BUHINGA

19. Enfermée

J'ouvre les yeux et me trouve dans une pièce blanche.

Tiens, c'est la deuxième fois que je me réveille et me retrouve dans une pièce toute blanche. Mais celle-ci, à la différence de la première est spacieuse, suffisamment aérée mais pas du tout équipée, car bien qu'elle soit grande, elle ne possède qu'un lit au milieu de tout cet espace. Elle possède quand même une baie vitrée conduisant à un balcon. Je m'y dirige et admire le paysage. Ce balcon offre la vue sur une magnifique forêt qui s'étend jusqu'à l'horizon.

Attendez. Je suis au milieu d'une forêt ?

Où suis-je? Qu'est-ce que je fais ici? Pourquoi je suis ici et pas à la maison ?
Je panique, j'ai peur.

Je m'assois à même le sol et essaie de me calmer pour mieux réfléchir.
J'essaie de me souvenir des récents événements et à mon grand bonheur ça me revient. La fête, ma dispute avec Allan, la disparition de Louange, les non-humains avec leurs yeux, le brouillard, les vieux papy, ce sentiment de force, puis trou noir.

Je ne me souviens plus de rien après cela.
Pourquoi ma tête ne veut plus que je sache la suite?

Louange, comment elle va? Est-ce qu'elle est encore vivante ? Oui, bien sûr, il ne faudrait pas que je commence à délirer. Ma meilleure amie va bien, j'en suis certaine. Et mes parents, ils ne savent pas où je suis, je ne les ai plus revus il y a longtemps.

Ce matin-là, j'étais contente de ne pas les croiser parce que je ne voulais pas qu'ils me posent des questions mais là j'aurais aimé leur avoir tout révélé.

Mes doigts vont par réflexe, caresser mon médaillon mais je me rend compte que je ne l'ai plus.
Mes kidnappeurs me l'ont enlevé et je suis sûre qu'Allan y est pour quelque chose.

J'entends la porte s'ouvrir et l'individu s'approche de là où je suis. Je me relève pour lui faire face. C'est une femme, dans les vingtaines, 25ans je dirai, taille moyenne, avec une chevelure noire.

- Vous êtes réveillée ? Enchantée, moi c'est Mélanie. Je t'apporte ton petit déjeuner.

- Ah bon. J'ai droit à un petit déjeuner ?

- Oui bien sûr. Nous n'allons quand même pas te laisser mourir de faim, dit-elle souriante.

- Moi c'est Ana, Ana Loune. Dis-je doucement

- Je le savais. Qui ne te connais pas ici?

- Ici? Nous sommes où déjà ? Je lui demande

- Ce n'est pas à moi de te répondre, désolé.

- Et qui est en possession de ce droit?

- Tu le sauras le moment venu.

- Et pourquoi je suis là ?

- Ça aussi je ne peux pas te répondre.

- Laisse-moi deviner, c'est Allan, n'est-ce pas?

Elle ne me répond pas mais son visage me fait comprendre que c'est bien lui qui est derrière tout ça.

- Bon, dis-moi au moins comment je suis arrivée ici?

- Après la Libération, vous vous êtes évanouie, puis l'on vous a ramené ici. C'est normal vous savez? C'est l'excès de pouvoir qui vous a mis dans cet état.

- Vous dites après la libération ?

Ce n'est pas la première fois qu'on me parle de ça. Oui, Allan avait dit que c'était l'heure de la Libération.

- Oui.

- Et c'est quoi exactement ?

- C'est cette procédure pendant laquelle chaque MUHINGA libère ses pouvoirs dans le médaillon qui à son tour les stockera.