Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]

Chapitre 16

Je tourne rapidement les talons, la tête haute, et m'extirpe de cette ambiance anxiogène et extrêmement bizarre. J'étais contente de ne pas m'être trompé à son sujet, je m'en étais voulu de lui avoir parlé durement à l'auberge, mais ce qu'il venait de faire ne venait que confirmer mes jugements à son sujet.

Sans vraiment réfléchir aux conséquences de mes actes, je me faufile dans les couloirs sans chercher une direction en particulière. Je voulais juste ne plus le voir. Quand j'étais en sa présence, j'avais l'impression que tous mes sens se dérèglaient et s'emmêlaient. Même si j'en n'étais pas sûre à cent pour cent, j'avais l'impression que c'était à cause de ce lien. Il faudrait que je fasse des recherches sur cette chose, il devait sûrement y avoir un moyen de s'en débarrasser.

A peine ai-je formulé cette pensée, qu'une douleur se forme au niveau de ma tête, m'énervant davantage. Soudain, je m'arrête en apercevant des ombres sur le sol devant moi. D'après la conversation qui résonnait et auquel je n'avais pas prêté attention étant trop occupé à réfléchir sur Giovanni, c'était des femmes.

- Laisse-moi passer, hurle un petit garçon métis. Où est ma maman ? Je veux voir ma maman !

Il n'arrivait même pas à la taille de la fille qui le repousse violemment.

- C'est inadmissible ! De quel droit cet enfant se permet de se comporter de la sorte avec moi, se plaint une d'entre elles, d'une voix aiguë et stridente. Tu te rends compte que tu viens de bousiller une robe qui vaut cent fois plus que toi. On ne t'a jamais dit de rester à ta place, prêt des déchets.

Je sais que je ne devrais pas m'intéresser à des choses qui ne me concernent pas, mais ma curiosité prend le dessus. Je m'approche un peu et tend l'oreille. Les discussions à messe basses sont toujours source de mine d'or au niveau des secrets.

La jeune femme blonde et extrêment bien formé, tenait par le col le garçon, qui sans émotion distincte comme si ce n'était pas la première fois, encaisse les paroles, les yeux rivés vers là où il voulait aller. A côté d'elle, une autre femme, qui n'était clairement pas du même rang tenait dans sa main une boite contenant une parure de diamant, collier et boucle d'oreille inclut.

- Vous avez raison Madame !

- Bien-sûr que j'ai raison ! Je m'appelle Amanda Belfort, plus belle louve de Anlethas, future épouse du prince et reine de ce pays. Personne ne peut se comporter avec moi de cette façon. Je vais t'apprendre les bonnes manières.

Je vois sa main se lever et je m'apprête à m'interposer mais le vase présent sur la commode à côté vole juste à côté de la blonde, finissant sa trajectoire sur le mur, brisé en mille morceaux. Les yeux du jeune métis qui était devenu rouge redeviennent marron en un instant. Interloquée, je le fixe et il me regarde en retour, devinant que comparé à ses deux agresseuses qui n'avaient rien vu, moi au contraire je l'avais vu.

Soudain, des hurlements de douleur retentissent dans les étages inférieurs, me faisant presque sursauter. Au moment où les femmes s'apprêtent à se tourner vers moi, une main étouffe le cri de stupéfaction que je sors tandis qu'un bras me soulève par la taille et m'emporte avec lui, à l'opposé de notre emplacement.

Je sens l'air tapé violemment sur mes bras, alors que je ne vois presque plus le paysage défiler.

Tout à coup, l'individu s'arrête et mes pieds percutent brutalement le sol, me faisant presque flancher et tomber mais je trouve un soutien auquel je m'accroche. Je prends quelques instants pour me ressaisir car une migraine s'était formée en même temps qu'une nausée.

Je n'ai même pas besoin de relever les yeux, pour savoir qu'il s'agit de l'alpha. On était dans une petite pièce, sans sortie apparente, avec seulement un escalier en pierre en spirale au centre. Ses yeux vides et froids me fixaient.