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Dans un pas lourd et lent, je marchais en direction du jet privé de mon petit ami, la tête encore dans le cul.

- Fatigué chou ? Me demandait la voix rauque de Felix.

- Mort, je rectifiais sous son petit rire.

Il était presque cinq heures du matin mais nous étions déjà sur le pont, prêt à décoller dès que possible. Felix lui, était pimpant, tout à fait apte à parcourir des milliers de kilomètres en avion durant de longues heures. Moi, j'allais plutôt en profiter pour aller m'allonger sur un des lits. Nos vacances étaient désormais terminées et mon travail commençait lundi matin, le premier lundi de septembre. Au début, je n'y pensais plus. Je passais des jours magiques en compagnie de mon homme mais plus le temps déroulait, plus une angoisse se logeait dans mon ventre. J'avais passé les deux derniers jours complètement stressé avec comme seul remède à ça les baisers, les sourires, les yeux et les fesses de Felix. C'était plutôt terrifiant lorsqu'on savait que dans quelques heures, on allait se retrouver face à beau-papa sans savoir quoi faire avec l'intime conviction que ça allait plutôt difficile. J'avais peur de ne pas être à la hauteur, de prouver au père de mon petit copain que j'étais bien aussi nul que faible comme il le pensait, j'avais peur qu'il dise toutes les bêtises que j'allais faire à Felix ou pire, j'étais horrifié à l'idée de faire honte à Felix. Il s'était tant embêté à me dégoter ce boulot, il avait presque supplié son père juste pour que je puisse moi aussi gagner de l'argent et créer ainsi un égale économique dans notre couple (même si je savais très bien que jamais dans ma vie je n'allais gagner autant que ce que gagnait mon petit ami en un shooting photo).

En entrant dans l'avion, mon derrière avait immédiatement trouvé son bonheur dans le gros siège confortable. J'avais soupiré de bonheur alors que je m'accrochais déjà, au cas où je m'endormais, il ne fallait pas que l'avion décolle avec un passager stupide pas capable de s'attacher. À côté de moi, avec la petite allée pour nous séparer, Felix s'était assis sur son siège en lâchant un long soupire de fatigue. Il posait son petit sac à dos par terre pour laisser une hôtesse le ramasser et le ranger sans un mot comme l'avait demandé Felix. Il avait expressément demandé à ce qu'il n'y ait aucun bruit pour éviter de me déranger car j'étais fatigué. J'adorais lorsqu'il faisait attention à moi comme ça, je me sentais tellement important pour lui, c'était probablement la meilleure sensation du monde. Je lui avais lancé un petit sourire avant de retourner dans mon sommeil partit trop tôt.

•••

Felix tenait fermement ma main, nos doigts entrelacés comme pour nous enchaîner l'un à l'autre, alors qu'on fonçait tête baissée dans le tas d'humains face à nous. Les gardes du corps les repoussaient plutôt bien, je pouvais marcher tranquillement alors que mon petit copain continuait de foncer en le tirant pour qu'on puisse se cacher dans la voiture. On avait bien mis nos masques ainsi que lunettes, je me sentais comme Beyonce ou J-Lo, à l'exception que les journalistes venaient photographier Felix et pas moi. Enfin si, mais dans l'unique but de découvrir mon identité que aucun média ne connaissait encore à ce jour. C'était vraiment quelque chose d'unique de sortir avec une star sans en être une. Partout j'entendais "Felix I love you !" ou encore "Who's that guy ? His name !". Ça me faisait doucement sourire mais je continuais de garder la tête baissée, cachée par mon masque, mes lunettes ainsi que ma capuche. J'avais finalement l'impression d'être un espion, c'était plutôt excitant.

Lorsqu'on avait enfin réussi à s'engouffrer dans la belle voiture, le chauffeur nous avait salué avec un sourire poli tandis que Felix retirait ses lunettes ainsi que son masque en soupirant. Je savais que ça l'agaçait de ne plus pouvoir sortir comme il le voulait, mais surtout que toutes ces heures d'avion l'avaient fatigué. J'avais répondu au chauffeur à sa place avant de lui demander de se dépêcher de nous conduire jusqu'à notre appartement. Il nous avait bien fallu cinq à dix minutes pour pouvoir rouler sans avoir peur d'écraser quelqu'un. Lorsque le chauffeur pouvait avancer sans crainte sur une route droite, Felix avait soupiré en posant sa tête sur mon épaule.

EUNSEOKI. changlix Where stories live. Discover now