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JISUNG

J'étais posé devant le miroir des lavabos des toilettes en train de répéter pour la énième fois mon speech. Mission reconquérir Minho était lancé et je devais avouer que l'enthousiasme de Changbin m'avait bien motivé.

Je devais le faire, pour nous, pour notre futur maison achetée à deux, notre labrador et nos trois enfants. Peut-être que j'allais un peu trop vite en besogne mais c'était important pour moi ! Il était sûrement le futur père de nos futurs enfants.

Est-ce que Changbin avait raison ? Est-ce que j'aimais Minho, aimer genre l'amour ? Woaw. C'est chelou un peu. Genre Minho existe, j'existe, et j'ai envie d'être avec lui tout le temps. Et en plus il est trop parfait.

Bon, allez Ji', reprends-toi. Tu vas aller dans son bureau, ouvrir dramatiquement la porte et hurler « MON AMOUR, REVIENS MOI », digne d'un monsieur Darcy.

Oublie le « mon amour ».

Oui.

Remplace par « MINHO, REVIENS MOI ».

Non c'est nul, tout le monde l'appelle Minho. C'est son prénom en plus. Peut-être que c'est mieux de ne pas l'appeler, oui c'est peut-être mieux.

« REVIENS-MOI ».

Non il va se demander quoi doit me revenir. Il va être perdu et en plus va être énervé parce que j'aurai crié.

Gnnnn pourquoi c'est si compliqué de reséduire un mec ?! Pourquoi ne pas être sincère ?! Pourquoi ne pas dire tout ce que je veux?!

« Énorme beau gosse épouse moi et on baisera tous les jours jusqu'à notre mort dans 50 ans parce qu'on aura épuisé toute notre énergie à s'aimer comme des fous. »

Ça sonnait bien, jusqu'à que je croise mon reflet dans le miroir et que je me rende compte que je me transformais en Changbin.

ERK.

Tant pis, je vais y aller en sincère avec moins de Changbin.

« Pecho moi ».

Allez parfait. J'avais bien remis ma veste en raclant ma gorge puis j'étais sorti des toilettes pour marcher a pas de géants, plus que confiant, vers son bureau.

Étape 1 : ouvrir brusquement la porte.

J'avais posé ma main sur la poignée puis d'un coup, ouvrit la porte comme si j'étais le personnage principal d'une série pleine de plot twist. Mais rien, aucun son n'avait traversé mes lèvres, si ce n'est un léger souffle de surprise face à ce spectacle inattendu.

- Jisung ?! s'exclama Minho.

Ah je dérangeais.

J'avais encore la main posée sur la poignée quand mon regard divagua entre mon Minho et l'autre type près de lui. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ? Putain je sais qui c'est, c'est ce débile de Kenzo, un gars qui bosse au niveau des fringues. Un énième employé qui profite que je sois là pour rien foutre de la journée et empocher un gros billet à la fin du mois.

- Qu'est-ce que tu veux ? soupira Minho en s'approchant de moi.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- Ça ne te regarde pas. Sors s'il te plaît.

Je l'avais dévisagé sans la moindre retenue. Au moindre souci il va voir un autre type ?! Un moche en plus ? Putain de merde, c'était bizarre comme sensation j'avais une terrible envie de casser la gueule de ce type.

- Jisung sors ! Ordonna cette fois Minho avant de prendre ma main pour qu'elle lâche la poignée.

Comme brûlée, je l'avais immédiatement retiré de la sienne. C'était trop bizarre, je bouillonnais, j'en voulais à la terre entière, à Minho, à ce connard de Kenzo, à Changbin et toutes ses idées de merde.

Minho avait soupiré tout en me regardant droit dans les yeux.

- On se parle juste après ? S'il te plaît.

- Non c'est bon, j'avais craché un poil trop sec. Salut.

- Attends- Jisung ! Il avait crié alors que j'étais reparti en marchant encore plus vite que Usain Bolt pour me réfugier dans les chiottes.

Putain de merde j'étais tellement énervé. Je me détestais, déjà qu'elle idée de tomber amoureux d'un mec ? Ouais Minho est génial, Minho est magnifique et putain qu'il était incroyable et drôle, mais pourquoi j'avais choisi le plus beau de toute l'entreprise ?! J'étais très bien face à mon ordinateur tout seul.

Je m'étais empressé de mettre de l'eau froide sur mon visage avant de me regarder à nouveau. Je n'avais pas l'impression d'être moi, je n'avais jamais été autant en colère, encore moins pour ça.

J'étais jaloux.

C'était horrible, trop nul, horrible expérience que je ne recommande pas. Est-ce que je faisais confiance à Minho ? Pourquoi faire, on n'était même pas un couple. Il pouvait faire ce qu'il veut non ? L'idée qu'il fasse ce qu'il veut m'énervait au plus haut point.

Je voulais qu'il fasse ce qu'il veut avec moi, qu'il s'énerve, qu'il se balade, qu'il regarde des films, qu'il chante, écrive, fasse du velo, conduise, fasse la fête, tout ça avec moi. Pas avec cet enculé de Kenzo. En plus qu'est-ce qu'il lui trouvait ? C'était un mec banale avec trop de muscle, une trop grande taille et un sourire aux dents trop parfaites. C'est chiant, autant pecho la poupée plastique Ken.

Oh non Ken-Kenzo. Tout prend sens.

PUTAIN.

Pourquoi il n'y a pas de poupée plastique parfaite qui s'appelle Ji.

Genre Ji-Jisung.

C'était injuste. Moi aussi je voulais être parfait.

Après encore vingt minutes de haine dans les toilettes, j'étais finalement parti quand un employé était venu faire son pipi du jour. Ça m'avait agacé alors j'étais retourné dans mon bureau.

Bien sûr Changbin avait posé mille questions auxquelles j'avais juste répondu : Ferme-là et taf un peu. Ça l'avait vexé et tant mieux, je voulais que tout le monde se sente mal aujourd'hui, je ne voulais pas être le seul à brûler dans ma rage d'adulte encore debile.

EUNSEOKI. changlix Where stories live. Discover now