Chapitre 21 : Disclosure

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Lyana (parlant anglais/coréen) : Je ne sais pas si je devrais. Rien ne t'oblige à m'accorder ce temps tu sais.
V (parlant anglais/coréen) : J'en ai envie.


Son intonation était si sèche et ses mots si réconfortantes. Je n'arrivais pas à savoir sur quel pied danser près de lui. Je pris une grande inspiration et tentai de me lancer. Je me heurtai plusieurs fois sur le début de mes phrases, mais n'abandonnai pas. C'était la chance qui m'était offerte pour extirper la noirceur de mon être.


Lyana (parlant anglais/coréen) : Eh bien... par où commencer ? - je sentais déjà ma gorge se serrer. L'épreuve me semblait insurmontable - Depuis que j'ai perdu les filles, je me suis perdue aussi. -je laissai mes yeux s'emplir de larmes- Le soir, il m'arrive de rêver d'elles et, à chaque fois, je me réveille dans un sursaut, en sueur. Je me retrouve perdue à essayer de comprendre comment je me suis retrouvée ici, alors que je devrais être dans la chambre de notre collocation. Pis je me souviens, et c'est toujours aussi douloureux. Le temps ne m'apaise pas et j'ai l'impression qui ne le fera jamais.


V resta silencieux, stoïque, ne voulant m'interrompre. Seul mes gémissement de douleur fendaient le silence. Je repris


Lyana (parlant anglais/coréen) : A l'heure actuelle, j'ai l'impression d'attendre. Attendre que ma vie me soit enlevée et que je me retrouve là où je suis censée être, à leur côté. Je n'ai plus l'envie de vivre, mais je suis bien trop lâche pour tenter quoique ce soit. Alors j'attends, ne ressentant plus aucune peur, comme si mon instinct de survie c'était éteint.


Il resta toujours impassible malgré ma confession de suicide. Mes pleurs s'intensifièrent, coupant un peu plus ma respiration a chacun de mes mots. Je pris quelques instants pour me calmer et repris.


Lyana (parlant anglais/coréen) : Et dans tout cela, il y a RM. Il est la lumière qui réchauffe mon cœur. Parfois, quand je suis avec lui, j'oublie presque. Il m'apporte tellement tout en me faisant sentir si mal. Quand il n'est pas là, j'ai l'impression que je plonges sans retenu, et quand il est là, il m'arrive de me sentir coupable de cet instant de bonheur. Mon dieu, quand j'y pense, je vis une relation qui repose sur la mort de centaines de personne. J'en ai même vu un agoniser sous mon nez ! Comment ? Comment suis censée vivre avec ça ? Tellement de sentiment négatif sont imprégnés en moi.


Je me mis à suffoquer, le désespoir m'empiétait. Je voulais tout faire valser, hurler, exploser puis m'éteindre, mais je n'en fis rien. Je restai là à écouter le bruit de mes larmes percutant le sol, accompagné de mes gémissement.


Lyana (parlant anglais/coréen) : Je ne sais pas comment m'en sortir...


V persista de se muer dans le silence. Peu m'importait, ce n'était pas comme s'il y avait quelque chose à dire. Je n'attendais pas de sa part une solution miracle. je voulais juste exprimer mes émotions en espérant qu'ils m'impacteraient moins. Comme vomir pour dessoûler. C'était douloureux, pénible, insupportable parfois, mais nécessaire. Pour le moment, je ressentais uniquement la douleur de rejeter de la bile.


V (parlant anglais/coréen) : Je ne comprendrais jamais ce que tu traverse, et personne ne le pourra. Je peux l'imaginer, mais tu reste seule avec ta peine. J'ai un vécu bien différent du tien de cet évènement. L'attentat nous a également impacté, mais toi, tu as été touché par les débris de plein fouet. Quand je repenses à ce moment, c'est la peur qui me vient à l'esprit. Je me souviens ne pas avoir compris ce qu'il se passait. A peine avions-nous entendu une détonation que les agents de sécurité nous avaient escortés vers la sortie. Tout ce dont je me souviens c'est cette fumée noir et ce sentiment de peur, d'incompréhension et de vitesse. Les agents nous avaient agrippés, cachés et malmenés jusqu'à la sortie. Là seule chose que je savais, c'était que quelque chose de grave, c'était produit. Puis, je te vis, apeurée dans notre van, couverte d'égratignures, confirmant mon appréhension. Cette vision me serra la gorge, je n'arrivais même plus à déglutir. Par lâcheté, je ne préférais même pas savoir ce que tu avais vécu. Mais tu n'étais pas de cette avis, et tu as bien fait. Quand j'ai compris que des centaines de personnes sont mortes lors de l'évènement - il reprit une grande inspiration- un sentiment insurmontable de peur prit le dessus. Je ne voulais plus revenir sur scène. Je voulais arrêter, et retourner auprès de mes proches. Mais mon équipe a réussi à me convaincre et quand je vois les retours de nos fans, nous remerciant de les aider à passer au-dessus de cette épreuve, c'est inestimable et réconfortant. Tout ça pour te dire, que moi aussi j'y pense. La peur est présente et aurait pris le dessus si j'avais été seul. C'est pareil pour toi avec ta douleur.


Meet me halfwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant