Chapitre 37

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- Alors comme ça, vous êtes...Enfin tu es une sorcière ?

La petite fille hoche la tête, en continuant à me tenir la main alors qu'on attend toujours un souvenir apparaître.

Oui, je le suis mais mon pouvoir n'est pas comparable à celui de la Elizabeth que tu recherches, dit-elle en sautillant sur place, comme si les événements de tout à l'heure ne l'ont pas marqué. Ce jour-là, c'est la première fois qu'on a utilisé la magie et après, bah tu verras toi même...

Elle se remet à droite à côté de moi, décider ne pas dire un mot de plus, sur les événements qu'on va voir. Perdu entre la nouvelle de la nature d'Elizabeth, la découverte de la mort de mon frère pour laquelle on m'a toujours dit qu'il s'était suicidé, la découverte que mon père a causé la mort des parents de mon âme-soeur, j'ai un peu de mal à tenir le coup. Ma raison a depuis longtemps arrêté de m'indiquer quoi faire, ne sachant pas quoi dire elle aussi...

Alors que j'allais lui demander quelque chose qui me titille depuis tout à l'heure, je me retrouve éblouie par la lumière du sol. Elizabeth se réveille près d'un campement accompagné de cet homme masqué. Toujours sous le choc, elle pense qu'il est là pour la tuer aussi, attendant qu'il est le dos tourné, elle s'enfuit en courant à toute allure, alors que l'homme est au téléphone avec un de ses alliés près à prendre en charge la petite.

Vu la structure de la ville, on est au Capitol. C'est ainsi que durant plusieurs nuits, elle va vivre dans la rue, terrifié au moindre bruit qu'elle entend, ne pouvant fermer l'œil et dormir, fouillant dans les poubelles pour trouver de quoi se nourrir. Elle avait à peine 6 ans, peut-être 7 tout au plus.

Les souvenirs se font plus courts mais plus difficiles à voir, me faisant demander à chaque fois comment elle avait fait pour survivre jusqu'à là, car son passé, son enfance n'est pas une enfance banale, mais un parcours du combattant.

Soudain, après quelques mois passés à vagabonder dans les rues du Capitole, elle se fait attraper par le FMP, lors d'une rafle comme le dit les soldats. On nous disait qu'on ramenait les humains sur leur territoire, ne voulant pas les mettre en danger...

Enfin, c'est ce que McDonney disait...

Pourtant, quand je descends en même temps qu'Elizabeth du camion, où se trouve une dizaine d'autres enfants, je remarque que ce n'est pas vraiment le cas. Devant nous se trouve, une grande porte métallique et électrifiée où les mots : Camp n°135.

A l'entrée, tout le monde est arrosé à l'eau froide, malgré la température glaciale présente. -2°C, peut-on lire sur le thermomètre. On arrive ensuite à un moment apparemment important, d'après la petite Elizabeth, assis derrière un bureau, un homme écrit derrière l'oreille de mon âme-sœur un numéro, avant de commencer à le tatouer, comme si elle et les autres enfants étaient que de la volaille.

J'assiste au calvaire des camps pour humains, les coups subits au quotidien, les scènes de tortures, la peur d'Elizabeth qu'on découvre sa véritable nature au quotidien, la malnutrition, la réalité de ce qu'est en réalité Ferlyn, un territoire où on réduit à l'esclavage les humains pour fabriquer ce que nous utilisons tous les jours, vêtements, objets, nourriture et bien-sûr les matières premières tel que le pétole et charbon...

Et c'est dans ça, qu'a été spécialisé mon âme-soeur durant 6 mois, le travail dans les mines. Comme tous les autres enfants, étant considéré comme en meilleur santé, elle était chargé d'abattre le minéral à l'aide d'un pic. Elle était tombée souvent malade mais n'avait jamais abandonné et travaillait toujours trois fois plus que les autres pour obtenir une tranche de pain supplémentaire, décidée à rester en vie.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant