BUHINGA

29. Gardienne

- Oh. D'accord.

Je m'apprêtais à lui poser une autre question mais Louange me tire le bras, m'emmenant quelque part.

- Viens. Je vais te montrer un endroit fabuleux.

Je la suis dans son élan, admirant un merveilleux paysage qui s'étend autour de nous. Cet endroit est un vrai Paradis. La nature y est tellement belle. Les arbres y sont tellement hauts et gros, un grand lac brillant au soleil, s'étend à notre gauche jusqu'à perte de vue. Les couleurs semblent intenses, magnifiques et harmonieuses.

- Là-bas. Nous y sommes presque, me dit-elle.

Nous entrons dans ce qui semble être une grotte, marchant sur de grosses pierres puis après avoir fait un contour je la vois s'arrêter.

- Surprise! Dit-elle toute joyeuse.

Wow. Alors là je suis sans voix. C'est juste trop beau. Devant nous se dresse une majestueuse cascade d'eau. De l'eau et encore de l'eau se déverse infiniment sur de grosses pierres puis forment un étang d'eau claire.

- Cette chute d'eau, ainsi que trois autres que tu vas voir un peu plus loin, sont appelés par ces humains, Chutes de Karera, m'informe Louange en jouant au guide.

- Parce qu'il y en a d'autres ? Je demande toute excitée.

- En effet. Mais je dois bien avouer que celui-ci est mon préféré, me répond-t-elle.

J'aurais bien voulu lui signifier que je n'ai pas apprecié sa manière de dire qu'ils étaient appelés par "ces humains". C'était comme si elle-même n'en était pas une. Mais bon, je ne veux pas gâcher ce moment paisible et joyeux, mieux vaut ignorer ce détail. Enfin, pour l'instant.

Après avoir enlevé sa chemise et ses bottes, Carl s'y est jeté pour s'y baigner. Il nous a proposé de le rejoindre mais on a un peu hésité au début. J'ai alors essayer de faire comprendre à Louange que cela serait amusant et au final elle a cédé. Nous nous y sommes alors plongées avec nos vetêments bien que nous n'ayons pas apporté d'habits de rechange. Et c'est dans une humeur joyeuse que nous y avons passé plus de deux heures à jouer comme de petits enfants. Même Nath semblait s'amuser. Et Carl qui, à première vue, m'avait semblé froid et intimidant, me parraissait aussi innocent qu'un agneau.

Nath a été la première à se sentir fatiguée et à sortir de l'eau, suivi de Carl. Louange et moi avons continué à jouer dans l'eau en se jetant de l'eau à la figure et en se courant après et tout cela dans des fous rires et des cris de joie pendant une bonne vingtaine de minutes.
Mais moi aussi je me sens épuisée. Je le fais remarquer à Louange et lui indique que je sors de l'eau. Les habits mouillés et me collant le corps, je commence à me demander comment je vais faire pour les sécher.

- Louange, aurais-tu une idée pour sécher nos habits? Je demande.

- Aucune. T'aurais pas un don de feu ou de vent par hasard? Elle me demande.

- Je ne sais pas. J'en ai aucune idée. On aurait dû y avoir réflechi avant. On va attraper froid si nous ne nous séchons pas.

- Oh non. C'est pas vrai, dit-elle doucement.

- Quoi ?

- J'avais prévu des habits de rechange pour nous deux mais je les ai oubliés sur mon lit.

- Vous aviez prévu que l'on viendrait ici et que l'on se baignerait probablement.

- Oui, exactement. Dit-elle fière d'elle. Mais au final je l'ai oublié. 

Un peu au loin, Carl est entrain de cueillir des fruits accompagné de Nath. Ils semblent s'amuser puisqu'ils n'arrêtent pas de rire. Au moins ils s'amusent. Même nous, nous sommes amusées, c'est juste que l'on va finir par attraper froid.