Chapitre 27

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Retour PDV d'Elizabeth

Doucement, je me réveille accompagné d'un mal de tête. Mes membres étaient encore engourdies et je ne voulais pas me lever. Je me remémore la veille, nos paroles, nos contacts, ce sentiment sordide de ne rien pouvoir faire. Une intense douleur s'empare de ma poitrine et je soupire, symbole pure decette impuissance.

Une douce odeur provient à mon nez. Du pain perdu. Alors que je me redresse, Stan me saute dessus, du chocolat tout autour de sa bouche.

Chalut, crie-t-il en train de mâcher sa tartine de pain. Ça va ?

Je hoche la tête, et à l'aide de sa main valide, il saisit mon poignet, intact d'une quelconque brûlure et court vers la cuisine. Giovanni se tenait debout dos à nous, entrain de cuisiner, ou plutôt essayer de ne pas brûler l'omettequ'il tentait de faire.

Nos regards se croisent. Ils restent ,plusieurs secondes à me fixer sans ciller, sans esquisser le moindre mouvement, ou même respirer. Moi non plus. Comment pourrais-je, alors que quand je regarde ses magnifiques yeux saphirs, je n'y vois qu'une âme blessée, torturée par le même ouragan qui me détruit de jour en jour ?

Je détourne rapidement mon regard, ne sachant quoi faire d'autre. J'aimerais parler, lui dire que ça va passer, que tout va s'arranger, même si au fond de moi je sais que ce ne sera jamais le cas.

Salut.

Rien qu'un mot, cinq lettres prononçait faiblement, perdu entre murmure et sanglot. Je n'ai pas cherché à ne pas me faire entendre. C'est sortit tout seul, comme une évidence.Pourtant, je pense qu'il aurait préféré que je ne dise rien. Les poings serrés, il tente de ne rien laissé paraître, et m'indique avec un mouvement de sa main de m'installer autour de la table.

Il s'éloigne de la gazinière et dépose une omelette au centre de la table ronde. Je n'avais pas très faim, voire pas du tout mais je me force à manger quelque chose suite au regard assassin de l'alpha. Le petit garçon tente de nous faire parler mais aucun de nous deux n'est très bavard.Comment on pourrait l'être alors que chaque mots qu'on prononce procure plus de mal qu'un coup ? Alors qu'il se lève pouraller s'amuser dehors, je lui nettoie le contour de ses lèvres,qui sont toute sale.

Et on se brosse les dents, lâche-je alors qu'il se précipite vers la porte d'entrée pour sortir.

Il grommelle mais ne me fait pas répéter deux fois la même chose. Enfin seul, on fixe tous deux différents endroits pour ne pas se regarder. En jouant carte sur table hier soir, on avait affronté une réalité qu'on n'avait alors jamais voulu s'admettre. J'avais pris conscience que si je ressentais autant d'énervement envers lui, ma jalousie avec Amanda et le fait que j'ai l'impression qu'on m'arrache le cœur àchaque fois que je les vois ensemble, ne pouvait pas être qu'à cause du lien. Je ressentais quelque chose à son égard. De l'amour? Je ne savais pas, je l'ai jamais vécu.

C'était très bon, lâche-je pour briser le silence. Merci. Tu n'es pas si mauvais cuisinier.

J'essaye d'être humoristique mais il me fixe sans émotion. Des poches noires entourent ses yeux bleus,qui était légèrement rougis. Il avait clairement pleuré et n'avait pas dormi de toute la nuit.

Tu aurais dû te reposer, murmure-je en me saisissant du chocolat chaud encore bouillant qu'il avait fait. Les cernes, ça ne te va vraiment pas.

Sa seule réaction a été de me regarder droit dans les yeux et de lâcher un petit rire. Ni moqueur,ni même méchant, juste un rire bref comme il a l'habitude de faire. Illisible et énigmatique. Je me prends à l'imaginer entrain de me regarder dormir, comme il l'avait fait dans l'auberge. Une pensée stupide mais qui me fait du bien.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant