EUNSEOKI. changlix

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JISUNG

Changbin et moi étions comme à notre habitude en train de faire un mini-golf avec le reste de salade sans aucune sauce de la cantine sur son bureau lorsqu'un léger toc toc nous obligea à nous redresser pour regarder qui était-ce.

Mon regard s'était subitement assombri quand Kenzo entra avec un dossier plein entre les mains.

- C'est pourquoi ? demanda gentiment Changbin en s'approchant de lui. Ah, ça désolé mais c'est vraiment impossible pour nous à faire.

- C'est quoi ? je demandais à mon tour en m'approchant. Rapport mensuel des idées pour les prochaines collections ? Mais on est même pas invité aux réunions pour savoir qu'est-ce que vous allez mettre dans les magazines, tu veux qu'on te fasse tout un rapport ?!

Kenzo haussa les épaules avant de le jeter sur mon bureau. Putain de connard.

- Eh, siffla mon pote, d'un coup moins sympathique. Tu prends ton dossier et tu vas taffer un peu. On a autre chose à foutre.

- Ah ouais ? Pouffa l'immonde créature. Genre jouer avec de la salade ?

Changbin pointa son doigt vers lui sans pour autant savoir quoi dire, car il avait raison. Mais pour notre défense, on était pas rentré cette nuit et aucun de nous deux n'était allé prendre une pause depuis hier midi. Alors oui, jouer cinq minutes avec de la salade était accordée.

- Je suis sûr que deux petites têtes d'ampoules comme vous savent faire ça, finit Kenzo.

- Justement, non. Et vu que toi et tes copains ne foutez rien, on doit déjà se taper tous leurs dossiers. Alors t'es gentil, j'avais pris son dossier avant de le lancer contre lui, mais tu finis ça tout seul comme un grand.

Son sourcil gauche s'était arqué puis il s'était approché d'un pas vers moi.

- Je vois, t'es jaloux parce que Minho est pendu à ma queue ? T'inquiètes pas je l'utilise juste pour pouvoir avoir une augmentation bientôt. Il est même pas bon au lit. J'te le laisse, alors tu feras ce dossier, hein ?

Mon sang n'avait fait qu'un tour et mon poing qu'un chemin vers son horrible pif que je rêvais de détruire. C'était chose faite. Changbin avait poussé un léger cri de stupeur avant de ricaner en voyant Kenzo se tenir le visage comme une mauviette. J'aurais presque juré le voir lâcher une larme et bon sang que c'était jouissif.

- VENDETTA ! j'avais hurlé avant de me tourner vers Changbin.

Ce dernier me regarda, extrêmement confus avant de s'approcher de moi.

- Attends c'est peut-

- VENDETTA !

Plus le temps de parler, maintenant fallait cogner. Encore plus sur cet arrogant de moche. J'avais tapé à nouveau aussi fort que possible sur son torse puis sa nuque avant de courir très loin de lui dans l'espoir de sauver ma peau.

C'était incroyable comme sensation, mon coeur battait à la chamade, j'étais rouge pivoine et transpirant, j'avais l'impression de revivre ma première pipe mais non, j'avais juste cassé la gueule d'un type que je haïssais depuis quelques heures.

Je le haïssais d'avoir autant manqué de respect à Minho, d'avoir si mal parlé de lui, je le haïssais d'avoir couché avec lui, je le haïssais d'être né au monde.

Et j'en voulais à Minho.

Est-ce que c'était vrai ? Est-ce qu'il avait vraiment baisé avec ce Kenzo ?

Berk ça me dégoûtait. Ou alors ça me brisait le coeur, le sentiment était similaire.

J'avais attendu quelques dizaines de minutes enfermé dans les toilettes, à attendre que la brute épaisse que je venais de tabasser se soit calmé quand quelqu'un vint toquer à ma porte.

- C'est qui ? j'avais demandé en prenant une voix fluette d'une personage d'animé.

- C'est moi bouffon, ricana Changbin.

- Ah OK, j'avais ouvert la porte et effectivement, mon ami était face à moi. Il t'a cogné ?

Il avait sa pommette très très rouge, limite en train de saigner. Il haussa les épaules puis se dirigea vers les lavabos pour passer de l'eau sur sa blessure.

- Tu lui as fait sacrément bobo hein, pouffa-t-il.

- Ouais... Mais j'ai pas réfléchi... La façon dont il a parlé de Minho...

- T'inquiètes t'as bien fait. D'ailleurs ça me rappelle quand j'ai fait pareil quand quelqu'un avait dit qu'il avait couché avec Felix.

J'avais approuvé d'un mouvement de la tête, je m'en rappelais encore il avait failli être viré. C'était drôle.

- Il a dit ca parce qu'il savait que ça allait te mettre en colère. Par contre avec ton corps de brindille j'aurais jamais cru que tu serais allé plus loin que t'énerver.

- Mais moi non plus, je me défendais avant de soupirer. Je suis dans la merde...

- Ah bah c'est sûr que le directeur va pas apprécier.

- M'en fous de lui. Minho va m'en vouloir.

Il avait levé les yeux au ciel tandis que son bras s'était amicalement posé sur mes épaules. Il me força presque à sortir des toilettes pour assumer ce que je venais de faire, mais j'avais tout de même marcher un peu plus vite que d'habitude vers mon bureau puis surtout, j'avais pris soin de fermer à clé. On sait jamais. J'avais passé le reste de la journée à guetter la porte et ceux qui voulaient y rentrer, heureusement pas de Kenzo en vue. Pfiou longue journée.