Cette phrase résonna dans ma tête qu'elle venait de vider par son impact, manquant de me faire chuter. Déboussolée, je perdis toute capacité de réflexion. Ces mots persistaient mais mon cerveau semblait ne pas vouloir leur donner sens, refusant d'en comprendre les conséquences logiques. L'incompréhension. La peur de cette inconnue. Voilà les deux seules sentiments que j'arrivais à distinguer. Alors dans le flou de mon esprit, je ne trouvai rien de plus pertinent à répondre :
Lyana (parlant coréen/anglais) : Comment ça on a été vu ?
V ne me répondit pas de suite. Plus son doigt persistait à faire défiler sa page d'actualité, plus son autre main tirait sur sa longue chevelure brune, lui arrachant quelques mèches au passage. De rage, il finit par jeter son téléphone à travers le couloir donnant sur la salle de bain. Le bruit de l'impact me fit sursauter, mais je restai passive, comme spectatrice de la scène dans laquelle je devais jouer. Il se pinça nerveusement l'arrête du nez et se laissa glisser, désemparé, le long du mur parallèle à la douche. Je vis toutes une panoplie de différents sentiments marquer son visage. Le choc. Le déni. La colère. La peur. Et enfin, la peine. Voir ses yeux remplis de larmes, m'appelant à l'aide, me sortit de ma stupeur. Trempée, un peignoir sur les épaules, je me précipitai à ses côtés et l'enveloppai de tout mon corps. je voulais lui procurer un abri impénétrable, où il se sentirait intouchable et en sécurité et où il serait libre d'exprimer cette douleur qu'il tentait de retenir. Entendre ses sanglots s'intensifiaient me déchira le cœur si violemment qu'il m'arracha quelques larmes, m'efforçant à prendre conscience des enjeux. Pour apaiser, son chagrin et ses craintes, je le dorlotai dans mes bras, caressant son dos tout en entamant un mouvement de balancier avec mon corps.
Lyana (parlant coréen/anglais, d'une voix presque maternelle) : Chut... V, calme toi. On va trouver une solution. Ca va aller.
Sans cesser de le choyer, j'entrepris de réguler sa respiration. Bruyamment, j'inspirais et expirais lentement, prenant de grande bouffé d'air, et laissai faire son instinct d'imitation sociale. Lorsque ses pleurs se firent plus sourds et son souffle plus constant, j'engageai de nouveau la conversation
Lyana (parlant coréen/anglais) : V, dit moi ce qui se passe. Comment on a pu nous voir ?
V (parlant coréen/anglais) : Je sais pas. Il y a des photos qui circulent au parc Nanjido, sous le grand chêne. Je n'ai pas bien pris le temps de regarder, mais on nous y voit nous enlacer. Les réseaux sociaux se déchainent, sans parler de mon agence qui a du me laisser une vingtaine de messages vocaux. Les gars aussi ont essayé de m'appeler, enfin - il s'arrêta un instant et émit un souffle de désespoir - sauf RM.
Lyana (parlant coréen/anglais) : Montre moi V. Je veux voir.
V (parlant coréen/anglais) : Lyana, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Lyana (parlant coréen/anglais) : V ! Tu pourras pas me protéger de ce gossip ! Surtout s'il fait le tour des réseaux sociaux comme tu le prétends.
V se leva dans un mouvement las et partit récupérer son téléphone. Son écran avait accusé le coup suite à sa violente démonstration de voltige. Une grosse fissure en diagonale le scindait en deux parties et quelques éclats de verres manquaient sur les deux coins supérieurs. Miraculeusement, celui-ci se décida à se rallumer. L'écran avait a présent une teinte rosée, mais le tactile fonctionnait toujours. D'un ton humoristique à demi-teinte, V ajouta :
VOUS LISEZ
Meet me halfway
Fiksi Penggemar"Chaque personne a sa propre façon d'affronter la mort : le chagrin, la colère, le déni... Moi, j'ai préféré mourir aussi. Quand vous êtes partis, laissant cette vie derrière vous, je n'ai pas trouvé le courage de continuer seule, alors j'ai voulu e...