13. Shopping

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- Louaaangeee! Je crie. Sors maintenant. Moi aussi je veux utiliser les toilettes.

Je ne la comprends vraiment pas. Elle passe une demie heure dans les toilettes ? Je ne sais pas si c'est un endroit agréable pour elle mais moi quand j'y vais, je fais ce que j'ai à faire puis je sors.

- Louange. Tu exagères là. Je vais me pisser dessus. Allez sors.

Pas de réponses. Je suis sûre qu'elle est sur son portable. J'en suis certaine.

- Louange, je te préviens que si dans une petite minute tu n'ouvres pas la porte, je la défonce et c'est toi qui paieras les frais de réparation. Ou sinon tu auras à t'expliquer. Tes parents ne seront sûrement pas contents.

Elle ne dit toujours rien. Cette fille me tape vraiment sur les nerfs quand elle s'y met. Je me met à compter à haute voix de manière à ce qu'elle m'entende. Et arrivée sur cinquante je sens que je ne tiendrai plus longtemps.

- Louange, sans blague, je vais mettre ma menace en exécution et tu sais bien que j'en suis capable, je dis rapidement.

Je me mets en position d'attaque. Ma cible_la porte, risque de subir quelques dégâts mais ce ne sera pas ma faute. C'est soit ça, soit je commets l'irréparable.

Je recule pour prendre un peu d'élan et me lance, épaule droite en avant. Et c'est à ce même moment que ma chère et tendre amie se décide à m'ouvrir la porte. Elle se met sur le côté et moi je tombe lourdement par terre.  Nom d'une chèvre, je me suis fait mal. Elle va me le payer celle-là. Elle ne paie rien pour attendre. En plus j'avais raison, elle avait son portable.

Ni une ni deux, je la fais sortir, ferme la porte et fait ce que j'ai à faire.

J'en sors en fin soulagée.

- Loune, fais vite on n'a plus que vingt minutes. Tu sais que ça prend beaucoup de temps pour décider la robe parfaite et nous nous devons d'être éblouissante, me hurle-t-elle.

Alors maintenant c'est elle qui me dit de faire vite en oubliant qu'elle venait de passer une demie heure aux toilettes.

- Mais tu n'es pas encore prête ma jolie. Tu portes toujours tes pyjamas ? Es-tu sûre que tu veux que l'on aille à ta fête ? Me demande-t-elle

Elle est bipolaire ou quoi? Si je ne la connaissait pas j'y aurais cru. Elle me cache quelque chose et cette chose la trouble mais elle ne veut pas me le dire.
Je ne préfère pas le lui demander maintenant, elle me le dira quand elle sera prête. Si elle m'a demandé hier de rester avec elle tout le weekend, c'est parce qu'elle savait que ça lui aurait pris du temps pour se décider à m'en parler. J'ai alors averti mes parents que je ne rentrerais pas le weekend et que je resterais avec Louange, vu qu'elle avait besoin moi.

Ils n'ont pas insisté, ils savent que ça nous arrive de rester chez l'autre. Et nous sommes plus comme des sœurs car Louange comme moi est fille unique. Nous nous comprenons et nous nous complétons. Je l'aime beaucoup et c'est réciproque ce qui nous fait le plus plaisir.

En ce qui me concerne, je lui ai tout dit. Tout à propos de cette semaine. Je ne lui cache rien, elle non plus. Mais elle ne semblait pas me croire avant. J'ai été obligée de lui faire une petite démonstration de ma superbe vitesse, elle est restée sans voix. J'avais essayé de chanter mais rien ne s'est passé. J'avais une voix normale. Ou plutôt, elle est restée normale, aucune douleur. En fait c'est beaucoup mieux ainsi. S'il arrivait que je lui fasse mal, je ne me le pardonnerais sûrement jamais. J'ai essayé de soulever le canapé pour mettre ma supère force à l'épreuve, cela aussi a été sans succès. Elle n'avait pas alors cru l'histoire du bus. Ma superbe vitesse est la seule qui ne m'est pas déçue.

BUHINGAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant