, Jisung m'obligea à me remettre au travail en me jetant son gobelet sur la tête en me traitant de gland. C'est si beau l'amitié.

EUNSEOKI. changlix Where stories live. Discover now