EUNSEOKI. changlix

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Felix dormait toujours quand j'avais ouvert la porte avec fracas, mes pas plus lourds qu'un éléphant m'avaient conduit jusqu'à notre lit où je l'avais regardé durant quelques secondes avant de souffler pour essayer de me calmer.

- Felix. Felix. Eh oh. Debout. OH !

Mon soudain cri l'avait fait sursauter, je l'avais vu se frotter les yeux en grimaçant avant de relever la tête pour me regarder.

- Pourquoi tu beugles comme ça si tôt ça ne va pas ou quoi... marmonna-t-il avec sa voix encore endormie.

- Non ça ne va pas !

- Qu'est-ce qui se passe ? reprit il avant de se redresser pour mieux me voir, sourcils froncés.

Je savais que le réveiller pour l'embrouiller était une très mauvaise idée mais je bouillonnais trop pour attendre encore une minute de plus. Agacé, j'avais sorti mon téléphone pour lui montrer la fameuse photo.

Il souffla en se frottant à nouveau les yeux avant de les écarquiller en comprenant ma colère.

- Attends mamour ce n'est-

- Ce que je crois ?! je l'avais coupé avant de pouffer sarcastiquement. Putain mais je suis trop con ! Trop con ! Mais bordel tu pars faire la fête une fois et tu sautes sur un putain de connard mais bordel Felix ! j'hurlais d'aller m'assoir sur le lit dos à lui, le visage caché entre les mains.

J'avais explosé, maintenant je voulais chialer.

- Arrête de hurler, me dit Felix avant de venir s'assoir à mes côtés.

Mais son touché me repoussa comme s'il m'avait brûlé. Je n'avais aucune envie qu'il me touche, qu'il m'explique que c'était une erreur ou quoi que ce soit. Je voulais revenir à ce matin où j'étais encore innocent. Je voulais disparaître. J'étais trop con.

- Calme-toi, continua mon petit ami. Il ne s'est rien passé, d'accord ? Oui je me suis amusé, j'ai pu revoir mes amis, et ça s'est très bien passé mais rien d'ambiguë avec qui que ce soit !

- Mais tu me prends pour un crétin ou quoi ?! C'est vrai que sur la photo vous avez l'air tellement ami, ça crève les yeux ! D'ailleurs, regarde les articles à votre sujet, c'est super croustillant, y'en a des dizaines !

- Arrête- Ne me dis pas que tu as lu ces conneries ! s'écria-t-il avant de souffler. Je t'aime Changbin, ça fait trois ans qu'on est ensemble, ne me dit pas que tu n'as pas confiance en moi !

- Je sais pas ! j'avais hurlé en le regardant droit dans les yeux.

Ça avait eu l'effet d'une bombe dans notre maison. À l'instant où je lui avais crié ces trois petits mots, j'avais vu son visage se décomposé, il semblait encore plus déçu de moi. Mais je l'avais dit, c'était sorti et maintenant c'était trop tard pour revenir en arrière.

Un long silence gênant plana. Je n'aimais pas ce blanc, je pouvais entendre les pensées de Felix fuser à mille à l'heure.

- Felix-

- Arrête. Je ne veux plus t'entendre déblatérer des conneries.

- Comprends-moi aussi ! Toutes les semaines il y a des dizaines de rumeurs sur toi, pleins de photos de toi dans les bras de d'autres mecs !

- Ce sont mes amis ! Et des gens qui pourraient mettre utile pour mon travail ! Bien sûr que je dois avoir l'air proche d'eux !

- Et si moi je ne veux pas que tu fasses ça ?!

- Tu ne peux pas m'interdire de travailler Changbin ! C'est grâce à ces relations que tu dors dans des draps en soie, que tu as du personnel à ton service, que tu as une dizaine de voitures toutes plus chères les unes que les autres ! Tout ce que je fais, c'est pour toi ! Pour nous !

- Bordel mais tu serais le dernier des clochards j'en aurais rien à foutre ! Tu vivrais dans une cabane en bois au milieu de la forêt avec une fringue différente par an ça me serait complètement égal ! Putain je t'aime Felix ! C'est toi que j'aime ! Ton fric, ton taf, ta notoriété, je m'en bats les couilles !

- T'es bien content de mon fric dont tu t'en bats les couilles !

- Putain- J'en ai ras le cul, tu me prends pour un pauvre mec vénal et tu m'en veux parce que je suis jaloux, à juste titre ?!

- Je ne te prends pas pour ça, moi j'ai confiance en toi et j'aimerais que ce soit réciproque !

- En allant t'afficher avec des dizaines de mecs différents c'est un peu difficile, excuse-moi !

Putain mais pourquoi je m'excusais ? J'étais débile à ce point ? Apparemment.

- J'ai besoin de temps Felix, de réfléchir à tout ça, de...

Je n'avais pas pris le temps de finir ma phrase, il avait saisi. Immédiatement, il s'était levé du lit pour attraper désespérément mon poignet. J'avais essayé de me détacher de sa prise mais à chaque fois il m'agrippait encore plus.

- Non- Changbin- S'il te plait ! Ne pars pas, ne me laisse pas, je t'en prie, mon amour, reste !

- Lâche-moi putain ! Va voir ton vieux mannequin américain moisi !

- Arrête de dire des conneries putain je t'aime ! C'est toi que j'aime ! Je t'en supplie ne t'en va pas !

En voyant ses yeux s'humidifier au fil des secondes, j'avais presque abandonné l'idée de passer la nuit ailleurs mais la photo de mon petit ami en train de se faire embrasser dans un gros câlin me donnait trop la gerbe, j'avais besoin de parler à un ami, d'avoir des conseils extérieurs maintenant que je m'étais à peu près expliqué avec Felix.

J'avais rapidement fait un sac avec quelques affaires, de quoi pas finir en gros crado puis j'avais claqué la porte de l'appartement derrière moi. Je n'étais pas vraiment fier de cette scène de ménage un peu ridicule mais ça avait été plus fort que moi, j'étais trop énervé, depuis ce matin j'étais rongé par la colère. Au moins ça nous avait permis de dire tout ce qu'on pensait et c'était pas joli-joli.

J'avais pris le bus jusqu'à chez Jisung, mon seul ami sur ce continent. Il m'avait ouvert la porte avec un petit sourire désolé, même pas besoin d'explication il avait tout de suite compris. Minho était là aussi, assis sur le canapé à manger un sandwich. Jisung s'était assis et m'en avait passé un. C'était très triste mais au moins ça me permettait de ne pas mourir de faim.

- Désolé, j'ai pris la peine de t'en prendre un. Au cas où...

- T'inquiètes. Merci c'est sympa, j'avais répondu sèchement avant de croquer dedans.

- Et du coup, commença Minho. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je vis Jisung lui taper le bras en fronçant les sourcils.

- Rien, on s'est disputé et je me suis barré. Ça arrive. Non ? j'avais souri tristement avant de poser mon sandwich pour écraser mon visage entre mes mains.

J'avais terriblement envie de pleurer comme un bébé, mais d'un autre côté j'étais toujours en colère contre Felix et je ne voulais pas qu'un élan d'émotion m'oblige à aller m'excuser et refaire comme si tout allait bien.

- C'est fini entre vous ? reprit le noiraud en croquant dans son pain.

- Non, enfin je ne pense pas. On était très en colère mais ça finira par s'arranger... Je l'espère en tout cas.

Minho et Jisung avaient posé leurs mains sur mes épaules, tandis que j'avais soupiré lourdement. C'était la pire journée de toute ma vie.