Chapitre 54

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Je la regarde courir vers la forêt et après quelques instants disparaître. Je m'attends à avoir mal à la tête ou d'avoir une douleur dans la poitrine, mais rien. Je ne ressens aucune douleur, juste un bien-être intérieur et de l'amour. Le sien.

Tournant la tête, je vois mon oncle qui me supplie du regard, tel un chien battu. Je traverse lentement la pièce et récupère l'arme d'Elizabeth.

- Tu te demandes sûrement pourquoi je l'ai empêché de te tuer, n'est-ce pas ? dis-je froidement alors que je m'avance vers lui l'arme à la main. J'étais sérieux quand je disais qu'elle valait mieux que ça.

Je prends l'arme et pose le canon entre les deux yeux apeurés de mon oncle qui essaye de se débattre de la magie de mon âme-soeur.

- Sauf qu'elle m'a mal compris. Je ne le disais pas dans un sens péjoratif. Au contraire, ses douces mains ne devraient pas être salies par le sang d'une pourriture dans ton genre.

J'attends quelques secondes alors que je le vois se pisser dessus de peur. Une exécution dans ce genre là serait trop rapide et trop belle après tout ce qu'il venait de faire. Sortant mes griffes, je lui souris cyniquement, avant de le torturer durant une bonne dizaine de minutes. Je sors toute la rage que j'avais accumulé contre lui et le système, mais aussi contre McDonney et toute cette situation qui faisait que je ne pouvais pas vivre pleinement mon amour avec la femme de ma vie.

Mes griffes transpercent coup après coup ces entrailles, et chacun de ses muscles. Ma rage était en partie à cause de ce qu'il avait fait mais aussi, à cause de ce qu'il avait fait à Elizabeth. Je tords et brise chaque os des ses mains, qui avait osé effleurer la peau de mon âme-soeur.

-Elle est à moi, murmure-je à son oreille tandis qu'il succombe lentement à ses blessures et que j'arrache ses yeux qui avaient osé regardé ma Lilibeth avec cette envie de la dévorer. Et franchement, de toutes les erreurs que tu as faîtes, posés les yeux sur elle a été la pire que tu aies faîte.   

J'ai dû sang partout sur les mains, la tête dans l'une et son cœur dans l'autre. Mes bêtas toujours en train de se battre se stoppent, de même pour les loups du clan Belfort. Ils me regardent terrifiés mais ne tentent plus de faire quoique ce soit. Car maintenant, les choses ont changé. Je n'étais plus un prince.

Levant les yeux au ciel, je vois un groupe d'oiseaux migrés vers l'Ouest. Mon frère me disait toujours, que les oiseaux qui se posaient sur les branches d'arbre n'avaient jamais peur qu'elles se brisent. Car ils avaient confiance en leurs ailes et non en l'arbre.

Elizabeth aussi était comme ça, elle ne se fier qu'à elle-même et en ses capacités. Elle ne se reposait sur personne.

Je me dirige lentement en ville. Tout le monde était présent à cause de l'annonce des feux d'artifice. S'écartant tous de mon passage, je déambule avec la tête de l'ancien alpha suprême jusqu'à la maison des Anciens. Les gardes du FMP assignés devant la porte, écarquillent leurs yeux, avant de s'incliner comme tout le monde à l'extérieur à mon passage.

Les agneaux passent leur vie à avoir peur des loups , alors qu'au final, c'est le berger qui les mange. Cet homme qui leur donne à boire et à nourrir. Qui les élève et les protège avec tendresse. Oui, c'est cet homme qui les tue.

C'est drôle de voir que quand c'est vous qui tuez quelqu'un, vous êtes considérés comme des héros mais quand c'est moi ou un membre de la rébellion qui le fait, là, ce n'est plus là même chose...

Elle avait raison, elle avait totalement raison même. Si c'était le loup qui osé manger l'agneau, on crierait à sa mort alors que le méchant de l'histoire n'était pas le loup, mais le berger. C'était lui le chasseur, l'ennemi, celui dont il fallait fuir.

