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- LA QUEEN ARRIVE !

Comme d'habitude, Andréa surgissait de nul part pour crier ça chaque fois que Felix débarquait ici. Je détestais ce surnom, je détestais la manière dont ils avaient tous à se précipiter à leurs postes pour jouer les employés modèles alors que Felix ne venait jamais dans cet étage, puis il n'irait jamais rapporter à son cher papounet qu'ils ne foutent rien, il s'en fichait. Alors pourquoi s'obstinaient-ils à courir partout chaque fois que Felix entrait dans l'immeuble ? C'était ridicule. Puis s'ils travaillaient au lieu de se raconter les potins à la machine à café ou au lieu de critiquer les silhouettes de tous ceux qui n'enfilaient pas du 36, il n'y aurait pas besoin de stresser.

- Oh tu bosses ou quoi ? Râla Jisung s'en relever la tête de son ordinateur.

Il avait des cernes tellement énormes qu'on pouvait s'en servir comme camion de déménagement. C'était scandaleux.

- Pourquoi on se casse le cul à terminer les boulots de gens qu'on n'aime pas au point d'y laisser notre peau pendant qu'eux ils passent leur temps à papoter de fringues et de qui est le plus moche de l'étage ?

- Hier c'était toi.

- C'est pas le sujet, je râlais, vexé d'avoir encore été élu plus moche de l'étage.

Il ricana en me lançant un coup d'oeil amusé avant d'hausser les épaules.

- On est bien payé pour ça.

- Ouais 'fin au final on fait quoi pour le dépenser l'argent ? S'acheter des litres de café, super.

- Et des capotes, compléta mon ami en terminant de taper sur son clavier.

Il s'étira bruyamment, épuisé, puis me sourit.

- C'est comme ça, Changbin, et ça l'a toujours été. Un jour on sera promu et on sera content de filer tout notre taf au plus moche de l'étage.

- Gnagnagna. Jamais de ma vie je serai un enfoiré comme eux.

- Mouais. Le pouvoir et la pression sociale changent n'importe qui.

- Pas moi, ça fait des années que je vis avec et ça n'a rien changé. Et Felix non plus.

Jisung se leva, sortit quelques pièces de sa poche puis avant de sortir du bureau pour s'acheter un café, il se tourna vers moi pour me regarder.

- Tu vis caché depuis des années. Si tu fais quelque chose de mal, tout le monde s'en fout parce qu'ils ne te connaissent pas. Et Felix est né dans ce milieu, peut-être que s'il était né pauvre comme nous, il serait totalement différent.

Je levais les épaules. Qu'est-ce qu'il en savait ? J'adorais la personnalité de mon copain, je la trouvais tellement unique qu'elle en était fascinante. Il était parfait en tout point.

- Écoute Changbin, reprit mon ami, t'es un type bien mais ne te pense pas mieux que les autres. On n'est rien, juste des grains de sable au milieu de la plage. Et toi t'es le plus moche des grains de sable, oublie pas ! Il rigola alors que je lui lançais ma chaussure à la figure.

Quel connard. Bon c'était marrant mais quel connard. Il était parti se payer un énième gobelet de café quand Adam surgit, encore, dans mon bureau. Un lourd soupire d'agacement franchit la barrière de mes lèvres tandis que je me tournais pour le regarder se poser sur mon bureau comme si de rien n'était. Il était chiant là.

- Salut Changbin.

- Je t'en supplie laisse moi tranquille... je gémissais en passant mes mains sur mes tempes. Tu veux quoi ?

EUNSEOKI. changlix Where stories live. Discover now