Chapitre 42: Mascarade

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[PDV T/P]

La partie que Jean avait mordu me picotait encore légèrement. En entendant le piaillement de l'oiseau venir dans notre direction, nous nous étions donc levés à contrecœur pour l'accueillir. Jean avait tendu son bras vers l'oiseau voyageur où il s'y posa gracieusement.

Cela devait être très urgent pour nous envoyer un message à cette heure-ci et de cette façon. J'aurais aimé continuer ce que nous étions en train d'entreprendre avec Jean, mais nous étions en train de jouer à un jeu dangereux. Alors que nous étions sensés surveiller les environs, nous étions bien trop absorbés par la présence de l'autre, que nous avions complètement oublié notre mission principale qui consistait à surveiller les alentours.

Heureusement il n'y avait rien à signaler autre l'oiseau qui été venu nous alerter. Jean prit le petit tube qui était accroché à la patte de l'oiseau. Ce dernier, ayant remis le message s'envola immédiatement, nous laissant de nouveau seul. Jean sortit le petit bout de papier qui se trouvait à l'intérieur et le déroula sous nos yeux interrogateurs. Nous n'avions pas une minute à perdre. Jean me remis le message et son fusil avant de dit :

« Je vais réveiller les autres. Va prévenir Connie ! »

Je ne me fis pas prier et descendit à vive allure la tour de garde avant de courir en direction de celle où se trouvait Connie. Je lui fis de grands signes en bas de la tour et lui hurlait :

« Descend vite ! On doit réveiller tout le monde et très vite se casser d'ici. Pas le temps de t'expliquer mais un oiseau voyageur ma remis ça ! »

Connie m'avait très vite rejoint. Je lui remis le bout de papier qu'il lut hâtivement avant d'ajouter :

« Je vais réveiller les filles. Va prévenir le caporal et Hange ! Jean se charge déjà de réveiller les garçons ! »

Très rapidement nous réunîmes le strict minimum de nos affaires et désertâmes les lieux en seulement quelques minutes. Le temps avait été vraiment compté puisque lorsque nous étions suffisamment loin et un peu en hauteur, nous pûmes apercevoir des hommes se faufiler vers la maison que nous occupions quelques minutes auparavant.

« On a vraiment eu chaud. Si on était resté là-bas, on aurait été foutus. » chuchota Connie.

« Allez, venez on doit se bouger pour rejoindre le point de rendez-vous. On a de la chance que la lune est de sortie ce soir » déclara Levi.


***


Nous marchâmes quelques heures pour finalement arriver au point de rendez-vous. J'étais exténuée. Je n'arrêtai pas de bailler. J'avais du mal à me contrôler. Mais je n'avais pas le choix que de continuer à avancer. Je n'avais dormi que quatre heures cette nuit et je n'allais pas pouvoir rejoindre les bras de Morphée de sitôt. Mais je n'étais pas la plus à plaindre. Jean avait dû dormir seulement une ou deux heures cette nuit.

Pendant toute la durée de "notre randonné", il n'avait pas prononcé un seul mot. Il avait les traits tirés par la fatigue. Légèrement prise de remord, j'aurais très certainement dû l'obliger à aller se coucher quand j'étais venue le remplacer. Mais si je l'avais fait, nous n'aurions pas pu discuter, ni même continuer ce que nous avions entrepris à la suite de notre conversation.

Je m'en voulais un peu mais je restais tout de même heureuse de la situation. J'avais passé un agréable moment avec lui et nous avions enfin pu mettre au clair les sentiments que nous avions l'un pour l'autre. Cette proximité partagée m'avait également tellement manqué que si c'était à refaire je l'aurais fait sans hésiter. Mais la journée allait être longue. J'espérais réellement qu'elle allait vite se terminer pour que nous puissions nous reposer.

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