Je n'avais pas de super pouvoir, ou quelque chose de spéciale. J'étais un alpha lambda qui avait juste une aura extrêmement puissante. Mais si je voulais pouvoir protéger Elizabeth dans le futur, il me fallait être fort, puissant et intouchable.

Et pour cela, il fallait que j'obtienne une place qui m'était alors hors d'atteinte, et ce n'était pas celle du loup.

Mais celle du berger.

J'ouvre en fracas la salle de réunion où tous les loups les plus âgés, mais aussi les différents alphas de chaque meute étaient présents. Dont le père d'Amanda.

Je les contourne tous, dans le silence le plus complet avant de m'asseoir sur le trône de l'alpha suprême qui était en bout de table et de déposer sur celle-ci, les dernières choses encore intactes qui restent de Calister.

- La loi dit que pour accéder au trône, il y a trois possibilités. Soit l'alpha suprême décide de lui-même d'abdiquer et de laisser la place à son successeur, soit il meurt et c'est son successeur qui prend la relève, soit qu'un loup a osé défier son autorité et la tuer. Et dans le dernier cas, le gagnant est alors déclaré automatiquement comme nouveau alpha suprême.

Ma voix était sans émotion, voir même nonchalente. Terrifiant davantage les personnes autour de la table. Si je voulais pouvoir être un soutien de taille pour Elizabeth, alors je devais stabiliser mon pouvoir, mon autorité et mon rang.

Laissant mon aura s'engouffrer dans chaque recoin de la pièce, ils s'agenouillent tous sans la moindre exception.

-Alors que celui qui conteste ma légitimité parle maintenant, ou se taise à jamais, menace-je en sachant pertinemment qu'aucun d'eux n'était en capacité de parler.

Alors que je vois certains trembler de peur, je me demande comment les punir d'avoir osé garder un fou comme mon oncle au pouvoir, par simple soif de pouvoir. Alors que je lève la tête, je vois le portrait de mon père et me rappelle cette phrase de mon père, qui même s'il a été le pire des pères et un alpha suprême très radical, était un homme rempli de sagesse avant de virer à la folie.

"Fils, tu sais pourquoi la peur est pire que la punition ? C'est parce que la punition est évidente, elle est lourde ou légère. Et c'est pour ça, qu'elle est toujours préférable à la tension effroyable et obscure de l'incertitude."

Oui, c'est vrai. Les punir au regard de la loi serait une échappatoire trop simple et facile pour eux. Une rictus au lèvre, je vois mes bêtas entrer dans la pièce et refermer la porte derrière eux.

- Bon vu qu'on n'est pas dans la chambre de Gabriel, je pense qu'on peut commencer, dis-je en souriant avant de me lever pour aider mes amis.

- Combien de temps on a ? réplique le blondinet et se léchant les babines.

- Autant que tu voudras mon ami.

- Cool, car j'avais un problème avec celui-ci, lâche-t-il en saisissant par le cou un des chefs alphas ne pouvant toujours pas bouger à cause de mon aura. Toi et moi on va bien s'amuser.

Alors que chacun de mes amis réglaient leur compte, j'entends les feux d'artifices explosés à l'extérieur, accompagnant les cris de secours de ceux présents dans la pièce. Des cris acclamant mon nom résonnait dans toute le ville.

Touchant délicatement le bracelet de mon âme-sœur, je regarde la lune en sachant que quoiqu'il arrive, même si le temps passe, et que la distance nous sépare, la déesse de la lune nous a destiné l'un à l'autre.

Un jour ou l'autre, on se retrouverait et ce jour-là, rien n'y personne au monde ne pourrait nous empêcher d'être ensemble.

Alors jusqu'à là, reste en vie, Elizabeth...

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Coucou ! 

Chapitre plutôt court, mais j'avais besoin de l'écrire avant le grand final ! 

Préparez vos mouchoirs, vous allez pleurer ! 

Agatha 

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant