Chapitre 36

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Je lâcha mon sac et sauta dans les bras de ma mère. J'essayais tant bien que mal de retenir mes larmes. Combien de temps s'était écoulé depuis... ?

« Flashback :
Ma mère se redressa, déposa un baiser sur ma joue et s'envola.
Et moi j'étais là. Les larmes aux yeux, à genoux au milieu du salon.
Mon père, lui, fixait le balcon et ne prononçait aucun mots. »

Environ 4 ans. 4 ans que je ne l'avais pas revu. 4 ans de trop.

Ma mère se dégagea et sourit.
- Comment vas-tu ?
Je sourit à mon tour.
- Je ne sais pas si un mot pourrait décrire ce que je ressens en ce moment mais pour résumé, ça va.
Je me baissa, ramassa mon sac puis regarda autour de moi.
- Et donc cette maison...
- C'est la mienne. Et aussi la tienne maintenant.
- Donc tu es venu ici quand tu es parti de la maison ?
- En effet oui. Mais bon, assez de blabla et rentrons. Que je te montre l'intérieur !

Je suivi ma mère ...et failli lâcher mon sac en découvrant l'intérieur de la villa.
L'entrée donnait directement sur une grande pièce aménagée sur toute la partie droite en un salon avec une magnifique vue sur les montagnes grâce aux nombreuses baies vitrées puis à gauche il y avait une grande cuisine très moderne style américaine avec un énorme frigo. Un îlot était au centre avec des chaises en hauteur tout autour qui faisait office de table à manger.
Un escalier moderne situé au fond permettait d'accéder à un étage où devait sans doute se trouver les chambres et salles de bains.

Ma mère, fière, observait ma réaction.
- C'est beau hein ?
- C'est...wow. Et Papa est au courant ?
Elle éclata de rire.
- Il y a bien longtemps que je ne prend plus la peine de parler à ton père. Mais oui, il est au courant. Pas depuis longtemps mais il a bien fallu savoir où tu allais vivre quand tu allais revenir donc j'ai révélé cet endroit.
- Oh...Désolée.
- Pourquoi es tu désolée ?
- Bah... c'est à cause de moi que tu lui as révélé cette maison...
- Ce n'est pas de ta faute, c'est la sienne. Il aurait dû prendre ta défense quand tu as accidentellement blessé ce garde. On savait tous que tu ne l'avais pas fait exprès. Tu as juste voulu défendre Neverland. Ton père, lui, a choisi la facilité, mais pas de la bonne manière. Au lui de se rebeller comme toi, il t'a sacrifié. Et un père ne sacrifie pas sa fille. C'est juste insensé. Et effectivement, Peter manque de sens depuis que tu es parti.
- Merci.
- Comment ça merci ?
- Merci de me croire. De croire que j'ai voulu défendre Neverland. Et pas de penser que je suis une "sauvage-completement-folle-à-cause-de-son-pouvoir-et-très-dangereuse."

Ma mère soupira.
- Cette histoire inventé par La Bête et Peter est encore une fois la preuve que ton père manque d'intelligence depuis quelques années... Mais bon, fini de parler de lui ! Et si je te montrais ta chambre ?
- Je veux bien !
On monta les escaliers. Ma mère me mena jusqu'à l'entrée d'une pièce et me fit signe d'ouvrir la porte.
- Voici ta chambre !
J'entra dans la pièce. La chambre était assez grande, moderne, comme le reste de la maison en fait. Il y avait un lit double, un dressing et la chambre possédait en plus sa propre salle de bain. Je remarqua aussi de nombreux cartons que ma mère me montra.
- Ce sont tes anciennes affaires. Ta marraine a réussi à les apporter jusque ici.
- Oh c'est...
Je ne put réussir à terminer ma phrase. Je ne m'attendais pas vraiment à retrouver mes anciennes affaires. Je pensais que mon cher père s'en était débarrassé. Sans dire un mot je me dirigea vers les cartons et les ouvris. Il y avait effectivement toutes mes affaires. De la déco en passant par mes armes ou mes photos, j'avais l'impression de revenir quelques années en arrière, quand tout avait encore un semblant de vie "normale". Mais quelque chose m'interpella, il n'y avait pas de vêtements dans ces cartons. Je me releva et alla dans le dressing. Effectivement il y avait des vêtements mais...
Ma mère posa une main sur mon épaule en soupirant.
- Je n'avais aucune idée de comment tu t'habillais là bas sur l'Île... alors j'ai essayé de me baser sur le style et les couleurs que tu portais en partant mais...
Elle me regarda en souriant.
- Apparemment je me suis trompé ! Et en même temps j'aurais pu me douté que ma fille qui se bat et qui déteste les princesses arrêterais de porter du vert pomme et des jeans slim sur l'Île de l'Oubli. mais heureusement j'avais prévu le coup !
- Comment ça ?
Elle sortit une carte bleu de sa poche et me l'a tendit.
- Quand j'ai appris ton retour, j'ai ouvert ton compte bancaire. Donc voici ta carte bleue ! Si tu veux tu pourras aller t'acheter des vêtements demain.
- Wow ! J'avais oublié que j'avais l'âge d'en avoir une...
- Comment tu payais sur l'île ? J'imagine que l'argent ne devait pas vraiment couler à flots là bas...
- Oh euh...
Je ne pouvais tout simplement pas dire à ma mère que je m'amusais à voler et racketter des habitants pour subvenir à mes besoins, en plus en compagnie d'un jeune homme prénommé Harry Hook... Je repris.
- Oui en effet ce n'était pas facile. Mais j'arrivais parfois à me débrouiller.
Je n'aimais pas mentir à ma mère avant. Avant. C'est maintenant que je me rends compte que l'île m'a beaucoup, beaucoup changé. Je n'ai eu aucun mal à mentir, c'est venu naturellement, comme si j'avais fait ça toute ma vie.
Comme quand j'étais sur l'île.
Je soupira mentalement. Après tout, cette facilité a mentir m'aidera à cacher ma relation avec Harry, et tout le reste de ma vie sur l'île.

 Bannished Girl ( Story of Kiwa Pan )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant