Chapitre 45 : Another chance

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Sun-Hi (parlant coréen) : Rompre ton contrat ? Oh mon dieu, absolument pas ! Se moqua Sun-Hi devant le ton grave que j'abordais.


Face à l'incompréhension évidente de mon visage, elle décida d'éclaircir ses idées.


Sun-Hi (parlant coréen) : On a trop besoin de toi dans l'équipe, rompre notre contrat serait perdre un gros potentiel. Non - accentua-t-elle. Ce n'est pas envisageable. Il nous faut juste trouver une solution pour qu'on ne puisse pas faire le lien entre Lyana et la compositrice.

Lyana (parlant coréen/anglais) : Comme une deuxième identité tu veux dire ?

Sun-Hi (parlant coréen) : Exactement. Dont nous serions les seules au courant. Un pseudonyme utilisé uniquement dans ton milieu artistique.

Lyana (parlant coréen/anglais) : D'accord, mais mon visage restera le même. Je veux dire, même si c'est une petite entreprise, il y a des gens qui travaillent ici et qui pourraient me reconnaitre, sans oublier que d'autres pourraient me voir entrer dans le bâtiment - m'expliquai-je-. J'ai l'impression que mon visage est devenu de notoriété publique !

Sun-Hi (parlant coréen) : C'est également l'impression que j'en ai. C'est pourquoi ta discrétion est primordiale. Tes déplacements se limiteront au studio, et tes contacts à moi, Yumi et Mic. Tu ne devras plus venir aux bureaux. Seulement nous trois connaitront ton identité, et si des questions se posent, on aura qu'à dire que tu tiens à garder ton anonymat. Ca fait très caprice d'artiste, si réaliste, ç'en est presque trop beau ! -s'amusa-t-elle.


Voilà où mes choix me menaient ? A une vie tapie dans l'ombre en attendant que mon existence soit de nouveau acceptable aux yeux d'autrui ? A une vie où je devais me soucier des autres, telle une épée de Damoclès ? Ma liberté partait en fumée, me faisant prendre conscience de la soudain similitude entre ma vie et celle des BTS. Se cacher, ne laisser qu'une poignée de personne connaitre ton vrai visage, toujours rester sur ses gardes, c'étaient une partie de leur existence, pas la mienne, et je ne le leur avais jamais envié ! Pourtant cela semblait dès à présent, être un prix à payer pour me retrouver au côté de V.


Sun-Hi (parlant coréen) : Il me faudrait un nom que je pourrais utiliser pour le travail.

Lyana (parlant coréen/anglais, sans hésitation) : Ana.

Sun-Hi (parlant coréen) : Ana ? Très bien. A partir de maintenant je ne ferais référence qu'à toi sous cette identité. Ana. Les crédits seront également attribués à ce nom, je m'occupe de le faire savoir à Copyright Act.


Malgré moi, j'imposai un silence gênant que Sun-Hi essayait de réchauffer par son sourire. Mes pensées me troublaient, la situation me perturbait, mais une chose était sûr, j'étais redevable envers cette femme qui continuait de croire en moi.


Lyana (parlant coréen) : Merci Sun-Hi. Sincèrement.


Bang Si-Hyuk n'avait pas menti, les choses s'intensifièrent pour V et par extension, pour l'ensemble du groupe. Ils enchainaient les plateaux télé, les live tard dans la soirée et les performances. Depuis des jours je n'avais pas touché son visage ou embrassé ses lèvres. Quant à nos conversations téléphoniques, elles se faisaient bien trop rares, mais surtout bien trop courtes. Il me manquait indéniablement. Néanmoins, il demeurait bien trop tôt pour honorer la promesse qu'il m'avait faite. Le drame restait dans l'esprit des gens et continuait de faire parler les plus incrédules. Deux jours auparavant, je m'étais fait approcher par un groupe de 4 jeunes filles au Kobini. Elle voulait, je cite "voir le vrai visage de la mythomane qui a voulu s'accaparer V". L'appellation mythomane et le verbe accaparer me blessèrent un peu plus dans mon amour propre, mais je me surpris à me satisfaire de ne pas avoir à faire à des gens virulents. Généralement, je n'oubliais plus mon masque et ma casquette quand je sortais, cette impasse m'avait rappelé à l'ordre. Je vivais comme une paria. Mon nouveau quotidien se résumait à mon salon et au studio d'enregistrement. Voir le visage de Yumi et de Mic me sortait de mon anxiété social, mais le reste du monde véhiculait en moi une terrible appréhension. En attendant que les traits de mon visage se fassent oubliés, je m'efforçais de m'effacer aux yeux du monde, ne vivant plus que pour ma musique. Ressentant une nouvelle fois le manque de V, mes yeux s'attardèrent malgré moi, sur le pendule de ma cuisine. Vingt heure était passé, avec un peu de chance il était en pause repas et prendrait mon appel. Je m'y essayais, laissant la tonalité sonner jusqu'au dernier instant. Alors que je croyais tomber sur le répondeur, un souffle attira mon attention.

Meet me halfwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant