Chapitre 40:

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…:Pourquoi tu fais ça?
M: Non mais pourquoi tu t'acharne sur moi?
…:Tu t'es regardé ces derniers temps sérieux? Tu perdu du poids à vu d'œil, t'as le teint pale, la tête fatiguée et triste, si triste...
M: Ce ne sont pas tes affaires.
Sur ce je suis partie en cours, le laissant là, un peu penaud. Il m'agace sérieux. Il croit quoi, j'ai pas besoin de sauveurs. Même superman est un gros lâche. 
Ça fait maintenant 3 semaines qu'on a eu notre petite altercation avec boulet1 et il continue toujours à déposer de la nourriture sur ma table. Il ne me parle pas puisqu'il sait que de toute manière, je ne lui répondrais pas. Je ne mange pas non plus ce qu'il achète pour moi, c'est devenu une sorte de déco sur ma table. Ça fait parti de mon quotidien on va dire. Ce jour ne s'est pourtant pas déroulé comme les autres...Pourtant j'ai effectué mon rituel habituel. Je suis arrivée à ma table, ai levé les yeux au ciel, voyant la nourriture sur ma table, me suis assise, ai révisé, ai pris mes affaires et me suis levée pour partir en cours. Quand je me suis levée, j'ai fait deux pas mais en sentant ma tête tourner brusquement, je me suis stoppée, tentant de récupérer un certain équilibre. Rien n'y faisait. J'entendais de vagues « Hey tu vas bien? » déformés. Ma tête tournait de plus en plus, ma vue se troublait et mes jambes ont commencés à ne plus supporter mon corps. Je sentais que la chute allait arriver et que je ne pourrais éviter à mon crâne de percuter violemment le carrelage froid de mon école. J'ai commencé à tomber sans pouvoir me rattraper mais avant que ma tête percute le sol quelqu'un m'a rattrapé. Je n'ai pu voir qui était cette personne, mes yeux n'ont pu résister à l'appel attrayant de l'évanouissement. 

Je me suis réveillée je ne sais combien de temps après dans un lit qui m'était inconnu. Il se trouvait dans un endroit fermé par un rideau...J'en ai conclu que j'étais dans un boxe à l'hôpital, Sur une table de consultation. J'ouvrais doucement les yeux.
J'ai balayé du regard le périmètre pour en découvrir chaque détail. Mon tour presque terminé, mon regard s'est posé sur quelqu'un. Il était là...Il me regardait et me souriait doucement.
M: Salut...
…: Hey! Tu parles maintenant?
M: Qu'est-ce que tu fais ici?
…: C'est moi qui t'es rattrapé quand tu t'es évanouie. 
M: Ah...merci! 
…: Je vais prévenir le docteur que tu t'es réveillée.
Je n'ai pas répondu à cette phrase. J'ai attendu une bonne dizaine de minutes avant qu'un médecin entre dans mon boxe. 
Médecin: Bonjour jeune fille, alors vous aimez faire de grosses frayeurs à votre ami! (souriant)
M: Mon ami?
Me: Le jeune homme qui vous a accompagné avait l'air inquiet! 
M: Oui il est du genre à tout dramatiser.
Me: Il y avait de quoi s'inquiéter tout de même.
M: Qu'est-ce qu'il m'est arrivé?
Me: Vous avez fait une grosse crise d'anémie. Il va falloir vous nourrir de toute urgence jeune fille!
M: D'accord!
Me: Allez, vous pouvez rentrer chez vous. C'était plus de peur que de mal. Et surtout, mangez hein!
M: Oui, merci docteur. 
J'ai donc ramassé mes affaires et suis sortie mais monsieur boulet1 m'attendait encore. Roh c'est bon, il a fait sa bonne action de la journée, il peut me lâcher maintenant.
M: Qu'est-ce que tu fais encore là?
…:Je suis obligé de te ramener, tu ne peut pas rentrer seule.
M:Je prendrais le train merci.
Sur ce je me dirigea vers la sortie et réussie à passer les portes. Malheureusement, j'ai crié victoire trop vite. Je me suis sentie soulevé, il m'a porté en sac à patate. Je criais comme une furie et le frappait comme je pouvais pour qu'il me pose, ce qu'il a fait. Oui, il m'a posé, dans sa voiture et m'a empêché de sortir...
