Chapitre 1

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Allongée sur le sol. Il devait être à peu près 18 ou 19 heures. Je ne sais pas. Pour moi, le temps s'était arrêté, il y a déjà bien longtemps. Quel jour, quel mois, quelle année on est, je ne saurais le dire.

Je me redresse sur un coude. Il fait quasiment nuit. C'est parfait.

Je me relève et me glisse rapidement dans mes bottes de chasse, les seules que j'ai d'ailleurs, le cuir souple épouse la forme de mes pieds. J'enfile ma cape, fourre ma longue chevelure brune dans la capuche et j'attrape ma gibecière.

Je devais partir de cette grotte lugubre et cafardeuse, même si ce n'est pas ça qui me dérange, j'avais l'habitude. Non, c'est surtout que les rondes se faisaient de plus en plus fréquentes et il est temps que je la retrouve. 

Le temps d'arriver en ville, il fera totalement nuit. Je pourrais vagabonder sans être aperçu.

Tout en rangeant les quelques affaires que j'avais, dans mon sac, je me glisse dehors en direction de la civilisation.

Il fait frais, ni trop froid, ni trop chaud.

On est peut-être en décembre, allez savoir... De toute manière on sera rapidement fixé.

Tout en touchant la dague se situant sur ma hanche, je me couche sur le ventre et rampe à travers une déchirure du grillage séparant la ville de la forêt. En théorie, elle devrait être sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais bien-sûr, ce serait trop d'investissement.

A cette heure-là de la soirée, des hommes et des femmes grouillent déjà les rues, à parler de leur vie, ou à se retrouver après une journée bien arrosée, perdue dans leur quotidien de luxe et de richesse.

- Enfoiré, murmure-je

Tandis que je continue de marcher vers le centre, une chose m'interpelle.

ll y a trop de monde, beaucoup trop de monde. Ce n'est pas normal.

Alors que je passe près d'un kiosque, je récupère discrètement un journal quelconque en cachette et continue ma route.

Je traversais la route et me posa derrière un bar, dans une ruelle plutôt sombre mais la présence d'un lampadaire en fin de vie, illumine assez faiblement là où je suis pour que je puisse lire.

- Voyons voir ce qui se passe.

Nous sommes apparemment le vendredi 13 octobre 2124. Je lève les yeux au ciel en comprenant la situation. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire des 100 ans de la Purge. Je comprends maintenant.

- Mes chers concitoyens, aujourd'hui est un grand jour...

Ça provenait du bar. Combien de fois j'avais entendu ce discours ? Une vingtaine de fois ? Une cinquantaine ?

- Après des siècles, où nous avons dû nous cacher et faire semblant; nous sommes enfin là. Aujourd'hui, sur l'avenue des Hommages, le monde, notre monde, regardera plus qu'un simple spectacle. Nous sommes réunis pour assister à un moment historique de justice !! Aujourd'hui, chaque chef suprême de chaque famille tirera une balle pour mettre fin à toutes les guerres. Que ses balles signifient la fin de la tyrannie humaine et le début d'une nouvelle ère, hurle-t-il. Une ère de paix et de liberté, dans laquelle nous pourrons être, ce que nous sommes, sans avoir peur, pour nous, nos familles, nos clans....

- Aujourd'hui, est le jour de notre résurrection à nous, les Métamorphes..., murmure-je sans le vouloir.

- Aujourd'hui, est le jour de notre résurrection à nous, les Métamorphes, cria le président du CES.

Même si tu ne m'aimes pas [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant