Les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes, nous provoquant un léger mouvement de recul. Quelqu'un savait que nous étions là. Je regardais Loki avec appréhension, me demandant si c'était vraiment une bonne idée. Lui hochait la tête, confiant et impatient d'avoir des réponses à ses questions. À l'intérieur, tout était fait dans la même pierre ce celle sur laquelle nous marchions. Tout avait été sculpté au cœur du rocher en orbite sur lequel nous étions. De fines stries parcouraient les murs, le sol, le plafond et même tous les meubles, eux aussi de la même pierre. En revanche, aucune lumière n'éclairait le hall, seule celle du Flux permettait d'entrevoir la pièce. Au fond, après les dizaines de statues de la même personne, formant un chemin, un simple ascenseur s'ouvrit, éclairé d'une forte lumière dorée se reflétant sur les murs. Au centre, un homme à la peau mat, vêtu d'un grand manteau de cuir mauve et d'ensembles de plusieurs époques finissait une pomme en nous regardant dans les yeux. Loki sorti immédiatement ses dagues et je mis la main sur le fourreau de mon épée.
- Eh, doucement ! Je viens en paix, les mecs... Leva-t-il les mains en l'air, laissant tomber son trognon qui roula jusqu'au sol.
- Qui êtes-vous ? Demanda Loki, abaissant ses dagues.
L'homme se leva, les mains toujours pointées vers le ciel.
- Et si nous montions ? Proposa-t-il en montrant l'ascenseur de sa main, éloignant le trognon de pomme d'un coup de pied.
Je m'approchais de l'homme, mon arme toujours à portée de main. Lokis'appuya sur le mur près de moi, s'ennuyant à fixer l'homme parfaitement immobile et serein, à notre opposé. Il ne décrocha pas un mot de toute la montée, et lorsque les portes se rouvrirent, il a parti s'assoir le plus calmement du monde derrière ce qui semblait être son bureau, surplombé de tonnes de paperasses parfaitement alignées et ordonnées. Il nous présenta deux sièges d'un signe de la main, que nous refusâmes.
- Qui êtes-vous ? Répéta Loki, sur la défensive.
Son attitude négligée attirait mon attention. Il avait l'air de tout savoir : qui nous étions, d'où et pourquoi nous venions, ... C'était terriblement palpitant et effrayant.
- Bien sûr, j'en oublie la politesse ! Je suis Celui Qui Demeure. Enchanté, Monsieur Laufeyson. Mademoiselle Svildson.
Je ne m'étais donc pas trompé. Il savait qui nous étions. Celui Qui Demeure... Ce nom me dit quelque chose. Je l'ai déjà entendu quelque part.
- Nous avons des questions à vous poser, Monsieur, si vous vouler bien sûr nous accorder un peu de votre soi-disant si précieux temps...
- Vous voulez savoir comment Monsieur Laufeyson a retrouvé une mémoire sencée être morte ?
Loki en resta bouche-bée.
- Si vous m'appellez encore une fois Laufeys...
- Laufeyson. Vous êtes et vous resterez le fils de Laufey.
Loki contint la rage que je voyais bouillir de plus en plus vite en lui.
- Je n'ai rien contre vous, Monsieur le fils de Laufey. Au contraire, c'est moi qui vous ait rendue votre mémoire. Vous avez exaucé votre prophétie.
- Ma prophétie ? Appuya Loki, déboussolé.
- Bien sûr, reprit l'homme, chacun de nous a une prophétie. Chacun de vous et chacun de vos variants. Sauf moi. Je suis l'Omnicient. Je vois, je crée et détruit les prophéties. Je gère absolument tout et n'importe quoi. Tout ce qui fait qui vous êtes et ce qui vous entoure. Tout...
- Je crois qu'on a compris, le coupé-je. Quelle était cette prophétie ?
Celui Qui Demeure prit une grande inspiration et ses yeux devinrent blanc, et extrêmement lumineux. Il entonna, dans une voix différente :
"Loki Laufeyson, jamais heureux tu ne seras,
De la peine autour de toi tu causeras,
Le mal que tu as fait tu comprendras,
Jusqu'à ce que tu trouves la voie."
Les yeux de l'homme reprirent leur couleur bleue et il croisa ses mains dans un sourire. Loki était totalement perdu, il attendait désespérément des explications.
- Vous avez trouvé la voie, Monsieur Laufeyson. Voilà pourquoi j'ai brisé votre prophétie.
- Et quelle était cette fameuse voie, Votre Grandeur ? Ironisa Loki, mi-figue mi-raisin.
- Vous l'avez au plus près de vous, affirma l'homme en retournant près de son bureau.
Loki tourna sa tête vers moi et rencontra mes yeux noirs. Il comprit aussitôt et un tendre sourire étendit son visage si serré par l'inquiétude. Je lui rendis son sourire et me tourna vers l'homme :
- Pourrais-je savoir quelle est ma prophétie ?
Sans un mot, ses yeux redevinrent blancs et une voix rauque résonna dans la pièce :
"Madiana Svildson, exilée tu étais, exilée tu seras,
Si jamais ton identité tu ne dévoiles pas,
Enchaînée à Alfheim, tu continueras,
Et grâce à cela la décision d'Odin tu respecteras."
Je clignais plusieurs fois des yeux, essayant de donner du sens aux mots, mais rien n'y fait. Je n'avais aucune idée de ce dont il parlait.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Questionna Loki avant moi.
- Peut-être bien que votre ami le professeur Banner pourra vous éclairer sur ce sujet. J'ai perdu bien trop de précieux temps à vos côtés, en ce qui me concerne.
D'un geste de la main, il fit apparaître derrière nous un portail rond, légèrement différent de ceux de Stephen Strange.
- Au revoir ! S'exclama-t-il avant que le portail nous engouffre dans un bruit sourd.
+ + +
Autour de nous, la foule s'arrêta, comme immobilisée. Certaines personnes photographiaient Loki, d'autres contemplaient seulement la curieuse scène qui venait de leur tomber dessus. En plein centre de Central Park, au cœur de New-York, deux Asgardiens étaient perchés sur un arbre dépourvu de feuilles. Quel spectacle dégradant. Loki sauta en premier, atterrissant sans aucune difficulté et écarta la foule pour passer. Je marchais dans ses pas sans trop de peine, malgré ses grandes enjambées. Il se dirigeait vers un lieu qui m'est familier tout autant qu'à lui, le 177 A, Bleecker Street à Manhattan. Bruce et Strange devait se retrouver là-bas aujourd'hui... C'est idéal. Peut-être pourra-t-il lui aussi nous éclairer sur la préoccupante situation.
Loki le savait, pas la peine de frapper. Nous entrâmes directement, Strange adorant faire téléporter ses invités dans toutes les pièces de sa demeure. Il vint à notre rencontre, lévitant à quelques centimètres du sol, un géant vert sur ses talons.
- TOI ! TU NOUS AS MENTI, TRAÎTRE !
- LOKI ! Crié-je, le rappelant à l'ordre.
Trop tard. Loki serrait déjà ses mains autour de la gorge de Bruce, qui le déposa au sol aussi vite qu'il fût attaqué, sans aucune égratignure. L'égo de Loki en prit un coup, car il ne riposta pas.
- Bruce, dit nous toute la vérité, par pitié. Il ne s'agit plus que de Loki, mais de moi aussi ! J'ai besoin, nous avons besoin de savoir certaines choses.
Strange regarda Bruce, qui hocha la tête en croisant son regard.
- C'est une longue histoire, commença Stephen.
- Montre-leurs, indiqua Bruce.
- Nous montrer quoi ? Intervins-je, inquiète.
- Ceci, termina Strange en posant deux doigts sur chacune de nos tempes, nous transportant tout les quatres dans un monde fait de souvenirs et de magie.
Tout était irréaliste.
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𝙻𝚘𝚟𝚎 𝚒𝚜 𝚊 𝚍𝚊𝚐𝚐𝚎𝚛
Fanfiction« Loki, tu es vraiment le pire des frères qui soit... » Le monde entier a toujours connu un Loki sans pitié, orgueilleux, égocentrique et futé. Asgard ne voyait pas en lui un roi, ni un prince. Alors il se renferma sur lui et commit des crimes dont...