…: T'es pas facile à vivre!
M: Mais merde mais fous-moi la paix. Qu'est-ce que tu veux de moi? Non parce-qu'il y a pleins de filles qui doivent être intéressée par toi, mais pas moi. Je veux juste qu'on me laisse tranquille avec ma peine, que personne me parle pour que je ne souffre plus. (commençant à pleurer)
…: Hey! Mais je ne veux pas sortir avec toi hein!
M: Euh...je...
…: T'es très jolie, ça c'est indéniable mais j'ai déjà une copine.
M: (continuant de pleurer) Je me sens encore plus stupide maintenant! Mais pourquoi tu veux tant m'aider alors?
…: Déjà, arrête de pleurer.! (séchant mes larmes de son pouce!)
M: (chuchotant) Dis-le moi..s'il te plait!
…: Il y a deux ans, je ne pensais qu'aux filles, je refusais de me caser, je m'amusais, j'aimais trop. Je pensais qu'à ma petite personne, plus rien à part mon confort n'avait d'importance. Ma petite sœur, elle était comme toi, elle faisait la gueule tout le temps, je pensais que c'était sans raison, ça lui arrivait souvent mais là, c'était particulièrement long. Un soir, alors que je m'étais embrouillé avec mon père, j'ai hyper mal parlé à ma sœur, je lui ai dis que j'en avais marre de ses gamineries pour attirer l'attention. C'était ça à chaque fois qu'elle s'embrouillait avec sa meilleure amie, c'était juste plus long. Un peu plus tard dans la soirée, j'ai voulu m'excuser et savoir la raison de son comportement depuis ces quelques semaines. Elle aussi avait perdue du poids..Quand je suis rentré, ma mère m'a dit qu'elle était dans la salle de bain depuis un moment déjà. J'ai toqué mais aucune réponse...Après 5 minutes à la supplier de sortir, j'ai défoncé la porte et elle était là, dans la baignoire, le poignet, en sang, tailladé. J'ai essayé de stoppé l'hémorragie, l'ai emmené à l'hôpital mais c'était trop tard, elle avait perdu trop de sang.
J'ai placé ma main sur ma bouche, comme pour garder ma tristesse à l'intérieur, c'était en vain. 
..: J'ai voulu savoir ce qu'il s'était passé (les yeux rouges). Je suis allé voir sa meilleure amie. Elle m'a expliqué qu'elle s'en voulait. Tout le monde se moquait de ma sœur au collège, elle n'a rien fait pour les empêcher, au contraire elle aussi à participé à son humiliation. Elle était ronde mais pour moi c'était la plus belle! Tout le monde l'insultait de grosse vache, de baleine ou autre, pourtant elle ne mangeait rien mais son corps était fait ainsi. Pour moi, c'était mon rayon de soleil, je la trouvait magnifique, c'était mon bébé. Ces temps-là, je ne lui prêtais plus aucune attention, je l'ai enfoncé encore plus. 
Je n'ai pas réussie à retenir mes larmes! Ça m'a profondément attristé.
…: Une bande de petits c*** lui ont volés ses fringues pendant le sport, le matin de son suicide, ils l'ont ensuite forcés à sortir du vestiaire en sous vêtements et ils l'ont filmé...Et moi, j'en ai rajouté une couche le soir. Maintenant je n'ai plus de petites sœur... Elle me manque tant.
J'arrivais plus à m'arrêter de pleurer! Il venait de me briser le cœur mais dans le bon sens du terme! Il m'avait touché. J'avais vécu tout ça, les humiliations, les peines de cœur, d'amitié...
..: Ca m'a détruit moi non plus je ne voulais plus parler à personne, j'en voulais à la terre entière. Mon meilleur ami m'a aidé à remonter la pente. Depuis, je refuse de voir une fille comme ma sœur, se détruire parce-que quelqu'un a joué avec son cœur. Je refuse de voir quelqu'un sombrer comme j'ai essayé de le faire. 
Je me suis approché de lui et l'ai pris dans mes bras.
M: Les discours c'est plus trop mon truc tu sais... 
Il m'a souris et m'a serré un peu plus. 
…: J'avais remarqué ça ahah! Et toi tu vas m'expliquer ou je vais être le seul à m'être brisé le cœur ce soir?
M: Ben tu m'a déjà fendu le cœur avec ton histoire donc bon...
Il a passé son pouce sur les quelques larmes qu'il restait.
…: (chuchotant) Désolé. Je ne voulais pas te blesser.
J'ai posé ma main sur sa joue et l'ai caressée de mon pouce.
M: Ne t'en fait pas!
…: Et qui est la personne qui t'a rendu comme ça. Tu as l'air si douce en vrai. 
M: Mon meilleur ami, enfin mon ancien meilleur ami contribuait à ce genre d'humiliation à mon égard au collège aussi. Puis il s'est excusé et on est devenu très proche. Proche au point qu'à la rentrée je me suis rendue compte que j'en étais amoureuse. Je lui ai tout avoué, il m'a dit que c'était réciproque. On s'est embrassé, on allait le faire, j'étais prête. Mais...
..: Mais?
M: Mais il s'est rendu compte que c'était une connerie et il m'a viré de chez lui. J'ai cassé avec mon copain pour lui. J'ai perdu en 24 heures mon meilleur ami, mon copain et le garçon que j'aimais le plus au monde. Je ne voulais pas te parler parce-que je ne veux plus souffrir. C'est tellement douloureux.
Il s'est approché pour me faire un câlin mais je me suis décalée et ai tournée la tête de l'autre côté.
…: Non, ne te referme pas s'il te plait.
Il a prit mon menton de son pouce et de son doigt pour me forcer à tourner le visage.
…: Je ne veux pas te blesser, je veux juste t'aider, j'ai souffert tout comme toi. Je sais ce que c'est de perdre la personne qu'on aime le plus dans sa vie. 
A ses mots, je lui ai souris faiblement, comme pour le remercier d'être là à mes côtés, de me soutenir malgré mon caractère de cochon. 
..: Tu veux me faire plaisir?
M: Euh..
…: mange un peu!
M: Je n'ai pas faim...
…: S'il te plait..
M: Je...euh...beh... D'accord!
Il m'a sorti une pom'pote, je lui ai souris de toutes mes dents, c'est facile à manger ça. J'ai mangé mais j'avais trop envie de vomir, je n'avais plus trop l'habitude de manger. Je mangeais un peu le soir, c'est tout... Après cela il m'a proposé de me raccompagner, j'ai bien évidemment accepté. Je commençais à l'apprécier. Je ne me méfiais plus trop du moins. Il avait une copine, il ne cherchait pas à me mettre dans son lit, il voulait juste m'aider, comme on l'a aidé lui et comme personne ne l'a fait pour sa petite sœur. Le trajet c'est fait en silence mais chacun faisait comprendre à l'autre qu'il était là pour l'autre. On se lançait de tendres regards et de douces caresses sur la main , tout ça rempli d'affection et de compassion.
Arrivés chez moi, il m'aida à sortir de la voiture, m'accompagna jusqu'à ma maison, mes jambes étaient encore faibles. On sonna. Mon père m'ouvris à peine quelques secondes après. 
P: Ah t'es là, enfin. On se demandait si vous ne vous étiez pas perdu.
M: Euh...hein?
P: L'hôpital nous a appelé et nous a dit qu'un jeune homme te ramenait! Merci beaucoup de l'avoir ramené.
…: Il n'y pas de soucis.
P: Entrez...?
…:Je m'appelle Robin.
Ah ouais c'est ça son nom? Ça fait plus de de 6 semaines qu'on se chamaille et je ne connaissais toujours pas son nom.
P: Venez, je vais vous offrir un verre!
R: Non je ne veux pas vous déranger plus longtemps.
M: Si...reste!
J'ai bien remarqué qu'il était très étonné par ma phrase. Il n'a pas pu résister vu que c'était moi qui lui demandait et que c'était tout de même rare. 
P: Allez dans le salon, j'arrive.
M: Robin, tu m'aide à aller dans le salon?
R: Bien sûre euh...
M: Johan!
R: Joli prénom, c'est mieux que miss rebelle ou mis casse...
M: Il y a mes parents ici.
R: Ah oui, ton père me fait peur en plus.
A cette phrase je me suis mise à rire et Robin m'a aidé à aller dans le salon. Une fois arrivée dans le salon mes yeux se sont écarquillés quand ils se sont posés sur les visiteurs que nous recevions. 

Chronique: Mon meilleur ami.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant