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Le regard de Amanda passa en détail tout le long de mon costume jusqu'à qu'un soupire suivi d'un levé de sourcil alors qu'elle daigna regarder ailleurs vint casser cette ambiance.

- O-Ouais... Désolé, mon copain n'avait pas d'autre costume et il était trop tard pour m'en acheter un autre et... Je tentais avec une légère grimace.

- Ton copain ? Avait-elle insisté.

Merde, je m'étais dit tout en mordillant ma lèvre inférieure. Mais un léger rire de sa part me rassura légèrement.

- T'en fais pas, ici la minorité ce sont les hommes hétérosexuels, je veux dire... On est dans la mode, dit-elle en haussant les épaules comme si c'était évident.

Elle n'avait pas tord, les gays avaient souvent plus de gout en matière de fringues. Je ne savais pas pourquoi d'ailleurs, était-ce quelque chose de trop féminin pour les hétérosexuels d'aimer bien s'habiller ? Bon, il fallait avouer que j'étais la plus grosse crotte du monde en matière de couleurs, maquillage et habits mais j'estimais tout de même que ça n'était pas uniquement pour les femmes et les gays.

- Le patron n'est pas gay, j'avais répondu sur le même ton alors que je mettais mes mains dans les  poches de mon pantalon trop serré.

En réalité, si je faisais ça c'était pour essayer discrètement de laisser mes testicules ainsi que ma verge respirer un minimum, je les sentais hurler à l'étouffement dans mon caleçon qui semblait les envelopper comme si il était le papier et mes attributs, des momies.

- Son fils l'est, dit elle avec son rire.

Ah ça, je le savais bien. Ce n'était pas comme si le fils de mon patron me suçait la bite ou que je dévorais son cul dès que l'envie nous prenait. J'étais un pervers. Un nouveau soupire m'avait sorti de mes pensées, je n'en pouvais plus de les entendre soupirer comme si le monde n'était pas assez bien pour eux.

- Sinon, si tu veux j'ai un super magazine minceur, tu devrais suivre un peu.

- Je suis musclé, normal que je sois épais ! Je m'exclamais pour me défendre.

- Oui, c'est ce que tous les gros disent, m'avait-elle répondu en me lançant un regard.

Puis elle m'avait laissé en plein milieu du couloir, la mâchoire serrée tout comme les poings. J'avais envie de pleurer comme un bébé dans les bras de mon petit copain mais je devais garder en tête que j'étais le dominant du couple. Mais merde, ça blessait mon égo ! On subissait déjà assez de pression sociale en Corée du Sud, pas besoin d'importer ça ici ! Non, le réel problème était l'ambiance dans cette entreprise. Tout le monde se souriait, s'appelait par son prénom et se tutoyait, mais tous se lançaient des pics à n'en plus finir, combien de conversations que j'avais entendu étaient hypocrites ? Il n'y avait que Jisung, le type avec qui je bossais, qui était un bon vivant, qui avait l'air de se foutre un peu de tout.

Je m'étais donc dirigé jusqu'à mon bureau où j'y avais trouvé Jisung sur le sien, le nez collé à son ordinateur. Il m'avait lancé un rapide coup d'oeil avant de retourner sur son écran.

- Le patron veut te voir.

- Quel patron ?

- Bah, avait-il dit en arquant un sourcil comme une évidence. Le patron, James Lee.

Merde. J'avais dégluti bruyamment avant d'acquiescer.

- Il m'a demandé quand ?

- Y a un quart d'heure environ, je dirais.

- QUOI ?! Je m'écriais les yeux écarquillés. Mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?

- Bah t'étais pas là.

EUNSEOKI. changlix Where stories live. Discover now