17. Vraie nature

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- Louange, réveille-toi, Louange s'il-te-plaît, ne me fais pas ça, j'ai besoin de toi. Nous devons partir d'ici.

Je sanglote au chevet de ma meilleure amie, j'essaie de la réveiller mais ça ne marche pas. J'ai vérifié pour voir si elle n'était pas morte et j'ai trouvé que non, mais elle est évanouie ou bien elle est plongée dans un sommeil profond, enfin je ne suis pas sûre, comme tout le monde ici.

- Louange, réveille-toi, je ne peux pas partir sans toi, dis-je entre deux pleurs, ma tête sur sa poitrine.

Une musique assourdissante me casse les oreilles, des mouvements se font entendre, et des bruits de pas de danse me font relever la tête.

Mais, est-ce qu'ils se sont réveillés, je veux dire les autres personnes qui étaient tombées ? Peut-être que Louange aussi va pouvoir se relever, n'est-ce pas ?

Je me retourne pour constater l'origine de toute cette agitation et...

- Nom d'une chèvre !

Je manque de tomber moi aussi. Si je ne devais pas rester forte pour nous deux, je me serais évanouie.

Une cinquantaine de personnes, non pas de personnes, de non-humains se trouvent dans la salle et dans leur vraie nature. Une dizaine de personnes s'agitent dans l'air, je ne sais pas si cela pourrait s'appeler danser, un objet me cogne sur la tête.

- Baisse la tête ! Crie une voix au loin.

Je regarde d'où provient la voix et vois une fille, bras devant, agitant ses doigts comme pour attirer quelque chose et comme par magie, un sac à main se dirige vers elle et se dépose entre ses mains.

Attendez, ce n'était pas l'objet qui m'avait heurté?

Un vent violent me fouette le visage. Mais, ce n'est pas normal ça. Nous sommes à l'intérieur d'une salle. D'où provient ce vent?

À ma grande surprise, je constate que deux individus venaient de passer juste à côté de moi à une vitesse hallucinante pour aller se servir sur le bar.

Je me relève brutalement, je ne peux plus rester ici. Ils ont tous l'air parfaitement normal au vue de la situation mais moi non. J'imagine qu'ils sont tous pareils
Mais moi, non, je ne suis qu'une simple humaine.
Les corps gissent toujours sur le sol et ils trouvent cela aussi normal.
Il faut que je trouve un moyen de nous faire sortir, Louange et moi, de cette salle.

Quand je redirige mon attention sur Louange, je trouve qu'elle n'y est plus. Seigneur, où a-t-elle bien pu passer ? Elle était là, il y a à peine quelques secondes.

Je commence à pleurer.
D'abord, elle tombe comme une morte et ne se réveille pas, puis elle disparaît ?

Je pleure de plus belle en me souvenant que c'est moi qui l'ai fait venir ici. Si je ne lui avait pas demandé de m'accompagner, rien de tout cela ne lui serait arrivé.

- Vous allez bien mademoiselle ? Me demande une voix féminine

Je me retourne pour voir la personne qui s'était adressée à moi et je suis frappée par ses yeux.

Des yeux rouges sang me regardent et me sens tétanisée. Ses yeux me font peur, la rougeur de ses yeux est tellement profonde.

Aucun mot ne sort de ma bouche, encore figée à la vue d'un tel phénomène.
Ma réaction fut instantanée, je me mis à courir comme une possédée, sans trop savoir où je vais. Dans ma course, je me rends alors que tous les corps qui se trouvaient à terre ont aussi disparu.

Je bouscule quelqu'un et quand j'allais m'excuser, je me retrouve face à des yeux tout blancs, je crie de terreur et l'individu me prend par le bras.

Je commence à sentir le froid m'envahir et j'ai l'impression que je vais me retrouver geler.

BUHINGAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant