27. Retrouvailles (partie 1)

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- Vous ne comprenez pas ?

- Quoi ?

- Ces corbeaux!

Les corbeaux. Oh! Nom d'une chèvre. Ils sont nombreux, c'est toute une colonie. Ils se dirigent droits sur nous.

- Le portail est proche, je l'aperçois, dit le gaspilleur sans s'arrêter.

- L'ennemi aussi est proche, pas besoin de ta vision nocturne ni de ton acuité auditive pour le savoir.

La panique s'entend dans leurs voix et elle doit sûrement se traduire sur leurs visages. La pluie continue à s'abattre rageusement sur nous, sueur et eau se mélangent sur nos corps. Les battements de nos coeurs sont rapides, réguliers et presque synchros. J'essaie d'inspirer profondément et y arrive à peine.

- Nous y sommes, dit le gaspilleur.

Il nous le montre du doigt et on ne voit qu'une lumière intense s'élevant au-dessus de nombreux arbres.

- Ne bougez pas! Dit fortement une voix derrière nous.

Instinctivement, nous nous retournons immédiatement et nous retrouvons face à un homme habillé en cuir. Les corbeaux semblent avoir fait un demi-cercle et attendent je ne sais quoi au-dessus de sa tête.
Sans même s'en rendre compte, mon porteur me repose doucement sur le sol sans toutefois me lâcher la main et je reprends usage de mes deux pieds.

Un grognement menaçant nous glace le sang, mon coeur commence à battre fortement dans ma poitrine et une peur démesurée me ronge. Mes jambes se mettent à trembler et des frissons me parcourent tout le corps.

Un tigre immense avec un pelage orangé aux rayures sombres, des yeux saillants à la pupille ronde rendant possible un large champ visuel, avec une démarche feutrée et si souple qu'il semble à peine effleurer le sol; avance dangereusement vers nous.

Il s'arrête à un mètre de nous et fait un rugissement qui nous cloue sur place, personne n'ose respirer, personne n'ose bouger. C'est comme si le temps s'était figé, qu'aucun son ne nous parvient et que toute forme de vie s'était éteinte.

Il continue sa marche vers nous et approche son museau de mon visage et le renifle bruyamment.

- Tu la sens n'est-ce pas ? Demande notre arrivant.

Pour tout réponse, le tigre s'éloigne et retourne là où il se trouvait_à un mètre.
Faisant deux pas dans notre direction, il arrive au niveau du tigre et le caresse la tête.

- Donnez-moi la fille! Je sais qu'elle est là, dit l'homme en cuir en rugissant comme un sauvage.

- Il sait que je suis...

Je n'arrive pas à terminer ma phrase puisque mon ancien porteur place violemment ses deux mains sur ma bouche m'empêchant de parler. Son visage s'est renfermé et semble apeuré, m'intimant de me taire; ce que je fais.

L'homme fit un petit ricanement satisfait ce qui nous fait rediriger toute notre attention vers lui. Un perit sourire en coin se dessine sur un visage jonché d'une longue cicatrice couvrant l'entièreté de sa joue gauche.

- J'avais donc raison. Elle est là, dit-il calmement mais fortement.

On commence à reculer doucement par de petits pas avant de nous arrêter brusquement par le tigre qui venait de bondir à quelques centimètres de nous et de rugir férocement, ce qui nous laisse voir ses quatre canines acérées, longues d'environ sept centimètres, lui servant à se refermer sur la gorge de ses proies, garantissant une mise à mort fulgurante et lui permettant de déchiqueter ensuite ses victimes.
Mon cerveau ne me permet pas de réfléchir correctement puisque il n'arrête pas de me montrer des scènes où c'est moi sa victime, moi qui me fait déchiqueter par ce dernier, et je commence à paniquer et à manquer de l'air ce qui me fait respirer rapidement et bruyamment.

BUHINGAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant