Chapitre 36: Apprentissage Mutuel

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Les rôles avaient été inversés. Auparavant c'était Jean qui veillait et attendait mon réveil. Mais maintenant c'était à mon tour. J'avais pourtant attendu quelques heures à ses côtés. Mais la fatigue accumulée et le stresse m'avaient vite emporté. J'avais fini par m'endormir assise sur une chaise, ma tête reposait néanmoins sur le rebord du lit où était allongé Jean. Je n'étais pas encore complètement guérie donc le sommeil restait pour mon corps primordial. Je tenais sa main toujours fermement dans les miennes.

C'est alors que celles-ci se murent sous les miennes. A ce geste, j'ouvris mes paupières légèrement. Jean remua faiblement et ouvrit lui-aussi ses yeux. Il regardait brièvement autour de lui, ignorant encore où il se trouvait. Il s'assit lentement sur le matelas et me vit à ses côtés. Il prononça d'une voix roque mon prénom. Je lui sautais soudainement au cou en lui disant :

« Jean ! J'ai eu si peur ! »

Il s'était reculé un peu face à la force que j'avais mis en lui sautant dessus. Il avait un peu gémi de douleur car je n'étais pas allé de main morte. Je m'étais donc reculée et m'excusais :

« Oh merde, pardon je... »

Mais il passa une main derrière mon dos et me ramena contre son torse. J'étais tellement soulagée de le voir réveillé. Effectivement le médecin avait raison. Il n'avait rien de grave. Mais je devais le voir de mes propres yeux pour pouvoir enfin être rassurée.

« J'ai bien cru que j'allais mourir là-bas » décréta soudainement Jean.

Sa déclaration me surpris grandement. Je ne savais pas encore les détails de leur expédition. Mais ça n'avait pas dû être simple. Beaucoup avaient péri, trop peu était revenu. Cela avait dû être une véritable boucherie.

« Je suis tellement soulagée de voir que ça n'a pas été le cas. Jean... je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'étais pas revenu... » lui dis-je en enfonça ma tête dans son cou.

« Et moi donc. Il y a encore quelques jours, je me disais la même chose pour toi. On ne savait pas encore si tu allais te réveiller un jour ou l'autre. Hange n'arrêtait pas de dire que tu étais tirée d'affaire. Mais j'avais tellement du mal à le/la croire. Je devais le voir de mes propres yeux » avoua Jean.

« Jean... » avais-je chuchoté en posant mon front contre le sien.

Ce simple contact me permis d'oublier toutes mes craintes et incertitudes que j'avais pu ressentir. Je fermais les yeux et profitais de ce moment. Je les ouvris finalement lorsque je sentis les lèvres de Jean sur les miennes. Il y avait déposé un doux baisé. Je souriais en le regardant puis lui rendis son baiser.

Notre baiser s'amplifia lorsque Jean demanda l'accès à ma langue. Je l'avais laissé faire. Jean m'attrapa sous les bras et m'invita à m'assoir en face de lui. Je retirai maladroitement et rapidement mes chaussures. Il écarta ses jambes pour me laisser de la place en face de lui. Je mis les miennes au-dessus des siennes pour être au plus près de lui. Nous nous embrassâmes de nouveau.

Nos baisers s'amplifiaient toujours plus. Je passai une main dans ses cheveux pendant que l'autre caressait son cou. Lui me tenait mon menton dans une main. De temps en temps nous nous stoppions pour nous regarder dans les yeux. Nous avions tous les deux une lueur de désir qui brillait dans nos prunelles. Nous nous embrassions comme si c'était la première et la dernière fois.

Il m'avait fait peur comme j'avais pu lui faire peur à mon tour il y a quelques jours. C'était notre manière de vérifier que nous étions bel et bien vivants tous les deux. Nous avions besoin de vérifier mais pas seulement. Nous étions devenus bien plus indispensable l'un pour l'autre que nous pouvions le penser. Le monde dans lequel nous vivions était cruel. Nous le savions que trop bien. Chaque moment était important et plus particulièrement cette proximité même.

| Héritage |Jean x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant