Chapitre 34

1K 55 5
                                    

Pdv Externe

La mer était très agitée aujourd'hui et le vent soufflait fort sur la petite plage de la crique. C'était peut-être pour ça qu'il n'y avait personne. Enfin, personne, à part Kiwa.

La jeune fille était assise sur le sable, les genoux repliés contre sa poitrine, les cheveux au vent. Elle contemplait l'océan, comme elle l'avait déjà fait mainte et mainte fois.
Elle n'était pas ici par hasard, c'était Gil qui lui avait demandé de venir ici, sans doute pour parler de sa dispute avec Harry.

Kiwa ne se remettait toujours pas de sa querelle avec son copain, enfin, si c'était toujours son copain.
Elle était en colère contre lui bien sûr, mais aussi profondément blessée. Elle ne savait pas si Harry pensait réellement ce qu'il avait dit mais dans le doute, il fallait mieux penser que c'était le cas. Elle se refusait d'espérer pour rien.
Et puis dans tout les cas, le jeune homme avait été horrible avec elle, elle ne pouvait pas le nier. Il avait dit des choses impensables et cruelles. Elle lui en voulait terriblement. Et elle pensait que c'était réciproque.
Après tout, il devait la détester elle aussi.

Une larme glissa sur sa joue, larme qu'elle sécha rapidement. Elle était venue ici pour parler, pas pour pleurer. Et aussi pour faire passer son mal de crâne... Ces verres de rhums lui avait fait du bien sur le coup mais maintenant...elle avait l'impression que son crâne s'était transformé en tambour.

Elle continua de fixer l'océan pendant un temps inconnu, elle attendait Gil.

Mais comme vous vous en doutiez, ce n'est pas le fils de Gaston qui arriva sur la plage.

C'était Harry.

Il s'arrêta deux mètres derrière la jeune fille, gêné et anxieux.
- Salut.
Kiwa ne se retourna même pas. Elle aurait reconnu la voix entre mille. Elle se reprocha elle même d'être venu ici. Elle aurait dû prévoir que c'était un coup monté. Elle répondît froidement.
- Hook.
Harry tressaillit. Ce n'était pas bon signe qu'elle l'appelle ainsi. Elle ne l'avait jamais fait auparavant.

Il s'assit à côté d'elle. Kiwa ne prononça aucun mots et ne bougea pas. Elle continuait de fixer l'océan.
Harry tourna la tête vers elle et lui tendit son chapeau de capitaine.
- Tiens. Tu l'as oublié.
La jeune fille le saisit et le jeta à côté d'elle.
- J'en ai plus besoin.

Harry soupira et se lança.
- Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable. Je sais que j'ai merder. Et je sais aussi que s'excuser ne servirai pas à grands chose. Mais je le fais quand même. Car c'est tout ce que je peux faire pour l'instant. Tu n'es pas obliger de me pardonner. Comme tu as tout à fait le droit de continuer à me détester d'ailleurs. Après tout, je l'ai bien mérité.

Harry marqua une pose. Kiwa ne réagit pas. Il reprit.
- En ce qui concerne ce que j'ai dit, je ne le pensais pas. La colère et la tristesse sont des sentiments que je ne contrôle pas chez moi. Je pourrais dire que je tiens ça de mon père mais c'est faux. Tu l'as dit toi même, on est pas comme nos parents. C'est pas la faute de mon père cette fois-ci. C'est moi seul qui est blessé la personne la plus importante à mes yeux, la seule qui me comprenais et me calmais quand j'étais en colère.

Kiwa leva un sourcil d'étonnement, elle n'avais jamais imaginé qu'il l'a considérait comme cela.
Harry continua.
- Avant que tu n'arrives sur l'île, mon père me battait, comme tout les autres méchants le font à leurs enfants j'imagine. Il me frappait quand il était bourré. Mais au bout d'un moment je me suis habitué. Tout le monde me craignait. C'est toujours le cas bien sûr mais avant les gens m'évitaient pour toute autre chose.
Vois tu, maintenant quand je veux quelque chose, je menace, j'effraie, je fais peur mais jamais je ne blesse. Je ne le fais qu'en duel ou pendant une bagarre. Mais avant c'était différent. J'étais sanguinaire. Je frappais tout le monde pour un oui ou un non. Uma a bien essayé de m'arrêter, car j'allais parfois trop loin, mais elle n'a jamais réussi. Je rentrais dans des rages incontrôlable pour n'importe quelles raisons. Et malheureusement un jour je m'en suis prit à ma famille, à ma sœur, CJ. Elle étais âgée de seulement 8 ans et moi 11 ans. Elle n'avait rien fait de particulier, elle était juste comme toutes les petites sœurs, elle m'embêtait. Je l'ai frappé, mais avec plus de force que d'habitude. Je l'ai frappé, cognée, giflé. Je n'étais pas moi même. Harriet a débarqué, alerté par les cris, et m'a arrêté. Elle m'a maîtrisé avant que je ne blesse gravement CJ. Je ne l'a remercierait jamais assez pour ça.  Qui sait ce qui aurait bien pu se passer si elle n'était pas intervenue. Si il y a bien une chose dont je me souviens, c'était le visage de CJ. Elle avait un œil au beurre noir et des hématomes. Mais le pire, c'était l'expression qu'elle affichait. De la peur, mais pas la peur qu'on a avant de ,par exemple, nager pour la première fois ou de faire du vélo. Non, c'était une peur bleue et immense, elle était traumatisée. Ce visage restera gravé longtemps en ma mémoire.
Quand mon père est arrivé, il a voulu me frapper. Mais Harriet l'a stoppé net. Elle lui a expliqué que c'était en parti de sa faute si j'étais comme ça, car il me frappai. Alors mon père a tout de suite compris. Et depuis ce jour il a arrêter. Il s'était rendu compte de l'influence qu'il avait. Et moi je me suis forcé à me calmer. Malheureusement, je n'y suis jamais totalement parvenue. Mais quand je t'ai rencontré, c'est devenu différent. Dès les premières secondes de ton arrivée, je suis tombé amoureux de toi. Et ce sentiment, que je n'avais jamais ressenti auparavant, m'a fait changer. Tu es, et tu resteras toujours la seule personne qui me fait cet effet Kiwa. Voilà pourquoi j'ai peur que tu partes. J'ai peur que sans toi, tout redevienne comme avant. Uma est déjà parti, si toi aussi tu parts, je...je ne sais pas comment je vais faire. Mais ton choix reste TON choix. C'est à toi et à toi seule de décider de se que tu vas faire. Mais peu importe le choix, sache que je te soutiendrai et t'aimerais toujours autant.

Une larme apparue au coin de l'œil d'Harry. Il avait longuement hésité à raconter cette histoire à Kiwa. C'était la vraie raison du pourquoi il ne voulait pas qu'elle s'en aille.
Il tourna doucement la tête vers la jeune fille. Il avait peur de sa réaction. Il ne lui avait jamais raconté son histoire car il craignait qu'elle l'évite par la suite.
Il se risqua à observer la fille de Pan.
Kiwa n'avait pas bougé. Elle fixait toujours l'océan. Seul changement : des larmes coulaient sur ces joues. Harry ne s'attendait pas à cette réaction. Il murmura.
- Kiwa...?

Sans prévenir, la jeune pirate se jeta dans les bras du jeune homme, qui fut plus que surpris. Elle continuait de pleurer.
- Je... je suis désolée. Je ne savais pas tout ce que tu avais vécu, je ne savait pas que je comptais autant pour toi et que j'aidais a calmer ta colère. Je n'aurais pas dû m'énerver comme ça. Peut-être que je vais réfléchir à rester ici maintenant...
- Kiwa !

Harry leva le menton de la jeune fille. Et plongea son regard dans le sien.
- Kiwa ! Ce que je t'ai raconté n'avait pas pour but de changer ton choix mais de me faire pardonner ! En rien tout ce qui s'est passé n'est de ta faute ! Bien sûr que tu comptes énormément pour moi mais si tu t'en vas, je saurais me calmer, ce sera juste un poil plus compliqué que d'habitude c'est tout.
- Oui mais...
- Pas de mais ! Si il y a bien un fautif dans ça c'est moi ! J'aurais du te faire part de cette histoire depuis longtemps.
- Alors pourquoi ne l'as tu pas fait ?
- J'avais peur.
- Peur ?
- Peur que tu m'évites et que tu me voient comme un psychopathe qui tabasse des enfants.
- Oh...

Elle tourna la tête vers l'océan, ou plutôt ce qui se trouvait en face de l'île : Auradon.
- Écoutes, je pense que mon choix est déjà fait depuis longtemps. En fait, depuis que je suis ici, la seule chose qui me manque horriblement sont mes amis. Et maintenant que j'ai une opportunité de les revoir... Mais...
- Mais ?
- Quitter l'île va être extrêmement difficile. C'est le seul endroit où je peux être moi même. Et puis y'a toi, y'a Gil, y'a l'équipage...Vous allez tous tellement me manquer !
- Je t'assure que ça sera réciproque. Je sais qu'on dirait pas comme ça, mais les pirates ont un cœur. Tu comptes beaucoup pour eux.

Harry ramassa le chapeau de capitaine que Kiwa avait laissé à côté d'elle.
- Tu es leur capitaine.
- Oh...C'est vrai que j'ai peut-être réagi un peu excessivement hier. Donc je suis toujours capitaine ?
- Bien sur !
- Mais je ne serai bientôt plus là... Ça ne sert pas à rien ?
- Je m'occuperai du bateau en attendant que tu reviennes.
- Et si je reviens pas ?
- On viendra te chercher. Je te jure qu'on trouvera un moyen de sortir d'ici.
- Vraiment ?
- Évidemment. Tu sais que je vais devoir gérer tout seul un équipage de pirates qui reviennes une fois sur deux torchée ? Sans compter les fois où je le suis aussi ? Ça va être le bordel au bout d'un moment ! Il sera vital que tu reviennes !

Les deux pirates éclatèrent de rire. Harry haussa un sourcil.
- Donc... je suis pardonné ?
Kiwa l'embrassa.
- Ça répond à ta question ?
- Hmm je crois oui. Mais tu sais ce qui encore mieux ? C'est qu'hier, Gil m'a conseillé d'aller acheter un cadeau pour me faire pardonner.
- Gil à fait ça !? Mais depuis quand il donne de pareils conseils ?
- Je sais pas. Mais faut croire qu'il est doué. Enfin bref,...du coup j'ai un truc pour toi.
- Sérieux ?
- Ouais. Tu veux bien fermer les yeux ?
Kiwa s'exécutât.
- C'est bon.
- Ok alors attend deux secondes [...] voilà ! Tu peux regarder !

La jeune fille rouvrît les yeux.
Sur son doigt se trouvait maintenant une magnifique bague en argent. Elle avait la forme d'un crochet, identique à celui d'Harry.
- Harry... elle est magnifique.
- Eh mais attend ! T'as pas tout vu.
Il prit sa main et lui montra l'autre côté du bijou.
- Regardes.
Dessus était gravé « K.P & H.H », leurs initiales. Harry lui fit un clin d'œil.
- Ça c'est pour éviter que tu m'oublies trop vite !
- Wow. Je sais vraiment pas quoi dire. Je t'ai jamais fait trop de cadeaux...
- Kiwa, je te l'ai déjà dit, ton cadeau c'est que tu m'as aidé à me calmer, et c'est largement suffisant.
- Si tu les dis, merci.

Ils s'embrassèrent puis Harry posa une question, LA question.
- Donc c'est officiel ? Tu pars ?
Kiwa tourna la tête et contempla une fois de plus le royaume d'Auradon. Mais cette fois si, d'un air déterminé.

- Oui. C'est décidé, je retourne à Auradon.

 Bannished Girl ( Story of Kiwa Pan )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant