Mais pour qui il se prend lui? Il a cru quoi? Que parce-qu'il me donne de la nourriture je vais lui parler et lui raconter ma vie et mes problèmes, qu'il allait devenir mon meilleur ami et qu'on allait se faire des bracelets d'amitié et des tresses? Et puis quoi encore? Boulet de première celui-là. Je lui lance donc un regard assassin. Si mes pupilles avaient été en forme de canon, il serait mort sur place. J'ai ensuite repris mes révisions. A la fin de l'heure du déjeuné, j'ai pris mes affaires, ai laissé la nourriture à sa place, sans la déplacer d'un millimètre et suis parti en cours.
Et puis quoi encore? Je lui saute au cou parce-qu'il m'a offert un kinder bueno et on se rapproche, il devient mon meilleur ami, il jalouse mes copains, moi ses copines, on tombe amoureux, on s'embrasse et quand je sens que je suis prête il me pousse contre un mur et il me fait souffrir comme pas possible? J'ai déjà donné. Je connais par cœur et je refuse de retombée dans cette machinerie infernale. J'ai plus la force de re aimer quelqu'un que ce soit en amour ou même en amitié. Je n'aime plus rien, j'ai perdu le goût des choses. J'aime plus manger moi qui suis en générale une grosse bouffe. Je n'aime plus rire moi qui riait tout le temps. Je n'aime plus faire le pitre alors que c'était ma seconde nature. Je ne supporte plus les câlins ni les bisous alors que je ne pouvais pas en refuser. Les seules choses qui rythment ma vie maintenant sont la musique, les cours et l'écriture. Je ne veux pas accepter ses gâteaux, sa bouffe, ou même de lui parlé parce-que je ne veux plus faire confiance, c'est au dessus de mes forces. Si je baisse ma garde, je vais re souffrir. La douleur décidera de s'acharner sur quelqu'un d'autre que si j'arrive à garder mes armes et ma garde, sans fléchir au premier gentil et gros boulet qui passe.
Yvan m'a détruite, encore une fois. Il m'a rendu aigrie, solitaire, irritante et irritée. Il m'a enlevé le sourire qui était fixé sur mes lèvres à chaque fois que je le voyait, il a coincé des larmes qui coulent à flot dans mes yeux, il a laissé son couteau logé dans mon cœur. Je le hais. Je ne veux plus jamais le revoir. Il m'a fait tellement mal que je ne veux plus jamais le voir. Tout ce que je ressent pour lui c'est de la haine, j'ai envie de rouler avec un poids lourd sur son cœur pour qu'il ressente le quart de ce que j'ai subi. Oui, c'est vrai, je ne sais pas comment il va puisque ça fait plus de trois semaines que l'on ne s'est pas parlé ni même aperçu. Je ne peut donc pas affirmer qu'il souffre. A vrai dire, je ne veux pas savoir comment il va. Il peut bien souffrir je m'en fous. J'aimerais vous dire qu'il est mort pour moi mais je dégage tellement haine à son égard que ce n'est pas possible. S'il était mort à mes yeux, je serais indifférente, mais je ne peux pas être indifférente face à lui, je l'ai trop aimé pour ça.
Donc non, je refuse d'adresser la parole à ce crétin qui essaie de me nourrir, je vais m'attacher puis souffrir, comme à chaque fois.
Le lendemain midi, à l'heure du déjeuné je me suis dirigée à ma table habituelle, sur laquelle se trouvait une salade, une boisson et un snikers. Super, j'aime pas ça. Un mauvais point pour le relou de service. J'ai croisé son regard, il me regardait avec un léger sourire compatissant. Il m'insupporte ce mec. Je suis allée à ma table, ai pris la nourriture, me suis dirigée vers boulet1 et lui ai balancé sa nourriture sur sa table, devant lui. Toutes les personnes, que de mes mecs, présentent à cette table, se sont arrêtés de parler et m'ont regardés avec de grands yeux un peu surpris.
M: Reprend-moi pour un cas social qui fait tellement pitié qu'on doive le nourrir encore une fois et je te jure que tu ne vivra pas assez longtemps pour goûter à toutes les confiseries qui existe.
…: Sacré caractère ta petite protégée mon gros!
J'ai regardé son ami, celui qui venait de dire ça, l'ai dévisagé plutôt et ai reporté mon regard sur l'autre crétin de bon saint maritain.
M: Et tu diras à ton pote que quand il a une idée qui lui vient en tête, une envie de parler, surtout, qu'il la garde pour lui et qu'il se la ferme. Je ne peux pas lui dire moi même, j'évite de parler à tous les crétins imbus d'eux même qui n'ont de fonction cérébrale qu'en dessous de la ceinture et qui croient qu'une fille n'est qu'un jouet avec lequel ont peut éveiller ses sens comme avec une poupée Barbie. (Ça fait trois semaines que je vois les filles défiler avec lui.)
Sur ce, je suis partie du self, je ne voulais plus voir cette bande de crétin. Dorénavant, je bosserais autre part. Ça c'est sûr! La médiathèque bien sûre!
…: Non mademoiselle, vous ne pouvez pas réviser ici pendant l'heure du déjeuner.
M:Hein? Mais pourquoi? Je n'ai pas faim et je dois bosser.
…: Allez à la cafétéria.
Non mais elle se fout de moi la vieille ou quoi? En plus elle est stupide, elle comprend rien. Bon ben merde hein! Oui j'en veux à la terre entière j'ai pas le droit? Oui, je ne crois plus en rien ni en personne, j'ai pas le droit? J'ai le droit de haïr qui je veux ok? Oui c'est vrai ma réaction et mon comportement sont peut-être un peu exagérés mais si j'ai envie de jouer au rebelle sans cœur, qui n'aime personne et qui crache sur tout le monde et ben je le fais.
Bon ben je vais dehors...Comme c'est impossible de bosser dehors, je demande une clope à quelqu'un. Non je ne fume pas mais je suis à cran, faut qu'un truc me détende. C'est soit je fume une clope soit je tape le crétin qui croit que quand t'es triste, t'es impotente et qu'il faut limite te nourrir à la cuillère comme les bébé ou les personnes hyper âgées. J'arrive à me chopper une clope et du feu. J'allume ma cigarette, tire une taffe, j'aime pas ça mais j'arrive à cracher ma haine en même temps que la fumée. Je vais pour reporter la cigarette à ma bouche quand quelqu'un me l'arrache des mains et la jette par terre et l'écrase. Je me retourne pour pouvoir découvrir qui est l'agresseur et l'écraseur de cigarette et pour pouvoir le fusiller du regard...Ah ben tiens, ça faisait longtemps! Monsieur relou. C'est vrai ça fait que 25 minutes qu'il ne m'a pas gavé. Puisque je n'ai plus de cigarette pour me détendre, il me reste toujours la deuxième option, taper sur boulet1.
M: Tu te prends pour qui? Ah t'es dans la classe d'éducateur spécialisé et tu essai de t'entrainer sur moi avant? Non mais si tu veux des cobayes, prends tes gros débiles de potes ou va faire un stage mais fous-moi la paix par pitié. Je ne te connais ni d'Eve ni d'Adan et tu essaies de me nourrir, de m'empêcher de fumer, je suis pas un cas sociale moi. Et ça va être quoi après? Tu vas me suivre aux toilettes et me tor...
…: (me coupant) Mais tu la ferme jamais? J'ai pas pu en placer une depuis le début de l'année! Pour une fille qui fait un vœux de silence, j'ai jamais vu une pipelette pareille. Tu empêches tout le monde de t'aider? Oui, je veux juste t'aider.
M: J'ai pas besoin de ton aide!
Sur ce mot je me suis retournée pour m'en aller. C'était sans compter sur ce crétin qui m'a bien sûre rattrapé le bras et retournée.
…:Mais bordel, je veux juste t'aider. Tu devrais pas être seule, triste dans ton coin. On ne devrait jamais laisser quelqu'un se détruire à petit feu comme tu le fais.
M: Si je suis seule, c'est parce-que je l'ai décidé alors maintenant fous-moi la paix.
J'ai donc retiré mon bras de sa prise et suis parti en cours. Super j'étais hyper à cran et j'avais pas pu finir ma clope . Je rage de ce mec sérieux! Non il ne m'attire pas ça c'est sure! Faut arrêter de croire que juste parce-qu'un mec et une fille se parle ils vont forcément tomber amoureux.
Le lendemain, n'ayant pas le choix, j'ai dû retourner à la cafet et là il y a ce crétin qui a encore posé de la bouffe sur ma table et qui dit à tout le monde de ne pas s'assoir là! AHHHHHHHHHH j'en peux plus de lui. Je vais finir par le gifler. C'est une petite cafet donc évidemment il n'y a pas de table vide où je pourrais être tranquille ailleurs. Je m'assois là et j'ai bien envie de le faire rager, même si je ne sais pas pourquoi vu que je me suis jurée de ne prêter aucune attention à plus personne. Je me suis donc levée, ai été au distributeur, ai pris un kinder bueno (*-*), me suis rassise et l'ai mangé en le regardant avec un sourire mesquin. J'avais pas faim en plus, c'était atroce. Ben vous savez quoi? Boulet1 ben il souriait de toutes ses dents, je comprenais rien. A la fin de son repas, il s'est levé pendant que je révisais et que je ne lui prêtais plus aucune attention, s'est approché de mon oreille et a chuchoté « le but c'était que tu manges. J'ai réussi! Être un gros casse ovaire ça sert toujours ma belle! » Il m'a sourit une nouvelle fois de toutes ses dents et là je me suis levé pour lui faire face. Je lui ai lancé un regard haineux!
M: Pourquoi hein? Je te connais pas et toi non plus tu ne me connais pas! Des tas de filles sont tristes ici et tu ne les colles pas h24. Va sauver une autre fille, il y en a des plus belles que moi, qui n'attendent que ça que monsieur « populaire, sauveur de ses dames » vienne les sortir du grand méchant « monsieur tristesse ». J'ai pas envie que tu me sauves moi, j'ai pas besoin parce-que je suis très bien comme ça. Je veux pas d'amis, je veux pas d'un garde malade ou même de superman, je veux juste qu'on me foute la paix une bonne fois pour toute!
…:Ce ne fait pas près d'un mois qu'elles sont malheureuses elles, et elles ont toutes un amis. Elles ont toutes quelqu'un qui les poussent à manger , à sourire et à parler.
M: Non pas cette fille là bas.
Il s'est retourné pour voir la jeune fille éperdument seule et j'en est profité pour m'en aller. J'étais à deux doigts de sortir de la cafet quand monsieur »sauveur de ses dames » m'a rattrapé le bras et m'a retourné.
…: Pourquoi t'es comme ça?